Une
note de la DEPP (le service statistiques du ministère de l'E.N.), a
fait grand bruit dans les médias (par exemple
Europe n°1 LeParisien
ou
LeMonde), en montrant de
manière scientifique et indiscutable que le niveau desélèves de CM2
en orthographe a baissé depuis 1987 : la même dictée a été fait à
des élèves de ce niveau en 1987, 2007 et 2015 et la manièred'écrire
chaque mot et chaque accord ont été analysés finement.
Il en ressort plusieurs points importants résumés ici :
- la diminutions des performances est générale puisqu'elle
concernefilles et garçons, milieux sociaux favorisés comme
défavorisés, public et privé, éducation prioritaire ou non (mais).
- les plus grandes difficultés sont grammaticales et non lexicales :
par exemple
"l’accord
entre le sujet et le verbe (qui passe par exemple de 87,1 % de
taux de réussite en 1987 à 55,8 % en 2015 pour le mot «tombait
») ou les
accords
de l’adjectif (par exemple, « inquiets » passe d’un taux de
réussite de46,3 % en 1987 à 25,7 % en 2015), et du participe passé
(« rentrés » passe d’un taux de réussite de 66,8 % en 1987 à
seulement 35,1 % en2015)."
Alors
que les candidats à la primaire devaient échanger sur leur programme
en matière d'éducation, le débat s'est révélé d'une pauvreté
affligeante, se limitant le plus souvent à des échanges de
généralités, d'idées toutes faites et de poncifs. Quelques exemples
? Le fameux "
il faut rétablir
l'autorité", la Marseillaise et l'uniforme obligatoire, la
distinction entre les élèves "qui sont faits pour l'école" et ceux
qui ne le sont pas et doivent être précocement réorientés ailleurs
(mais où ?)... Le tout était bien déconnecté de la réalité que nous
connaissons tous. On aurait pu attendre mieux de candidats ayant eu
5 ans pour se préparer(voir un compte-rendu sur
FranceTvInfo)
Pour connaître le programme de la droite, il vaut peut-être mieux
s'en référer à ce qu'a écrit Jean-Michel Blanquer, un ancien membre
du cabinet Robien, qui est parfois préssenti comme le futur ministre
de l'Education en cas de victoire de la droite. Son livre,
L'école
de demain a été écrit et validé par l'Institut Montaigne,
un
think thank proche des
partis de droite. On y retrouve un certain nombre de principes qui
risque de transformer de fond en comble l'Education Nationale par
exemple :
- la
mise en place
systématique d'évaluations nationales des élèves pour cadrer et
évaluer les enseignants (par exemple en CE2, en 6e)
- le renforcement des pouvoirs des chefs d'établissement qui
pourraient imposer des pratiques pédagogiques destinées à "rétablir
l'autorité"
- le rectrutement des enseignants sur profil par les chefs
d'établissement
- la liberté des établissement pour répartir la DHG entre les
disciplines*
- une insistance encore accrue sur les fondamentaux (ainsi, 20h sur
26h à l'école pour le français et les maths, 10h au collège)
- la création de groupes de compétences avec orientation rapide vers
la voie professionnelle, mise en concurrence des établissements.
VousNousIls
et
LeFigaro.fr font le point
sur les quelques mesures annoncées par Donald Trumppendant la
campagne : on peut retenir quelques points saillants : une refonte
du socle commun pour les élèves de moins de 12 ans pour lesquels il
dénonce l'inéfficacité du système national, une éducation gérée plus
localement et donc un retour sur le
Common
Core qui prévoyait sous Obama une harmonisation nationale
des programmes. Surtout, comme en rêvent certains candidats à
la primaire de la droite en France qui parlent de
chèque
Education, Trump a beaucoup insisté sur le «
School choice », un dispositif qui doit permettre aux
parents de choisir l’éducation qui convient le mieux à leurs
enfants, entre l’école publique, privée, privée sous contrat ou
encore l’enseignement à domicile.
Donald
Trump à la Maison Blanche : quel impact sur l’enseignement
supérieur ? C'est la question à laquelle répond
Educpro
en soulignant le carctère pour une fois relativement modéré
des propositions du candidat populiste.