L'ACTU du second degré n°1
Jeudi 8
septembre 2016
Rentrée 2016 en Alsace : les conditions de travail au coeur
Il
est bien tôt pour dresser un bilan complet de la rentrée dans notre
académie. Néanmoins, quelques points saillants méritent d'ores et déjà
d'être relevés. Cela n'aura échappé à personne, l'autorité
ministérielle a placé cette rentrée sous le signe de la sécurité. Le
contexte l'exige évidemment. Mais sur le terrain, les mesures annoncées
restent problématiques à mettre en œuvre et nos établissements sont
loin de répondre à tous les besoins dans ce domaine. La culture de la
sécurité n'est par ailleurs pas si simple à acquérir et va demander des
efforts particuliers à tous les personnels. Quels moyens y seront
affectés ?
Cette rentrée est aussi celle de la
réforme du collège. Les collègues ont travaillé d'arrache-pied pour la
préparer et ce n'est pas fini ... La catastrophe annoncée par certains
n'a pas eu lieu mais certaines difficultés demeurent. Lire à ce propos notre analyse dans le journal l'Alsace. Le rectorat annonce un taux de grévistes aujourd'hui dans les collèges de seulement 6,5% ...
D'autre part, force est de
constater que, dans certains établissements et dans certaines
disciplines, notre académie est sous-dotée et que les contractuels
vont, une fois de plus, être nombreux. Quand ils sont recrutés à la
veille de la rentrée et qu'ils débutent dans le métier, est-ce bien
sérieux ?
Dans le premier degré, les PEMF
(professeurs des écoles maîtres-formateurs) rencontrent également un
certain nombre de difficultés.
Pour résumer, la question des conditions de travail reste donc prégnante et sera donc toujours au coeur de notre action.
A écouter sur les difficultés au niveau national, le coup de gueule bienvenu de Dominique Seux sur France Inter qui dénonce un traitement indigne des fonctionnaires et contractuels de l'Education Nationale.
Réunion des secrétaires d'établissement du Sgen-CFDT
Les
lundi 12 et mercredi 14 septembre après-midi, nous réunirons les
secrétaires d'établissement du Sgen-CFDT afin de faire le point sur la
rentrée 2016
au plus près du terrain, recenser les difficultés et les problèmes
rencontrés par les collègues. Nous leur donnerons ensuite toutes les
informations importantes notamment la liste des stagiaires de leur
établissement.
Si vous souhaitez participer à
l'une de ces réunions, contactez-nous rapidement pour que nous vous
indiquions la marche à suivre.
Heures supplémentaires : fin du dispositif "travailler plus pour gagner plus"
Instituée sous Sarkozy en 2008, la prime spéciale encourageant à faire au
moins 3 heures supplémentaires est abrogée. Rappelons que cette prime devait
permettre de réduire plus facilement le nombre d'enseignants. La
décision est exécutoire dès la rentrée et les enseignants devraient la
voir disparaitre de leur salaire cette année. Le ministère doit estimer
qu'il y a suffisamment de création de postes pour ne plus avoir besoin de
cette prime.
Pour le Sgen-CFDT, ce n'est pas une faute politique car les heures
supplémentaires sont tueuses d'emploi et épuisent les collègues. Nous
nous réjouissons au contraire que le dispositif "travailler plus pour
gagner plus" ait été abrogé et qu'au contraire, les créations de postes
se soient multipliées et les carrières revalorisées avec le dispositif
PPCR (voir En-route n°30)
Le décret
Contractuels
Le
Sgen-CFDT dénonce le retard de publication des textes concernant les
enseignants contractuels qui les prive d’une année de droits
sociaux nouveaux.
Publier
ces textes le 31 août 2016 est contradictoire avec les engagements
du ministère devant les partenaires sociaux et irrespectueux des
enseignants contractuels.
Les
personnels contractuels contribuent à la réalisation du service
public d’éducation, ils méritent un plus grand respect de la part
de leur employeur. Ce n’est pas avec de telles pratiques de gestion
des personnels que le ministère attirera les compétences dont il a
pourtant grand besoin.
Lire
notre communiqué de presse en intégralité
Collège : ce qu'il reste à obtenir
Lycée : un autre bac pour un autre lycée
Alors que François Hollande annonce une réforme du lycée
sans que personne n'y croit, du moins avant les élections
présidentielles, on constate partout la nécessité d'un profond
changement pour cet échelon de notre système éducatif délaissé par la
refondation.
