L’Actu second degré du Sgen‑CFDT Alsace n°6

Edito : La bamboche, ce n’est pas pour 2021!

« Je vous le dis de manière très claire, nous sommes à la veille d’une revalorisation historique des professeurs. Voilà. On peut se donner rendez-vous dans un an, vous regarderez le bilan de ce qui aura été établi dans l’intervalle.« Ainsi s’exprimait Jean-Michel Blanquer le 20 décembre 2019, lors d’une interview sur France Culture. Rendez-vous était pris et les sceptiques n’avaient qu’à bien se tenir!

Les annonces ministérielles sont tombées et l’Histoire, comme la revalorisation, attendra. 12€50 pour 70% des enseignant.e.s ça fait pas bézef et la déception est à la hauteur des attentes. Alors que différentes études évaluent la perte du pouvoir d’achat des enseignants entre 20% et 40%, il y a urgence à nous payer à hauteur de notre travail et à nous donner des perspectives pour les années suivantes. La reconnaissance ne peut pas se payer que de mots.

Pour le Sgen-CFDT, il est donc indispensable, que notre ministre présente une loi de programmation pluriannuelle qui donnent une visibilité pour toutes et tous et qui engage le ministère au delà de 2021. Pour le Sgen-CFDT, cette revalorisation doit se faire sans contrepartie ou travail supplémentaire. Cette revalorisation est la juste rémunération des missions que nous effectuons au quotidien.

Le Sgen-CFDT continuera de porter ses revendications salariales et d’améliorations de nos conditions de travail durant le grenelle de l’éducation.

Sommaire

  1. Une « revalorisation » de 12€50 n’en est pas une !
  2. Enquête flash : que pensez-vous des conditions de la rentrée de novembre ?
  3. Une large intersyndicale demande des créations de poste
  4. Personnels vulnérables : encore une nouvelle circulaire
  5. Mouvement inter : c’est maintenant !
  6. Crise sanitaire : Quelles conséquences dans la Voie Professionnelle ?²
  7. Devenez correspondant.e d’établissement !
  8. Postes adaptés : comment ça marche ?
  9. Enquêtes sur les enseignants et le métier enseignant (DEPP)
  10. Assiste-t-on à une reconstitution des filières de l’ancien lycée ?
  11. Blanquer l’amateur – éditorial de Libération (21/11/2020)
  12. L’agenda de l’Actu

revalorisation1. Une « revalorisation » de 12€50 n’en est pas une !

La communication ministérielle est bien rôdée, mais en attendant une programmation pluri-annuelle de revalorisation qui tarde à venir, il faut bien dire que les annonces de cette semaine sont décevantes pour la plupart de nos collègues, malgré quelques (petits) pas dans la bonne direction.

Comme le dit Philippe Watrelot dans Alternatives Economiques, « une prime n’est pas un salaire, agir sur l’attractivité n’est pas un réel moyen de rattraper le retard, une augmentation qui ne concerne que 30 % des enseignants n’est pas une revalorisation. Pour qu’on puisse parler de revalorisation, il faudrait un effort durable et global. Sinon, on court le risque d’amplifier la désespérance d’une profession déjà bien malmenée. »

Commençons par ce qui fâche : alors que Blanquer parle bien de « revalorisation », ce qu’il a annoncé est dérisoire pour 70% des enseignants qui toucheront uniquement la prime d’équipement, soit 150 euros annuels.Et encore, cette prime d’équipement ne concerne ni les professeurs documentalistes, ni les CPE : un scandale pour ces professions injustement oubliées ! (ce que nous n’avons pas manqué de rappeler au ministre dans notre déclaration liminaire)

Reste le taux d’accès à la Hors-Classe qui passe de 17 à 18%, ce qui devrait permettre d’augmenter le nombre de promus. C’est une bien maigre compensation et qui concernera 1700 profs dans toute la France.

Lire tout le détail des annonces de Jean-Michel Blanquer et notre analyse sur notre site

 

enquête Flash2. Enquête flash : que pensez-vous des conditions de la rentrée de novembre ?

