Face à la crise, le Sgen‑CFDT Alsace se tient à vos côtés et agit

Au sommaire de cette Actu

1er mai

▶️ Editorial : face au « deux poids deux mesures », ne crions pas « au loup », agissons !

▶️ Ce que nous avons demandé à la rectrice

▶️ Les orientations pour le déconfinement en Alsace

▶️ Notre action en CHS-CT

▶️ Un protocole sanitaire très lourd à mettre en place

▶️ Une lettre commune pour l’annulation des oraux de français

▶️ Droit de retrait : comment ça marche ?

▶️ Checknews : non, aucune enseignante de 42 ans accueillant les enfants de soignants n’est morte en Alsace.

▶️ Pour que vivent les colos

Pour nous contacter : 67@sgen.cfdt.fr (PE67), 68@sgen.cfdt.fr (PE68)

ou alsace@sgen.cfdt.fr (autres corps)

 

Edito : Face au « deux poids, deux mesures » ne crions pas au loup, agissons !

Il y a quelques semaines débutait une période difficile qui allait bouleverser nos vies bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer alors.

Nous avons vécu la fermeture de nos établissements et de nos administrations avec gravité et humilité. Nous avons su nous adapter, être inventifs, improviser et innover. Nous nous sommes engagés individuellement et collectivement pour maintenir un lien précieux avec nos élèves et leur famille.

Nous avons également dû nous confiner, être séparés de nos proches, être confrontés à la maladie, au deuil, à la solitude, à la limitation de nos libertés et à bien d’autres souffrances.

Nous voulons aussi retenir de cette période les gestes de solidarité et d’entraide sur lesquels nous devrons nous appuyer pour construire « l’après » que nous voulons. Un « après » où le pacte du pouvoir de vivre, porté par la CFDT et d’autres associations, semble être une évidence et une nécessité alors que cette crise sanitaire va creuser encore plus les inégalités.

Depuis l’annonce, par Emmanuel Macron, du début du déconfinement pour le 11 mai, le Sgen-CFDT et le Sgen-CFDT Alsace se sont mobilisés pour défendre des priorités qui restent inchangées et demeurent la santé, la sécurité des usagers de l’École et la non-propagation du virus.

Les annonces d’Edouard Philippe, lors de son discours du 28 avril à l’assemblée nationale, instaurent de fait un « deux poids, deux mesures » incompréhensible et inacceptable pour le Sgen‑CFDT. Comment peut-on justifier que l’ouverture des établissements du second degré soit conditionnée à l’état sanitaire du département alors que les écoles commenceront à ouvrir dès le 11 mai ?

Pour le Sgen-CFDT Alsace, il est hors de question de gâcher par précipitation tous les efforts et les sacrifices consentis par la population depuis deux mois.

Pour le Sgen-CFDT Alsace, il n’est pas envisageable de faire porter aux directrices et directeurs d’école toute la responsabilité de la mise en place d’un protocole sanitaire.

Pour le Sgen-CFDT Alsace, la protection des usagers (élèves, familles et agents) les plus fragiles, dont l’exposition à l’épidémie peut être dangereuse, doit être la règle. Nous pensons également aux agents qui craignent, redoutent et refusent de ce fait de retourner à l’École. Il faudra en tenir compte avec une grande bienveillance et sans aucun jugement.

Le Sgen-CFDT Alsace a fait des propositions, quant à la sécurité sanitaire, qui semblaient avoir trouvé l’écoute et le soutien de la rectrice et des préfets. Nous continuerons à défendre ces propositions, notamment lors de notre entretien avec la rectrice ce lundi 4 mai. Avec d’autres syndicats, nous avons aussi envoyé une lettre à la préfète de région pour demander la non ouverture des écoles si nous sommes en « zone rouge ».

Le Sgen-CFDT Alsace demande le maintien des autorisations spéciales d’absence, sans perte de salaire, pour les agents dont les enfants ne seront pas accueillis dans leur établissement scolaire.

premier maiLe Sgen-CFDT Alsace veut une reprise organisée de manière collective et humaine avec un temps de prérentrée suffisant et adapté à chaque situation qui permettra aux équipes présentes sur le terrain de se retrouver, de panser les blessures et de réfléchir à l’accueil des enfants, tant au niveau sanitaire que pédagogique.

