La question des rythmes à Strasbourg

Après l'annonce du 10 décembre, suivie de la mobilisation des conseils d'école, M. Roland Ries annonce qu'il propose une nouvelle consultation des conseils d'école après les congés. Lisez notre compte-rendu.

rythmes à Strasbourg

Après le vote massif des conseils d’écoles : de nouvelles propositions

Jeudi 31 janvier et ce soir, 4 février, Mme Buffet et M. Le directeur de cabinet du Maire ont reçu l’intersyndicale pour prendre acte du vote massif en faveur du retour à la semaine des 4 jours.

Le souhait de la mairie est de proposer une alternative à la semaine de 4 jours sur 36 semaines qui, avec 6 h de classe par jour, n’est pas propice au bien-être de l’enfant, avec des journées trop longues.

Entre les deux réunions, l’équipe municipale a donc affiné sa proposition, l’intersyndicale étant favorable à un choix entre 2 scénarios plutôt qu’à un scénario unique, première concession de la mairie.

Ainsi donc, après une dernière réunion de concertation entre les représentants de l’intersyndicale et Mme Buffet, M. Ries a convoqué le lundi 4 février, une conférence de presse pour annoncer qu’il va demander une nouvelle consultation des conseils d’école.

Déroulement de la consultation

La mairie va envoyer les 2 propositions détaillées dans les écoles au courant de la semaine, afin de permettre aux directrices et directeurs de lancer les convocations avant le départ en congé. De cette façon, la plupart des Conseils d’école (uniquement consacré à ces 2 votes), pourront se dérouler dès la semaine du retour de congés et au plus tard dans la semaine qui suit.

Les propositions

  1. Retour à la semaine de 4 journées de 6h sur 36 semaines (version 2008)
  2. Retour à la semaine de 4 journées MAIS de moins de 6h (5h40, très probablement), sur 37 semaines aménagées, avec la rentrée en septembre, des petites vacances (Toussaint, février) écourtées, ainsi que l’un ou l’autre mercredi travaillé (les semaines comprenant 1 jour férié : vendredi saint, jeudi de l’ascension, lundi de pentecôte…). L’idée étant de ne pas toucher aux congés d’été.

C’est la proposition choisie par la majorité des conseils d’école qui s’appliquera à la rentrée 2019. Les 11 écoles qui ont voté en faveur de la première proposition de la mairie (8 demi-journée dont 5 matinées sur 37 semaines), pourront, si elles le souhaitent, mettre en place l’expérience à la rentrée.

Pour permettre la libre expression de chacun, l’intersyndicale et les représentants de la mairie ont convenu qu’un vote à bulletin secret est la meilleure solution.

L’offre des activités périscolaires est maintenue en REP et REP+

Mme Buffet nous a également annoncé que les activités périscolaires, organisées en fin de journée, seront maintenues dans les zones d’éducation prioritaires, REP et REP+. De plus, la mairie envisage d’offrir un service d’aide aux devoirs le mercredi matin, prioritairement dans les quartiers les plus défavorisés.

Les remontées des conseils d’école

21 écoles nous ont transmis les résultats de la consultation de leur Conseil d’école :

  • 19 Conseils d’écoles se sont prononcés en faveur d’un retour à la semaine des 4 jours (sur 36 semaines), soit 90,5% de notre panel.
  • 1 Conseil d’école s’est prononcé pour un retour à la semaine des 4 jours mais sur 37 semaines, afin de conserver des journées plus courtes, soit 5% de notre panel.
  • 1 Conseil d’école a voté majoritairement en faveur de la proposition du Maire, soit 5% de notre panel.

Notre échantillon d’écoles n’est peut-être pas entièrement représentatif, néanmoins le résultat reste sans appel : en dépit des votes à bulletins secrets, les voix (à quelques rares exceptions) se sont toutes majoritairement portées vers le même projet, qui n’est pas celui du Maire!

L’intersyndicale reçue en audience par la Directrice académique

Le mardi 22 janvier, l’intersyndicale a été reçue par Madame Bazzo, DASEN nouvellement nommée. Elle nous a annoncé qu’elle recevrait également un collectif de parents des écoles de Strasbourg sur la même question.

Nous avons pu présenter nos revendications et dénoncer les pressions inacceptables que les représentants de la municipalité font peser sur les directeurs lors de certains conseils d’école, au prétexte qu’ils proposnt un autre vote que celui demandé par la Mairie.

Nous rappelons à cette occasion, que le directeur, en tant que président du conseil est parfaitement habilité à proposer un vote supplémentaire (possibilité d’ailleurs offerte à n’importe quel membre titulaire du droit de vote en CE).

Les réponses de Madame Bazzo

Madame Bazzo s’en tient aux textes. Elle considère que les conseils d’école ne sont pas ignorés, puisqu’elle doit connaitre le résultat de leurs votes avant de pouvoir se prononcer.