Le
lycée français, général, technologique et professionnel souffre en effet
aujourd'hui de la montée des effectifs d'élèves, d'une
organisation trop rigide et trop cloisonnée, et d'un baccalauréat
inadapté qui empêche toute évolution pédagogique et surtout toute
vraie coordination avec l'enseignement supérieur. Le Sgen-CFDT se
bat depuis des années pour une refonte complète et globale du
lycée, du bac et des premières années de l'enseignement supérieur
selon un cursus Bac-3/Bac+3 : nous avons décidé de mettre cette
revendication au coeur de notre action syndicale lors de cette
rentrée 2016, ce dont la presse s'est fait largement écho.
"Un bac sur mesure défendu par le Sgen-CFDT" sur EducPro
Voir
notre CP : La
Refondation s'est arrêtée aux portes des lycées
Lycée pro : la suppression des CCF en seconde Pro, pas de fausse note mais un bémol
Dans la circulaire de
rentrée adressée aux lycées professionnels, une mesure ressort
avec netteté. L'insistance sur l'accueil des élèves conduit de
fait à supprimer les CCF en classe de sconde industrielle. Cette
mesure contibuera à alléger le travail des jeunes lycéens et des
collègues qui devaient consacrer une part importante de leur temps à
la préparation des CCF. Un double bénéfice peut être retiré de
ce changement : 1) plus de temps pédagogique pour aborder les
programmes et outiller les élèves des méthodes et des compétences
nécessaires à leur formation ; 2) plus de temps éducatif pour
oeuvrer à l'insertion des jeunes – souvent aigris par leur échec
au collège – et veiller à la cohésion des classes. Pour toutes
ces raisons, la mesure a donc été plutôt bien accueillie par les
équipes pédagogiques des LP.
Cependant, le flou
demeure total sur l'organisation nouvelle des CCF. Le report de
l'intégralité des CCF sur les classes de première aurait pour
effet d'engorger le calendrier scolaire à ce niveau et réduire à néant les
bénéfices évoqués plus haut. Les élèves risqueraient de se
retrouver en situation de contrôle permanent occasionnant ainsi un
surcroit de travail pour les collègues et un stress généralisé.
L'inspection générale n'a pas tranché cette question pour
l'instant laissant planer une grande incertitude sur l'organisation
des CCF qui gagneraient à être réformés de fond en comble compte
tenu des contraintes du calendrier scolaire (préparation aux
épreuves du bac, suivi des PFMP...) mais aussi de la capacité de
tous les élèves à se saisir des modalités et les exigences des
CCF qui diffèrent selon les disciplines (voire selon les enseignants
en charge de les mettre en œuvre).
Le discours d'Arras de Najat Vallaud Belkacem et son résumé
Un rapport de l'IG qui dénonce la scolarisation et la course aux diplômes dans l'enseignement professionnel (résumé sous ce lien)
Sup : la sécurité au détriment des handicapés ?
Ségrégation sociale : ça n'avance pas
L'économiste
Thomas Piketty a lancé un pavé dans la mare en dénonçant sans le
journal LeMonde
un
niveau de ségrégation sociale très élevé dans le sytème
scolaire français, en prenant l'exemple des colléges de la région
parisienne.
Dans la capitale, où il y a 175 collèges, la quasi-totalité des
enfants dit socialement "défavorisés" – c’est-à-dire
dont les parents sont ouvriers, chômeurs, ou inactifs – sont selon
lui scolarisés dans les établissements publics alors que ces
enfants défavorisés représentent moins de 1% dans les
établissements privés. Le privé, dit Piketty, "pratique une
exclusion sociale quasi-complète des classes sociales défavorisées".
Et de proposer que les établissements privés massivement
subventionnés (puisque l'Etat paie la quasi totalité du salaire de
ses enseignants) se voient imposer une procédure commune
d’affectation des élèves, avec un système qui fasse en sorte que
tous les collèges, publics ou privés, comptent entre 10% et 25%
d’élèves défavorisés.
