Pour le Sgen-CFDT, les jours de carence et la stigmatisation des fonctionnaires, c'est non. L'intersyndicale fonction publique s'est réunie ce mardi 12 novembre 2024 pour définir les modalités d'actions.
Jour de carence : c’est non !
Après l’annonce de la suppression de 4 000 postes d’enseignant⋅e⋅s, du gel de point d’indice, de la baisse de l’indemnisation des congés maladie,… l’introduction de trois jours de carence, c’en est trop. La CFDT s’oppose au projet de loi qui vise à faire des économies sur le dos des fonctionnaires et à leur stigmatisation systématique. L’intersyndicale s’est réunie le mardi 12 novembre 2024 pour définir les modalités d’action.
Appel à la grève et à la mobilisation le 5 décembre 2024
Le Sgen-CFDT Alsace, ainsi que la Fédération CFDT Éducation Formation Recherche Publiques et la CFDT Fonction Publique, en intersyndicale appellent l’ensemble des personnels de la Fonction publique de l’État, de la Fonction publique Territoriale et de la Fonction publique Hospitalière à une journée de mobilisation et de manifestation, le jeudi 5 décembre 2024, contre l’augmentation du nombre de jours de carence et la baisse de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie, pour une amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de travail dans l’intérêt des agents et pour une fonction publique mieux reconnue et plus attractive.
Le dépôt de préavis de grève du Sgen-CFDT Alsace se trouve ici.
Plus d’infos en suivant ce lien (clic)…
PÉTITION EN LIGNE / Agents publics : nous ne sommes pas les boucs émissaires de la dette !
Une pétition vient d’être mise en ligne afin que vous puissiez exprimer votre mécontentement concernant les jours de carence ainsi que d’autres points. N’hésitez pas à la signer en cliquant ici.
L’introduction de 3 jours de carence pour les fonctionnaires serait une mesure injuste et inefficace…
Un impact sur la santé des agents
Supprimer le délai de carence pousse les agents à venir travailler malades, par peur de perdre une partie de leur salaire, augmentant ainsi les risques de complications de santé ou de transmission des maladies. Cela va à l’encontre des politiques de santé publique, qui prônent l’isolement pour limiter les épidémies.
Des conséquences sur la qualité des services publics
En raison des exigences spécifiques de nombreux postes de la fonction publique (soins, éducation, sécurité, etc.), un agent malade est moins performant et peut même mettre en danger les personnes qu’il doit protéger ou accompagner. Les jours de carence risquent ainsi de compromettre la qualité des services.
Une dévalorisation du statut de fonctionnaire
Imposer des jours de carence renvoie une image de défiance à l’égard des agents publics, suggérant qu’ils abusent des arrêts de travail. Pourtant, les statistiques montrent que l’absentéisme dans le public est souvent dû à la nature même des missions, qui peuvent être physiquement ou psychologiquement éprouvantes.
Un effet limité sur les coûts réels
Bien que la mesure vise à réduire les dépenses publiques, les économies réalisées sur les salaires risquent d’être compensées par une hausse des dépenses de santé liées aux complications d’arrêts de travail trop tardifs. De plus, des agents présents mais malades augmentent le risque d’accidents, de recours médicaux supplémentaires, voire de congés de longue durée.
Une iniquité par rapport au secteur privé
Si l’objectif est de créer une équité avec le privé, il serait plus pertinent de viser une amélioration générale des conditions de travail. Certains employeurs du privé compensent d’ailleurs ces jours de carence (70% des travailleurs du secteur privé ont une compensation lire ICI). La mesure est perçue comme une punition collective qui ne tient pas compte des réalités du travail public.
Un facteur démotivant
Instaurer de nouveaux jours de carence peut entraîner un sentiment d’injustice et de démotivation parmi les agents. Cette mesure symbolique pourrait dégrader davantage le climat social au sein de la fonction publique, avec des impacts négatifs à long terme.
La particularité des métiers dans l’Éducation nationale
Pour les enseignants, il est impossible de déposer des congés ou de bénéficier de jours de télétravail (TT) en cas de maladie. Ainsi, un enseignant malade n’a pas d’autre choix que de venir travailler, avec le risque de contaminer ses élèves et ses collègues, ou bien de subir directement les jours de carence. D’autres fonctionnaires peuvent parfois déposer un jour de télétravail flottant ou un congé, mais cela dépend de l’accord de la hiérarchie et du respect des délais, ce qui n’est pas toujours possible. Cela crée une inégalité supplémentaire entre les catégories de fonctionnaires, pénalisant particulièrement les enseignants.
Une injustice pour les femmes
La réintégration des jours de carence impacte particulièrement les femmes, qui, statistiquement, posent davantage d’arrêts de travail pour des raisons spécifiques comme la maternité, les menstruations ou la prise en charge des enfants malades. Cette mesure peut ainsi aggraver les inégalités de genre en imposant aux femmes un coût supplémentaire, alors même qu’elles sont déjà souvent confrontées à des défis professionnels spécifiques. En ce sens, les jours de carence constituent une pénalisation disproportionnée pour les femmes dans la fonction publique.
La désattractivité des métiers de la fonction publique
Alors que l’intérêt pour les postes de fonctionnaires, y compris en tant que contractuel·le, est déjà en baisse et que ce problème reste insuffisamment traité, la réintroduction de jours de carence ne ferait qu’accentuer cette désattractivité. Cette mesure envoie un signal négatif aux potentiels candidats, rendant ces emplois encore moins attrayants et risquant d’aggraver les difficultés de recrutement dans des secteurs où les effectifs sont déjà en tension.
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