Concernant le Mairie, elle prône le dialogue, tout en précisant qu’elle s’en tient, quant à elle, à un strict devoir de neutralité. Autrement dit, elle ne pèsera pas pour infléchir la position du Maire : de même que la Mairie ne peut imposer ses vues aux conseils d’école, de même, les conseils d’école ne peuvent forcer la municipalité à modifier son projet…

Dans le traitement de la demande, Madame Bazzo nous a rappelé la règle : elle ne peut valider une demande de dérogation qu’en cas de demande conjointe, c’est-à-dire de consensus entre la proposition de la municipalité et celle des conseils d’école. Dans le cas contraire, c’est le principe de base qui reste la règle, à savoir : la situation actuelle…

Les rythmes à Strasbourg : le point sur la journée du 15 janvier

Le point sur la mobilisation

  • 54 écoles fermées
  • 91% des collègues qui ont déposé une déclaration d’intention de grève
  • La mairie a donc dû organiser le Service minimum d’accueil pour 90% des écoles de Strasbourg.

En résumé :  une mobilisation de grande ampleur !

Autres point à noter

La journée du 15 janvier a commencé avec la conférence de presse de l’intersyndicale à la maison des syndicats.

Plusieurs centaines de personnes se sont ensuite retrouvées devant la cité administrative pour témoigner de leur mécontentement face à l’attitude méprisante de la municipalité, qui refuse de prendre en compte l’expression des avis des conseils d’école.

La suite de l’action…

La poursuite de l’action dépend maintenant des équipes éducatives : à chaque école d’organiser le conseil d’école et de proposer au vote la motion qui inclut une troisième proposition, pour un vote réellement démocratique.

Les organisations syndicales seront reçues en audience le mardi 22 janvier à 17h00 par Madame Bazzo, notre DASEN nouvellement nommée.

Les rythmes à Strasbourg : le Sgen-CFDT Alsace participe à l’intersyndicale

En réponse aux réactions des collègues, le Sgen-CFDT Alsace et les autres organisation syndicales représentatives de l’académie de Strasbourg se sont donc réunis jeudi 13 décembre, pour réfléchir à une réponse commune et aux actions à mener pour que la voix des enseignants (et agents territoriaux également concernés) soit entendue.

L’intersyndicale lance une alerte sociale pour demander au DASEN d’intervenir auprès de la ville de Strasbourg, afin qu’elle suive les avis des Conseils d’écoles. Nous avons été reçus mercredi 19 décembre en audience par M. Dikelé.

A l’issue de l’audience

M. Dickelé et M. Ladaique ont accepté de présenter le projet de l’intersyndicale d’ajouter une question complémentaire au vote des conseils d’écoles convoqués en janvier au Maire de Strasbourg qui doit les recevoir prochainement.

En revanche, un point de désaccord subsiste, puisque le DASEN refuse de se positionner en faveur d’une organisation des rythmes plutôt qu’une autre. Il argue du fait que le Ministre lui-même a refusé de prendre parti, puisqu’il a conservé le fonctionnement prévu par le décret Peillon (4,5 jours) comme règle, tout en proposant 2 possibilités de dérogation.

  • le retour aux 4 jours
  • l’organisation expérimentale prévue par le décret Hamon

Comme nous n’obtenons pas de réponse satisfaisante à toutes nos demandes, nous mettons en œuvre des actions pour nous faire entendre.

rythmes à StrasbourgLes actions prévues suite au désaccord

RIS sur les rythmes à Strasbourg le 9 janvier

En réponse aux réunions de délégués de parents et des directeurs proposées par la Mairie, le Sgen-CFDT Alsace, avec l’intersyndicale, propose une RIS sur temps scolaire le mercredi 9 janvier à la maison des Syndicats, rue Sédillot, salle A, de 8h30 à 11h30. Il est important que chaque école puisse être représentée par un.e collègue ou plusieurs, afin d’être informé des actions prévues.

Prévenir son IEN

Rappel : chaque enseignant a droit à 3 heures de RIS sur temps scolaire. Pour en faire la demande, il vous suffit de transmettre votre demande d’autorisation d’absence et votre courrier pour en informer votre IEN, jusqu’à 48 heures avant la date retenue,

Appel à la grève le 15 janvier 2019

Après le lancement d’une alerte sociale, il est prévu qu’en cas de désaccord, les organisations syndicales puissent déposer un préavis de grève.

L’intersyndicale appelle donc à la grève pour le 15 janvier 2019. Et propose aux directeurs d’annoncer que les écoles seront fermées

Rappel important

Le fait de déposer une déclaration d’intention de grève n’oblige pas à participer. Elle impose cependant à la commune de mettre en place le Service Minimum d’Accueil, dès lors que 25% des enseignants d’une école se sont déclarés grévistes.

