Hommage à Henri Schreiner

Henri Schreiner, ancien responsable du Sgen-CFDT du Haut-Rhin nous a quittés : secrétaire général, chef de file des représentant·e·s du Sgen-CFDT devant les autorités académiques, il a contribué à former beaucoup d'entre nous. Il était particulièrement attentif aux personnels les plus fragiles.

Ce texte a été prononcé par Albert Ritzenthaler lors des obsèques d’Henri Schreiner, décédé le jeudi 17 août. Albert Ritzenthaler est un militant de longue date du Sgen-CFDT du Bas-Rhin. Il représente la CFDT au CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental).

« On m’a demandé d’exprimer ce que Henri a été pour nous, au Sgen-CFDT, nous qui l’avons côtoyé dans nos vies militantes. Je voulais donc citer un certain nombre de militantes et militants mais, au fur et à mesure, la liste s’est allongée et je préfère ne citer personne que d’oublier quelqu’un qui est ici ou qui aurait souhaité l’être pour lui rendre hommage, nous qui avons eu la chance de connaitre Henri.

Oui nous avons eu la chance de connaître Henri, comme secrétaire du Sgen-CFDT 68, comme secrétaire de de l’ Union professionnelle régionale du Sgen-CFDT Alsace, comme chef de file de la représentation du Sgen-CFDT face aux autorités académiques. Nous l’avons connu comme collègue, comme militant, comme responsable et comme ami.

Tous les commentaires exprimés depuis l’annonce de son décès sont unanimes :

Henri était profondément attaché à la défense des personnels, ou plus exactement, à la défense des personnes. C’était le sens de son engagement syndical à la CFDT et au syndicat général de l’éducation nationale, avec une attention particulière pour les précaires et pour les catégories de personnels trop souvent peu pris en compte dans les écoles, collèges et lycées, comme les documentalistes, les conseillers principaux d’éducation, les conseillers d’orientation-psychologues, les personnels administratifs, atsem, agents de service ou ouvriers, etc. Il avait constitué des réseaux qu’il animait, l’œil pétillant du plaisir d’être en contact direct avec les adhérentes et adhérents, et qui constituaient autant de « fan club » d’Henri qui était reconnu et apprécié de toutes et tous.

Parce qu’il avait le souci d’apporter des réponses concrètes, car c’était pour lui la marque du respect que l’on doit à des adhérentes ou adhérents, il mettait son exigence, sa rectitude, sa rigueur, au service de l’efficacité de l’action syndicale.

Une anecdote parmi bien d’autres actions de son initiative, tant locales que départementales ou régionales dont plusieurs d’entre nous se souviennent :

Le secrétaire général du rectorat ne respectait pas les règles pour les mutations des personnels dont le poste était supprimé. Henri a sorti le Bulletin officiel qui donnait les règles officielles, il s’est levé, a fait le tour de la grande table de la majestueuse salle de réunion au rectorat, s’est assis à côté du Secrétaire général, a posé le Bulletin officiel sous ses yeux et a lu à  haute voix le passage utile en suivant le texte avec son doigt sous les yeux du Secrétaire général décomposé. Tous les dossiers ont été réglés à l’instant même.

Ça c’était Henri. Il avait lu, appris et maîtrisait toutes les règles. Il était attentif à ce qu’aucun·e agent·e ne soit oublié e ou négligé·e dans ses demandes. Il était particulièrement combatif et courageux à dénoncer les passe-droits, et se battait bec et ongles pour le respect du droit. Pour cela, il était respecté de toutes et tous.

Comme il était tout autant attentif au collectif de l’équipe du Sgen-CFDT, il était exigeant mais patient, attentif et prévenant, et nous accordait sa confiance, nous transmettait son expertise, son grand sens de l’organisation, même si on pouvait se faire sonner les cloches par manque d’attention ou de rigueur, ou se faire rappeler à l’ordre si on insistait trop pour défendre une situation, alors qu’il portait une vision d’ensemble et stratégique sur les priorités à défendre. Un vrai et grand pédagogue, y compris avec nous ses collègues.

C’est sa confiance, sa ténacité, son courage et l’expérience qu’il nous a transmise dans les valeurs qu’il portait, dans le souci d’animer un collectif avec attention et respect, dans son efficacité, qui nous ont en partie construits comme militant· es et responsables CFDT. Nous lui devons beaucoup. »

Henri était un grand militant, une figure. Hommage à toi, Henri ! Et merci à sa famille pour avoir contribué à ce qu’il était.

 

Albert Ritzenthaler