La période qui vient de s'écouler a, pour beaucoup, été noyée sous la passation des évaluations en CP et CE1. Après la correction et la saisie, il nous revient d'annoncer les résultats aux parents. Voici quelques conseils... Complétés par les consignes qui viennent d'êtres données lors de la CAPD.
Ce qui a été précisé lors de la CAPD du 8 novembre
Concernant le temps de saisie
Le ministre a annoncé que 5 h d’APC pouvaient être défalquées. Dans les fait, il faudra défalquer du temps à hauteur de ce qui a été réalisé : c’est ce que les syndicats ont exigé et soutiendront. Notre proposition de rémunération sous forme d’heures supplémentaires a été rejetée.
Que communiquer aux parents ?
M. Schobel, IEN en charge du suivi des évaluations au niveau départemental indique que l’on peut préciser aux parents que certains items évalués sont peu travaillés en maternelle ou pas au programme (ex: placer un nombre sur une ligne graduée). Il préconise de présenter les résultats avec cette prudence, tout en ayant un discours dynamique : il s’agit d’une photographie à un temps donné et que des objectifs de remédiation sont prévus pour que l’enfant atteigne les compétences visées.
M. Ladaique précise que les équipes enseignantes qui le souhaitent peuvent solliciter leur IEN pour être accompagnés dans l’exploitation des résultats.
A quel moment faut-il distribuer la fiche de restitution?
Il est possible de communiquer cette fiche en même temps que le LSU. En cas de difficulté de l’enfant, la remise de cette fiche pourra être l’occasion d’un entretien avec les parents.
Les propositions du Sgen
Globaliser et dédramatiser dès que c’est possible
Dans un premier temps, les enseignants qui ont fait passer les évaluations peuvent diffuser une information globale sur les résultats. Soit sous forme d’une intervention en conseil d’école, soit sous la forme d’un mot très général dans les cahiers de liaison des classes concernées.
Les arguments
Rappeler le contexte des évaluations :
- temps de passation inadapté, souvent rallongé, selon les classes, ce qui ne permet pas une comparaison des résultats;
- des exercices, pour les CP notamment, parfois en contradiction avec les habitudes de travail de la maternelle;
- des supports et des consignes qui noient les élèves sous la masse d’informations, alors même qu’une deuxième énonciation des consignes était proscrite. Là encore, les instructions de passation ont parfois été assouplies pour tenir compte des élèves.
- des évaluations individualisées, à l’oral, parfois difficiles à mettre en œuvre, selon le contexte de la classe (gros effectifs, cours multiples…).
En conclusion, pour beaucoup d’élèves, ces évaluations ont été source de stress, faisant parfois appel à des compétences nouvelles. Dans le même temps, en dépit d’un discours ministériel qui s’appuie sur une volonté d’uniformisation, les consignes de passation n’ont, dans les faits, pas été appliquées de la même manière dans toutes les classes, ce qui ne fait pas de ces évaluations un instrument de mesure très fiable, contrairement à ce qui est annoncé dans les médias.
Proposer un entretien aux parents des enfants en difficulté
Il convient de ne proposer un rendez-vous qu’aux parents dont les enfants ont rencontré des difficultés lors de ces évaluations. Plusieurs cas de figure sont à envisager:
- soit l’élève rencontre les mêmes difficultés que celles qui ont déjà été repérées dans la cadre de la classe ou à l’issue du cycle 1. Il est alors possible d’envisager, selon le cas : la mise en place d’une remédiation ponctuelle, d’un suivi par le RASED, d’un PPRE ou de proposer un bilan orthophonique…
- soit les résultats de l’évaluation sont notablement en décalage avec le bilan de fin de cycle 1, pour les CP, ou avec les compétences ordinaires de l’élève. Dans ce cas, il convient de relativiser en reprenant les arguments ci-dessus.
N’hésitez pas à nous contacter si vous rencontrez des difficultés suites à ces évaluations nationales : pression de votre IEN, des parents…
En conclusion
Le Sgen-CFDT regrette la débauche d’énergie engagée dans ces évaluations, pour une utilité peu évidente jusqu’à présent. Les collègues concernés attendent toujours d’hypothétique outils de remédiation. Nous aurions préféré que le ministère reconnaisse le professionnalisme des enseignants et leur assure la liberté pédagogique dont ils ont besoin pour faire progresser leurs élèves.