Rétrospective 2020 : à la lecture des très nombreux articles que nous avons publiés en 2020, voici le résumé d'une année bien particulière et éprouvante pour tous
2020: une année de syndicalisme dans la tempête
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Cette année 2020 restera sans doute dans les annales comme une des plus éreintantes que nous ayons vécues à l’Education Nationale… Voici un petit rappel des tempêtes que nous avons traversées dans nos écoles, nos établissements et nos services, ainsi que dans notre travail syndical… Nous osons espérer que l’année 2021 sera plus sereine et, soyons fous, que la cacophonie et le manque d’anticipation de notre gouvernement prendront fin…
Le bazar a débuté à partir du 5 mars, quand les cas ont commencé à se multiplier en France ; dès cette date, le Sgen-CFDT Alsace écrivait à la rectrice pour lui demander que les personnels soient protégés : « La reprise des cours et de l’activité dans nos champs professionnels, au retour des congés d’hiver, s’effectuent dans le contexte d’une crise sanitaire liée à la diffusion du coronavirus. Certes, le territoire académique ne connaît pas de cluster et le nombre de cas est très limité. Mais, sans vouloir faire preuve d’un pessimisme inutile, nous savons, toutes et tous, que l’expansion du virus va s’accélérer dans les jours qui viennent. » C’est d’ailleurs ce qui arriva dans les jours qui suivirent avec une progression très rapide et inquiétante de l’épidémie dans l’Académie de Strasbourg, la mise en place du premier confinement, la généralisation du télétravail et toutes ces questions nouvelles qui vous nous posiez alors et auxquelles nous tentions de répondre… quand on parvenait à obtenir une réponse claire du ministère ou du rectorat…
Face à cette situation totalement inconnue jusqu’alors, tous les syndicats et associations de parents demandaient à Jean-Michel Blanquer « de se calmer », celui-ci répétant à hue et à dia que tout était prêt, que la continuité pédagogique se mettait en place facilement, alors que tous, nous constations que de plus en plus de nos élèves avaient disparu des radars ou avaient du mal à suivre nos cours à distance.
Quant à nous, nous avons voulu rester une force de propositions : notre conseil syndical a d’abord planché sur une plate-forme détaillée pour la reprise du 11 mai, à laquelle la nouvelle rectrice – Elisabeth Laporte – se montrait particulièrement attentive en nous dévoilant ses 6 orientations pour la reprise du 11 mai, confirmées ensuite par le DASEN du Bas-Rhin. Dans le même temps, les questions et les inquiétudes se montraient à nouveau nombreuses et les réponses du ministère ont varié au fil de l’eau, les protocoles sanitaires commençant à se succéder, paraissant à la dernière minute et parfois se contredisant alors que le ministre ne mettait aucun frein, voire alimentait un consternant prof bashing.
Nous espérions alors encore que la rentrée de septembre 2020 soit préparée bien en amont. C’est pourquoi nous avions adressé à la rectrice une liste de 11 propositions concrètes, simples et applicables que nous lui avions présentée début juillet. Si on les relit aujourd’hui, il apparaît hélas qu’elles sont toujours d’actualité et qu’une gestion au jour le jour, sans anticipation et pour tout dire assez chaotique, s’est poursuivie par la suite.
Pour preuve, le nouveau protocole (encore un ! et modifié dès le 22 septembre puis encore le 10 novembre…) a été communiqué une semaine avant la rentrée de septembre. La circulaire concernant les personnels vulnérables paraissait elle le 1er septembre ! Pour preuve encore, la polémique sur les masques DIM toxiques alors que notre enquête avait révélé à la rectrice le profond malaise des professeur·e·s pour enseigner avec un masque. Pour preuve toujours, le bazar des primes Covid ou pour la direction d’école…
Face à tout cela, nous n’avons cessé d’alerter le ministre, la rectrice et les DASEN le plus souvent sans obtenir de réponses satisfaisantes. Ah si !, une « revalorisation » de 12€50 par mois, et encore, pas pour tout le monde…
C’est dans ce contexte où la confiance des agents envers leur administration était bien écornée, sinon détruite, que nous avons appris le tragique attentat contre notre collègue, Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans Sainte Honorine ; là encore, nous avons appris quelques jours avant la rentrée, sur BFM-TV, qu’aucun temps ne serait finalement donné aux personnels pour se retrouver, échanger et se concerter avant la rentrée du 2 novembre…
Jusqu’au bout, nous nous serons senti méprisés par notre gouvernement, puisque le premier ministre aura annoncé aux médias, que finalement, il valait mieux, peut-être, que les élèves n’aillent pas à l’école, au collège ou au lycée les 17 et 18 décembre, pour éviter les contaminations avant les fêtes… contredisant le discours tenu depuis septembre par son ministre de l’Éducation et faisant peu de cas des préparations de cours, des examens blancs ou des repas de fête prévus dans les établissements… Cela fut pour nous l’occasion d’un énième coup de gueule…
Espérons vraiment que 2021 soit plus sereine…….
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