FPMA intra : les réponses de la rectrice à nos questions

Lors de la FPMA du 18 et 19 juin, le Sgen-CFDT Alsace a posé sur la table de nombreux problèmes : la rectrice a répondu à certaines d'entre elles.

promuLe Sgen-CFDT interpelle la rectrice

Le Sgen-CFDT remercie le personnel du rectorat pour son travail

Comme chaque année c’est un plaisir pour les élu.es du Sgen-CFDT Alsace de se retrouver pour cette formation paritaire. Nous souhaitons à cette occasion une nouvelle fois saluer le professionnalisme, le dévouement et la gentillesse des collègues de la division des personnels enseignants. Une nouvelle fois ces agents ont fait le maximum pour que soient réunies toutes les conditions permettant que le mouvement des certifiés agrégés se fasse dans des conditions de grandes transparence et donc d’équité.

A cette occasion nous voulons saluer Catherine Mincker pour son extrême gentillesse et sa bienveillance. Mais cette année c’est un pilier de la DPE qui est sur le départ. Isabelle Boehringer a choisi de poursuivre sa carrière sous d’autres cieux que ceux du rectorat. Au delà de sa gentillesse de son humour légendaire, son dévouement et sa très grande compétence vont manquer à la DPE. Nous lui souhaitons une belle poursuite de carrière.

Malheureusement notre satisfaction va s’arrêter là. Au Sgen-CFDT notre ADN nous amène souvent à considérer le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Au bout d’un an de ministère Blanquer nous ne pouvons que constater que le verre est vide.

Les fonctionnaires en colère contre le gouvernement

Dans l’académie de Strasbourg la mise en oeuvre de la classe exceptionnelle, du fait d’une lecture rigoriste des circulaires, a donné lieu à un recul rarement constaté du paritarisme. L’adoption d’une certaine souplesse aurait permis d’augmenter le nombre d’élus pouvant siéger. On pourrait en déduire que l’audace, comme nous avons pu le constater sur votre refus de modifier le calendrier scolaire, n’est pas de mise dans votre politique. Ou bien est-ce là l’illustration de la fameuse théorie du ruissellement adaptée à la fonction publique: de fait, le gouvernement s’efforce depuis un an d’instaurer un contexte d’attaques sérieuses à l’encontre du service public : gel du point d’indice, instauration du jour de carence, report du calendrier PPCR, recours accru aux contractuels…

Le gouvernement n’a de cesse de présenter les fonctionnaires comme des privilégiés, des nantis arc-boutés sur leur statut alors que les fonctionnaires, garants de l’intérêt général, participent à tisser le lien social indispensable à la démocratie et à l’émancipation de la population. La multiplication des réformes que ces mêmes fonctionnaires ont eu à adopter est, bien au contraire, la meilleure des preuves de leur capacité d’adaptation et de leur modernité.
Alors que le gouvernement du président Macron veut « refonder le contrat social avec les agents publics », il propose, dans le même temps, d’annihiler les quelques rares possibilités de dialogue social en réduisant les fonctions des commissions paritaires. Le document de travail transmis aux organisations syndicales pour le groupe de travail du 25 mai est un condensé de propositions purement libérales, cette doctrine politico-économique extrêmement moderne issue du lointain XVIIIe siècle, qui reviennent à refuser tout droit de regard des élus sur le fonctionnement des CAP.

 

Impensable attaque contre le paritarisme

Ainsi, le Sgen-CFDT Alsace, s’il n’est pas opposé à des évolutions nécessaires au fonctionnement du paritarisme, comme le passage à une composition des CAP par corps et non plus par grade veut exprimer son indéfectible attachement à une gestion collective des carrières et donc sa ferme opposition aux pistes du gouvernement, qui propose de supprimer aux CAP les compétences liées à la mobilité et aux promotions.
Né dans le contexte d’après-guerre, le paritarisme inscrit dans les constitutions de 1946 et de 1958 est un rouage essentiel de la démocratie sociale : s’attaquer au paritarisme revient donc à renforcer le pouvoir étatique tout en réduisant considérablement les places de la démocratie sociale dans notre pays.

Pour le Sgen-CFDT Alsace, il est impensable de s’attaquer au rôle des commissions paritaires, de supprimer leur rôle de vérifications et de propositions et ce, dans l’intérêt du service public et des collègues.
Si, sur le plan du dialogue social, l’année qui s’achève peut être marquée d’une pierre noire, que dire sur le plan pédagogique ?

La réforme du baccalauréat version Blanquer, bien loin de l’objectif de simplification promise par Emmanuel Macron est tout à la fois, ou « en même temps », d’une complexité « de dingue », la confirmation d’un symbole totémique de la société française et une évaluationnite de deux années. Dans tous les cas, la nouvelle organisation de l’examen et celle du lycée qui en découle vont augmenter fortement la charge de travail des personnels de lycée et vont fortement dégrader leur condition de travail.

Quel avenir pour les CIO et les Psy-EN ?

Que dire encore de la politique d’orientation qui se profile ? La suppression annoncée de la plupart des CIO, l’affectation des psychologues de l’Education nationale option EDCO dans les établissements avec des missions plus axées sur le suivi psychologique des élèves se traduira par le rôle accru des professeurs principaux dans le parcours d’orientation. Mais sur quel temps ? Sur quelles compétences ? Plus encore ces choix nous apparaissent aux antipodes de notre conception d’un droit à la formation tout au long de la vie et de la mise en place d’un continuum entre formation initiale et formation continue que seul un espace de conseil du type des CIO peut établir. Scinder la formation initiale et la formation continue, comme s’y emploie le ministère, c’est d’une part accentuer le sentiment très français que si l’on rate ses études, on rate sa vie et d’autre part, c’est renoncer à l’adaptation des compétences que réclame la société.

Lire notre déclaration liminaire en intégralité

Les réponses de la rectrice

Si Mme la Rectrice ne souhaite pas faire de commentaire sur les réformes nationales en cours, elle tient cependant à répondre à certains points soulevés par le Sgen-CFDT.

Au sujet du calendrier scolaire, qui a mené à une reprise des cours perlée au mois de mai, Mme la Rectrice précise que la décision a été harmonisée avec les académies du Grand Est. Elle évoque le cas d’une académie dont la décision de décaler le calendrier a été retoquée car elle n’était pas juridiquement tenable.

Sur la réforme des services d’orientation, Mme la Rectrice rappelle que la logique de la démarche en cours est celle d’une harmonisation et d’une plus grande proximité avec le terrain. C’est ainsi que les DRONISEP doivent être certes transférés aux collectivités mais concernant la situation des PsyEN, rien n’est décidé sauf l’esprit général, celui du rapprochement des CIO et des EPLE.

Mme la Rectrice évoque également Parcours Sup : à ce jour, au niveau national, 80% des candidats ont obtenu au moins 3 vœux positifs. Il est également annoncé une augmentation des capacités d’accueil de 10% dans les universités et 7,7% dans les BTS.

Pour conclure, Mme la Rectrice rappelle l’importance et son attachement au paritarisme.