En formation à Colmar, le vendredi 25 novembre dernier, les douze adhérents PLP présents représentant 9 établissements du 67 et du 68 ont fait état de leurs difficultés actuelles pour mener à bien leur mission.
Des PLP déboussolés
Au four et au moulin
En formation à Colmar, le vendredi 25 novembre dernier, les douze adhérents PLP présents représentant 9 établissements du 67 et du 68 ont fait état de leurs difficultés actuelles pour mener à bien leur mission. Habitués depuis toujours à être au four et au moulin, ils ont de plus en plus de mal à distinguer le Four et le Moulin tant les dispositifs d’accueil, de suivi et d’évaluation des élèves se sont empilés.
Tout d’abord, l’évaluation par compétences, quels que soient les disciplines et les établissements demeure une source majeure de tension pour les collègues qui sont unanimes à déplorer le caractère précipité de la généralisation du dispositif (sans retour sur les bilans de son expérimentation dans les établissements pionniers), le manque de formation (alors même que celle-ci fait l’objet de demandes répétées) et l’absence d’outils fiables et adaptés à une telle évaluation (dans le souci de la rendre compréhensible aux élèves, aux parents et aux enseignants).
Le règne du flou et du bricolage
Ensuite, partout règnent le flou, le bricolage et le bidouillage et l’institution semble sourde aux demandes d’éclaircissements, de conseil et d’assistance qu’expriment les collègues. Les personnes présentes se sont engagées à (re)diffuser dans leurs établissements la pétition intersyndicale « non à la généralisation de l’évaluation par compétences » adressée à Madame la Rectrice.
Des PLP surchargés
Des dispositions nouvelles
La circulaire de rentrée concernant les lycées professionnels a introduit un certain nombre de dispositions nouvelles (entre autres : instauration du professeur référent, temps de préparation aux périodes de formation en milieu professionnel) qui relèvent du bon sens mais soulèvent de nombreux problèmes concrets.
Le suivi du stage
La responsabilité du suivi du stage incombe au professeur référent or celui-ci se voit contraint à devoir effectuer de multiples navettes entre l’élève, le professeur principal, le directeur délégué à la formation professionnel et éventuellement l’entreprise. Lorsque tout se passe bien, la mission s’avère une simple formalité mais si le stagiaire rencontre des difficultés dans l’entreprise, le professeur référent est obligé de naviguer à vue entre différents interlocuteurs (élèves/parents/vie scolaire/entreprises…) dont les missions et les calendriers ne sont pas toujours ajustés.
Des élèves en grande difficulté
Mais la difficulté des élèves ne se situe pas uniquement à l’entrée en LP mais à leur accompagnement tout au long d’un parcours dont il ne perçoit pas toujours le sens et la cohérence. Or, à ce niveau se pose des problèmes de communication dans les réponses à donner à d’éventuels signalements émanant des entreprises ou des élèves mais aussi à gérer des outils peu adaptés à l’urgence de telles situations comme Entea ou Wstages. Nous conseillons à nos collègues de solliciter le conseil pédagogique de leur établissement pour veiller à ce que soient clarifiées les procédures de désignation des professeurs référents et le suivi des élèves compte tenu des spécificités de chaque domaine professionnel.
Des PLP fatigués
De nombreuses sources de fatigue
En effet, les éléments précédents (auxquels on peut ajouter la mise en place de l’AP, des CCF ou d’autres projets et dispositifs) sont une source de fatigue grandissante pour les PLP contraints de tâtonner entre les multiples outils qui sont à leur disposition, de décoder les nombreux messages qu’ils reçoivent et d’agir dans l’urgence entre deux portes. Les postures des uns et des autres oscillent entre une volonté de bien faire en encourageant les élèves et une lassitude envers une institution qui ne prend pas assez en compte les difficultés grandissantes auxquelles se heurtent les collègues pour orchestrer la formation professionnelle et ses a-côtés.
Une course à la montre
De plus, les conditions de travail se caractérisent par une course contre la montre pour envoyer et recevoir des messages à propos de situation d’urgences qui deviennent banales et non plus exceptionnels face à des publics hétérogènes, peu motivés et parfois peu enclins à donner le meilleur d’eux-mêmes. Ces aspects pédagogiques peuvent, en outre, s’associer à des problèmes matériels (dégradation des locaux, usure des matériels etc.) qui devraient inciter les collègues à remplir des fiches SST (santé et sécurité et travail) à renvoyer sous le couvert du chef d’établissement au CHSCTD 67.
Des heures d’information syndicale pour poursuivre la discussion
Pour poursuivre cet intéressant échange de vues que nous reporterons intégralement sur le site Sgen Alsace, nous avons d’ores-et-déjà convenu d’un certain nombre d’heures mensuelles d’information syndicale à Obernai, Schiltigheim et Sélestat. Si vous êtes intéressés par la tenue d’une telle réunion dans vos établissements vous pouvez prendre contact avec le Sgen Alsace qui ne manquera de vous accompagner.