Dans ces temps d’incertitudes, le Sgen-CFDT Alsace sera comme toujours à vos côtés, force de propositions et dans l’action, préférant toujours un syndicalisme de dialogue, car nous savons tous ce qu’il arrive à force de crier au loup…

Toute l’équipe du Sgen‑CFDT Alsace vous souhaite un bon Premier Mai !

1. Ce que nous avons demandé à la rectrice

Après l’annonce d’un déconfinement progressif à partir du 11 mai,  le conseil syndical du Sgen‑CFDT Alsace a écrit une note présentant l’ensemble de nos doutes et listant nos (nombreuses) préconisations pour qu’une reprise puisse avoir lieu : désinfection, masques, organisation des cours, autorisations spéciales d’absences, cantine et internat, transports, prérentrée et place du dialogue social… les problèmes sont très nombreux et complexes à résoudre (d’où nos doutes…).

Vous trouverez l’ensemble de nos préconisations sous ce lien.

2. Les orientations de la rectrice pour notre académie

La rectrice a échangé avec les organisations syndicales la semaine dernière. Il en ressort une salutaire volonté de dialogue avec les représentant.e.s des personnels ainsi que 6 orientations pour un déconfinement souple et adapté à la situation sanitaire de la région Alsace, qui reprennent un bon nombre de nos demandes. La question étant bien sûr de savoir si ces annonces trouveront leur traduction dans les faits.

Ces orientations ont-elles été contredites par Blanquer et Philippe ?

Tout cela a-t-il été contredit par le Premier Ministre et le ministre de l’Éducation Nationale ? A lire le résumé de leurs interventions respectives, le déconfinement risque d’être très limité dans les départements de la « liste rouge » dont nous devrions faire partie, et une certaine souplesse devrait être laissée à la rectrice et aux collectivités locales par rapport à la situation. Selon les informations qui nous parviennent en ce moment, tous les écoliers ne devraient pas être invités à reprendre la semaine du 11 mai et les maires pourront refuser d’ouvrir les écoles de leur commune.

Cependant, nous comptons bien continuer à faire remonter les préoccupations des personnels et à rappeler nos préconisations : une audience avec la rectrice lundi 4 mai nous permettra de le faire très rapidement.

3. Notre action en CHS-CT

Les CHS-CT (Comité Hygiène-Sécurité et Conditions de Travail) académiques et départementaux se sont réunis à plusieurs reprises ces dernières semaines. Ce sont des instances qui réunissent l’administration (rectrice ou DASEN) et les organisations syndicales pour veiller à la situation sanitaire et évoquer les difficultés rencontrées par les personnels. Ils sont donc particulièrement importants en ce moment.

Nous avons pu y émettre – avec les autres organisations syndicales –  de nombreuses recommandations (sous la forme « d’avis ») pour la gestion de la crise du Covid-19 et la mise en place du déconfinement. Une bonne partie de ces avis a été entendue, mais nous attendrons et vérifierons leur mise en œuvre concrète dans l’académie par les IEN et les chefs d’établissement notamment. La rectrice a annoncé vouloir réunir ces instances chaque semaine tant que la crise dure. La prochaine réunion du CHS-CTA est prévue le mercredi 6 mai.

4. Un protocole sanitaire très lourd à mettre en place

protocole sanitaireLe protocole sanitaire a le mérite d’exister, même s’il apparait tardivement, et d’être relativement strict. Il permettrait – s’il était appliqué, et c’est bien toute la question – de protéger au maximum les personnels et les élèves. Cependant, il semble extrêmement complexe à mettre en place avec les ressources humaines qui seront disponibles. La charge de travail et les responsabilités qui vont peser sur les directeurs d’école semblent vraiment trop lourdes, même si nous obtenons la décharge complète que nous avons demandée pour tous les directeurs.

Nous en parlerons notamment lors de notre audience avec la rectrice le lundi 4 mai, puis lors du CHS-CT académique du mercredi 6 mai.

Lire le résumé de Libération

Télécharger l’intégralité du protocole sur Le Café Pédagogique

5. Les oraux de français ne doivent pas se tenir

L’ensemble des organisations syndicales ainsi que des associations de parents et de lycéens demandent à Jean-Michel Blanquer, dans une lettre commune,  d’annuler les oraux de français et cela pour plusieurs raisons essentielles :

« Malgré l’investissement important des enseignants dans la continuité pédagogique, il n’est pas possible de se satisfaire des conditions de préparation à distance de cette épreuve, dont le format a changé avec la réforme. Les élèves actuellement en Première n’avaient pas connaissance des nouvelles modalités l’an dernier en Seconde. L’éventuelle réouverture des lycées début juin avec un enseignement par groupes de moins de 15 élèves n’offre pas le temps nécessaire pour assurer résilience et raccrochage de tous les élèves, notamment ceux ayant été dans l’impossibilité de travailler régulièrement pendant la période du confinement,  les conditions de préparation à un exercice oral répondant à des codes et critères spécifiques.