La
tribune a beaucoup fait réagir : éditorial du Monde,
réponse de la ministre dans le même journal. Marie Piquemal
avait déjà évoqué ces lycées parisiens "où
l’entre-soi prime toujours »
Lire
la tribune de Piketty sur LeMonde.fr
Un
résumé sur FranceTVInfos
La
tribune de l'enseignante Charlotte Magri, qui a enseigné dans
les quartiers Nord de Marseille. Sur le HuffingtonPost,
elle
lance un cri d'alarme : "Les
fondations de notre école s'effritent et craquent. Nos responsables
viennent claironner que tout va bien puisqu'ils ont changé une tuile
à la toiture. Tant mieux pour l'élève qui était juste en dessous
de la tuile en question. Mais pour les autres? Et pour demain?".
Programmes des candidats aux primaires de la droite : en arrière toute !
Nous
les enseignants sommes les grands déçus du hollandisme... C'est du
moins ce qu'affirment une foule d'articles (LeParisien
par exemple ou LesEchos.fr)
appuyés sur des sondages accablants pour le président de la
République (voir
le
sondage OpinionWay).
Le grand chantier dit de la Refondation de l'école n'est visiblement
pas parvenu à satisfaire les profs... Le bilan qu'en dresse la
presse est plus que mitigé, voir par exemple LesEchos.fr,
Libération,
Altereco+.
Cette
déception sera peut-être relativisée par certains enseignants
quand ils auront pris connaissance des programmes des candidats à la
primaire de la droite. Selon Claude Lelièvre qui a recensé toutes
les propositions des différents candidats, c'est "en
arrière toute et même un peu plus loin ". Pour L'Obs,
"les
réac-républicains prennent d'assaut l'école".
On pourrait rajouter que tous proposent aussi une baisse drastique du
nombre de fonctionnaires qui affectera très certainement
considérablement l'Education Nationale. Pas grave pour Sarkozy car
les profs auront 25% d'heures à faire en plus...
Sûr que l'uniforme (souhaité selon un sondage par deux français
sur trois, voir laDépêche)
permettra de mettre fin à la ségrégation sociale (voir point
précédent...).
Le périscolaire en grève
Les
médias en ont peu parlé et pourtant, les animateurs du périscolaire
étaient en grève dans toute la France lundi dernier : en
cause, un décret paru durant l'été dénoncé par 5 syndicats dojnt
la CFDT qui ont appelé à la grève. Ce décret, paru le 1er août
officialise la réduction du taux d'encadrement déjà prévue
lors de la réforme des rythmes scolaires afin de faire face à la
hausse des besoins en animation périscolaire.
La
loi fixe en effet désormais un maximum de 14 enfants de moins de 6
ans au lieu de 10 (18 enfants au lieu de 14 pour les plus de 6 ans).
Voir
l'article complet sur LeMonde.fr
Rue89 Strasbourg a publié
aussi « Le
périscolaire, on n'en vit pas », un article qui
recueille des témoignages de la part des animateurs strasbourgeois.
Regards sur le monde
Sur le site Tout sur l’Algérie,
on compare les systèmes éducatifs de la Corée du Sud et de la
Finlande, qui bien que diamétralement opposés dans leur approche, sont
plutôt égalitaires, aux systèmes éducatifs des États-Unis, de France et
du Liban, où les disparités demeurent, voire s’accentuent…
Dans les écoles du Danemark, les
cours d’empathie sont obligatoires. “Ressentir et comprendre les
émotions de son entourage : tel est l’objectif de ces cours uniques au
monde... dont la France devrait peut-être s’inspirer.” (voir ce lien)
En Haïti, certaines classes
sont vides, faute d’argent. Beaucoup de parents ne peuvent payer les
frais de scolarité et surtout les fournitures. " "Les frais
d’inscription ici sont minimes, 100 gourdes (1.50 dollars) mais le
problème c’est tout le reste : les livres, les cahiers...", explique la
femme de 33 ans. » (voir ce lien)
Alors qu'en Corse, certains parents s'en prennent aux mamans d'élèves venant chercher leur enfants avec le voile (voir LeHuffingtonPost),
dans un lycée d’Alger, ce sont les filles non voilées qui ne peuvent
entrer. “Sebbala vient d’être victime d’une agression qui
devrait intéresser beaucoup de monde. Son lycée de jeunes filles refuse
l’accès aux élèves qui ne portent pas le foulard islamique. » (voir Courrier International).
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