Vous avez été nombreux à répondre à notre enquête sur la rentrée de novembre : nous vous en remercions ! Vous trouverez sur cette page le bilan de la rentrée fait par les personnels de l’EN : un bilan plus nuancé qu’on aurait pu le croire…

Les résultats ci-dessous proviennent des réponses apportées par 400 personnels de l’Éducation Nationale, travaillant pour un peu plus de la moitié dans le second degré et pour un peu moins de la moitié dans le premier degré. S’ils ne sont sans doute pas entièrement représentatifs, ils donnent cependant une bonne idée de l’ambiance – lourde – et des conditions dans lesquelles s’est effectuée une rentrée particulièrement compliquée, en pleine crise sanitaire…

Lire le bilan de l’enquête sur notre site

Voir aussi le bilan pour les professeurs des écoles

 

3. Une large intersyndicale demande des créations de poste

Communiqué du 16 novembre : revendications face à la situation sanitaire

Au vu de la situation sanitaire et des tensions qu’elle fait peser sur le système éducatif (cf notre enquête sur la rentrée de novembre), mais aussi du fait de la forte inquiétude des personnels de l’Éducation nationale sur le rôle de l’École dans la propagation de l’épidémie, nous demandons que des mesures urgentes soient prises !

Le Sgen-CFDT demande notamment le recrutement de personnels (remplaçants, assistants d’éducation, AESH), la mise en œuvre du cadre national relatif au plan de continuité pédagogique et l’élargissement aux collèges et aux écoles des possibilités aujourd’hui offertes en lycée en terme d’organisation pédagogique et un soutien sans faille de l’administration envers l’ensemble des personnels afin d’éviter de leur compliquer la tâche par des contrôles tatillons, notamment sur les fonctionnements pédagogiques retenus.

Lire le communiqué de l’intersyndicale en intégralité

 

4.Personnels vulnérables : encore une nouvelle circulaire

Suite au décret du 10 novembre, le rectorat a fait parvenir une circulaire aux chefs d’établissements que nous nous sommes procurés : rien de nouveau par rapport à la situation précédente – hélas – mais des précisions sur la marche à suivre pour les différents cas : personnes vulnérables, cas contacts, proches, absences pour garde d’enfant, jour de carence… Vous trouverez aussi un modèle d’attestation sur l’honneur pour les garde d’enfant de moins de 16 ans (dont l’école serait fermée par exemple).

Contactez-nous en cas de question ou de difficulté pour faire valoir vos droits…

En savoir plus

Notre article mis à jour sur les personnes vulnérables

Lien direct vers la circulaire

Modèle d’attestation sur l’honneur pour garde d’enfants

 

5. Mouvement inter : c’est maintenant !

Attention de ne pas louper votre mouvement inter ! Pour y participer – et si vous êtes stagiaire, c’est un passage obligé, il faut saisir vos vœux sur SIAM (accès par I-Prof) avant le 8 décembre ; nos militants enchaînent les rendez-vous téléphoniques pour vous conseiller la meilleure stratégie à suivre en fonction de votre situation. Contactez-nous pour en savoir plus, et saisissez une fiche sur Sgenplus pour que nous puissions vérifier vos vœux et suivre votre dossier.

En savoir plus

Mouvement inter 2021 : comment préparer et saisir votre demande (académie de Strasbourg) ?

Crise sanitaire : Quelles conséquences dans la Voie Professionnelle ?6. Crise sanitaire : Quelles conséquences dans la Voie Professionnelle ?

La crise de la Covid, et les différents protocoles sanitaires mis en place dans l’Éducation nationale, impactent lourdement le fonctionnement des établissements scolaires. Quid des PFMP, des CCF, des examens, de la lutte contre le décrochage scolaire… ?

L’incitation à définir des plans de continuité pédagogique va aider les équipes dans l’organisation des fonctionnements hybrides qui garantiront à la fois sécurité sanitaire et le maintien de temps en présentiel pour les élèves. Face à la crise sanitaire, il faut trouver des solutions pour les Lycées Professionnels.

Il faut modifier les attendus de fin d’année pour s’adapter à une année exceptionnelle à tous les niveaux d’enseignement.

L’aménagement des épreuves terminales, des C.C.F, et des P.F.M.P. permettrait enfin une prise en compte du parcours accidenté des élèves.

En savoir plus : notre article et nos revendications pour la voie professionnelle

7/ Devenez correspondant.e d’établissement

Correspondant·e·s établissement, kezako ?
En adhérant au SGEN‑CFDT de l’académie de Strasbourg, vous avez aussi la possibilité de devenir correspondant·e· d’établissement, c’est-à-dire faire le lien entre vos collègues et les militant·e·s alsacien.ne.s

Diverses tâches sont possibles en fonction de l’investissement que vous voulez/pouvez faire en tant que correspondant.e d’établissement :

Devenir correspondant.e vous intéresse ? Contactez-nous !