De plus, pour protéger eux-mêmes ou leurs proches, certains lycéens ou professeurs pourraient ne pas retourner au lycée et continueraient d’étudier ou d’enseigner à distance. Aucune garantie d’égalité n’est donc possible, et cela ne peut qu’être source de stress pour tous. »

Lire la lettre en intégralité

6. Droit de retrait : comment ça marche ?

coronavirusLe droit de retrait, beaucoup en parlent, mais qu’est-ce que c’est exactement ? Dans quels cas pouvons-nous nous en servir et quels sont les risques ?

Le droit de retrait est tout d’abord un droit individuel et non collectif : c’est à l’agent de s’en saisir lorsqu’il se sent en danger « grave et imminent ».

Dans le cas qui nous concerne – l’épidémie de Covid-19 – il sera nécessaire de prouver que l’employeur, ici l’Éducation Nationale, n’a pas mis en œuvre les conditions indispensables à la sécurité sanitaire des personnels. Il faut donc le manier avec prudence et nous vous conseillons de nous consulter au préalable pour ne pas prendre de risque juridique et aussi pour nous informer de la situation de votre école ou de votre établissement.

Cependant, il peut arriver – si la reprise devait vraiment avoir lieu en Alsace – que dans une école, un collège ou un lycée, un IEN ou un chef d’établissement ou une collectivité locale n’assure pas les recommandations du protocole sanitaire. Dans ce cas, le droit de retrait peut s’exercer, mais il faut parvenir à prouver que c’est bien le cas, notamment en comparant la situation avec le protocole sanitaire qui devrait paraître ce vendredi 1er mai. Pour se couvrir d’un point de vue juridique, il sera indispensable de renseigner les registres santé et sécurité au travail (ou registres SST) : on vous explique comment faire sur cette page.

En outre, l’existence même de ce droit de retrait nous permet d’exercer une certaine pression sur notre employeur, et nous ne manquons donc pas de le rappeler à nos interlocuteurs.

Une définition du droit de retrait sur Servicespublics.fr

Un article du Sgen‑CFDT sur le droit de retrait

Covid-19 et droit de retrait pour les fonctionnaires

7. Non aucune enseignante de 42 ans accueillant les enfants de soignants n’est morte en Alsace…

fake corona« Depuis plusieurs jours, plusieurs milliers d’internautes partagent un message alarmiste, affirmant qu’une institutrice de 42 ans est morte du coronavirus, en Alsace, après avoir été contaminée en gardant des enfants de soignants. Cette information est fausse. »

Merci aux journalistes de pour leur travail de vérification. Lien vers leur article en commentaires

Lire l’article de Check News sur cette page

8. Pour que vivent les colos…

colonies

La pandémie pourrait avoir raison des colonies de vacances, déjà menacées par la marchandisation rampante des loisirs des enfants. C’est tout un patrimoine pédagogique et éducatif qui risque de disparaître.

« Fragilisées par trente ans de dérives marchandes, concurrentielles et une vision touristique, les séjours de vacances souffrent : le nombre d’enfants qui y sont accueillis baisse d’année en année, le sens des actions ou des projets s’étiolent, les politiques publiques de soutien sont inexistantes. Pourtant, des associations organisatrices de camps et de colos locales, fédérées ou non, travaillent et ont construit depuis plusieurs années des séjours singuliers, aux pédagogies innovantes, tournées vers l’attention aux plus faibles, à notre planète, encourageant les rencontres entre enfants éloignés ou séparés, en imaginant des séjours inclusifs permettant aux enfants en situation de handicap d’aller en vacances, pour créer des mixités, pour développer des solidarités ou pour accompagner des familles fragiles.

Les associations organisatrices pensaient avant même la crise d’aujourd’hui le monde de demain. Aujourd’hui, elles ont besoin de pouvoir vivre le jour J, pour construire le jour d’après. »

Lire la tribune « pour que vivent les colos » signée par le Sgen‑CFDT dans Libération