L’Actu 1er degré 67 du Sgen‑CFDT Alsace N°6

Édito : « Nous vivons un moment historique pour l’école » J-M Blanquer

Cher ministre-communicant de l’éducation nationale, Général de la confiance, Maréchal des enseignements fondamentaux, grand chevalier des évaluations généralisées et pourfendeur du voile,

Histoire de galvaniser tes troupes, tu t’es livré dans le JDD du 3 novembre 2019, à un nouvel exercice de communication et d’auto-satisfaction. Nous ne te cachons pas avoir été surpris tant par tes déclarations que par la propagande à laquelle tu te livres.

Sur le terrain, les tensions de la rentrée, les urgences et la fatigue sont toujours là ! Nous nous retrouvons en plus à devoir gérer la polémique sur le voile que tu as allumé. Le feu a bien pris,  tu dois être content. Ce ne sont pas les volontaires qui manquent pour souffler dessus ou pour ajouter une bûche. Tu peux nous croire, nous qui travaillons chaque jour pour un vivre ensemble, sommes réellement heureux que tu nous simplifies la tâche. Apprendre à vivre ensemble n’est peut-être pas, et il n’y a que ça qui compte, fondamental.

« La maîtrise des savoirs fondamentaux est en hausse, autrement dit le niveau des élèves remonte ». Tu fais vraiment du bon boulot! Nous comprenons ta fierté et ta joie, forcément, communicative. Tu nous excuseras cependant de ne pas venir défiler sous ta fenêtre. De toute façon, il ne nous semble pas avoir été associés à ta réussite. Il y a peut-être une raison à cet oubli. Tu sais que nous ne croyons pas ta propagande, tu sais que nous n’acceptons pas d’être manipulés. Enseignants, enseignantes nous sommes au service des enfants et de leurs familles. Nous ne pouvons accepter que tu utilises les enfants et les jeunes pour servir ta communication. Nous ne sommes et serons jamais au service d’un ministre et de ses ambitions personnelles.

Jean-Michel, il faut que tu écoutes et que tu entendes que nous sommes las de ta communication et de tes annonces. Nous sommes las de devoir assumer tes mensonges. Nous nous retrouvons en première ligne à expliquer aux familles que malgré tes déclarations sur BFM, il n’y aura pas d’AESH pour leurs enfants. Nous sommes en première ligne, et les tensions, les urgences sont toujours là. La verticalité des prises de décisions dans ton ministère ne répond plus aux nécessités du terrain. Nous avons besoin d’agir rapidement, de nous adapter à nos réalités propres, nous ne pouvons attendre systématiquement le feu vert de notre hiérarchie et de la chaîne de commandement.