Inscription et renseignements : alsace@sgen.cfdt.fr avec un simple mail à l’attention de Carine Etaix (Bas-Rhin) ou Sophie Reitzer (Haut-Rhin)

poste adapté Strasbourg8. Postes adaptés dans l’académie de Strasbourg… Comment ça marche ?

L’affectation sur un poste adapté permet à l’enseignante ou l’enseignant titulaire rencontrant des difficultés de santé de recouvrer la capacité d’assurer la plénitude de ses fonctions statutaires ou de préparer une reconversion professionnelle, voire un reclassement.

L’affectation sur un poste adapté correspond à l’exercice d’une activité professionnelle effective. Vous devez donc pouvoir assumer le temps de travail et les activités correspondant à vos nouvelles fonctions.

Lire l’intégralité de l’article sur notre site

 

9. Enquêtes sur les enseignants et le métier enseignant (DEPP)

La DEPP a sorti un numéro spécial d’Education et Formations qui dresse le portrait des enseignant.e.s en 2020 ; le sommaire est riche, chaque lien conduisant vers une courte synthèse sur la question ; voici une liste des publications concernant le second degré :

Bonne lecture !

 

reforme du bac10. Assiste-t-on à une reconstitution des filières de l’ancien lycée ?

La DEPP a aussi sorti les statistiques des filières choisies par les lycéens et lycéennes depuis la réforme Blanquer ; en résumé : »Près de 69 % d’entre eux ont choisi d’étudier les mathématiques, 47 % la physique-chimie, 43 % les sciences de la vie et de la Terre, 39 % les sciences économiques et sociales (SES), 35 % l’histoire-géographie et 28 % les langues, littérature et cultures étrangères et régionales. Les enseignements « scientifiques » (sauf sciences de la vie et de la Terre − SVT) ont plus souvent été choisis chez les garçons que chez les filles. À l’inverse les enseignements d’humanités, de SES, d’histoire-géographie et de langues-littérature sont plus choisis par les filles. Parmi les nombreuses combinaisons possibles, 28 % des élèves de première générale ont choisi la combinaison « mathématiques, physique-chimie, SVT » ; 8 % ont choisi « histoire-géographie, mathématiques, SES » et 7 % « histoire-géographie, langues-littérature, SES ». Au total, les choix ont été assez ouverts puisqu’il faut 15 combinaisons d’enseignements pour retrouver 80 % des élèves, 17 chez les filles et 13 chez les garçons. »

Lien vers l’enquête

L’image contient peut-être : une personne ou plus et texte11. Blanquer l’amateur – éditorial de Libération (21/11/2020)

Toute ressemblance avec des personnages ayant existé n’est… pas fortuite. La tentation est forte de sourire et d’imaginer Kad Merad adapter son rôle dans la série télévisée Baron noir au personnage de Jean-Michel Blanquer. Dans un épisode, l’acteur, hiérarque socialiste du Nord, joue au grand frère qui chaperonne un responsable étudiant, lui explique comment tenir une AG, entraîner l’adhésion, tirer les ficelles d’un vote. Il lui explique la vie… politique. Un rôle inspiré de situations réelles, Julien Dray ayant dans les années 90 joué ce rôle auprès de l’Unef-ID. Cette histoire, le scénariste de la série, Eric Benzekri, la connaît par cœur, puisqu’il militait à l’époque dans le syndicat étudiant.
Blanquer, comme le révèle notre enquête, postule donc au même rôle, avec cette fois l’instrumentalisation d’un syndicat lycéen, monté de toutes pièces pour être à sa main. Si le parallélisme est tentant, il existe des différences. Dray était un cadre militant d’un parti politique. Blanquer exerce, lui, des fonctions ministérielles. Bien sûr, il n’apparaît pas en première ligne dans cette tambouille. Mais on a peine à croire qu’il pouvait ignorer les manœuvres du directeur de la Direction générale de l’enseignement scolaire. Sorte de bras droit du ministre, ce haut fonctionnaire est mis en cause pour avoir piloté une opération de manipulation de lycéens. Des recteurs auraient aussi trempé dans la magouille. Autrement dit, c’est l’appareil d’Etat, Rue de Grenelle ou dans les administrations déconcentrées, qui a été mis au service d’une instrumentalisation partisane.
Le ministre a refusé de s’en expliquer auprès de Libération. Dommage. Outre ce mélange d’un mauvais genre, notre enquête souligne deux autres choses. D’abord, ce vide sidéral en termes de relais d’opinion dont disposent Emmanuel Macron, la majorité et LREM pour soutenir leur politique. Elle confirme ensuite un défaut persistant de la macronie : l’amateurisme

Lien vers l’article

12. L’agenda de l’Actu