L’organisation des conseils d’école

Nous vous conseillons vivement d’attendre après le 15 janvier pour organiser votre conseil d’école. La mairie préconise de les organiser à compter du 11 janvier 2019.

L’intersyndicale demande que tous les conseils d’écoles puissent se prononcer, non pas sur la seule proposition de la ville de Strasbourg (8 demi journées dont 5 matinées – Décret Hamon), mais sur 3 propositions:

  1. Souhaitez-vous  demander une dérogation en vue de modifier l’organisation du temps scolaire selon le dispositif prévu par le décret Hamon de 2014, soit 8 demi journées de classe, dont le mercredi matin et une après-midi consacrée à des activités périéducatives.
  2. Souhaitez-vous conserver le fonctionnement actuel, correspondant à l’organisation du temps scolaire voulue par le décret Peillon de 2013, soit 9 demi-journées dont le mercredi matin.
  3. Souhaitez-vous demander une dérogation en vue de proposer une semaine de 4 jours d’enseignement.

Ainsi, la ville de Strasbourg, dans un esprit démocratique, ne pourra manquer de s’interroger sur l’opportunité de poursuivre, si l’avis de la majorité des acteurs de l’éducation à Strasbourg s’oppose à ses projets. Enfin, le Directeur Académique qui se prononce en dernier recours aura à tenir compte ces résultats pour prendre sa décision.

Pour aller plus loin

La position du Sgen-CFDT Alsace

En tant que signataire de l’appel de Bobigny, le Sgen-CFDT défend une réflexion plus large sur les rythmes de l’enfant. 36 semaines de 4 jours n’est pas, de ce point de vue, la proposition la plus judicieuse du point de vue de la qualité des temps d’apprentissage.

Ceci dit, en tant que représentants des personnels, nous ne pouvons pas accepter que:

  • des décisions soient prises sans aucune concertation
  • l’organe réglementaire du débat au sein de l’école, le conseil d’école, soit ostensiblement ignoré
  • que les résultats partiels d’une consultation dont les questions étaient orientées puissent servir de base à une décision

Par ailleurs, il n’est pas certain que la nouvelle proposition réponde pleinement aux besoins des enfants, les journées étant plus longues. D’autres PEDT (Projet Educatif Territorial) organisant les rythmes sur ce modèle ont tiré des bilans qui n’allaient pas dans le sens attendu. Et de plus, les activités périscolaires le plus souvent payantes, ne seront pas forcément accessibles à l’ensemble des familles et tous les enfants ne pourront donc pas en bénéficier. Enfin, les enfants de maternelle ne seront pas concernés par la demi-journée d’activités péri-éducatives.

Pourquoi ne pas proposer de pétition?

Tout en participant à l’intersyndicale, le Sgen-CFDT Alsace ne souhaite proposer de pétition, contrairement à d’autres organisations. Nous pensons en effet qu’une telle démarche serait contre-productive, dans la mesure où elle souffrirait du même défaut que le questionnaire de la mairie : méthode contestable et hors du cadre réglementaire, donc peu légitime aux yeux des décideurs. De plus, nous souhaitons rester cohérents en insistant sur l’importance du débat au sein des conseils d’école, alors qu’une pétition pourrait être ressentie comme un moyen de pression envers les différents partenaires de l’école.

Le Sgen-CFDT Alsace à votre écoute !

A la suite de la journée de mobilisation du 15 janvier, le Sgen-CFDT envisage d’organiser un groupe de réflexion sur la question des rythmes à Strasbourg. Des invitations seront envoyées à nos adhérents après la rentrée de janvier.

Rappel : Les rythmes à Strasbourg, la proposition de la ville

Lundi 10 décembre, la Mairie a (enfin!) communiqué son projet de rythmes à Strasbourg pour la rentrée 2019 :

8 demi-journées de classes, mais avec 5 matinées travaillées. Le Maire propose donc aux conseils d’écoles de se prononcer pour cette nouvelle répartition, avec des matinées un peu plus longues: de 8h30 à 12h00 et trois après-midi de 14h à 16h. Pour le moment, la quatrième après-midi, consacrée à des activités périscolaires devrait se situer le jeudi ou le vendredi après-midi, selon les quartiers. Dans l’état actuel des choses, si la proposition de la commune devait être rejetée par les Conseils d’école, la situation actuelle (4 jours et demi) serait reconduite à la rentrée 2019.

Cette proposition de fonctionnement fait suite à une consultation organisée en octobre. Les résultats sont très partagés, mais M. Ries déclare prendre en compte le bien être de l’enfant et se prononce pour une semaine avec 5 matinées de travail.

Il faut aussi préciser, à l’instar de Jean-François Gérard, journaliste du site Rue 89 Strasbourg, que : « Ce choix permet de conserver une dotation de l’État de 1,2 million d’euros pour les activités périscolaires ». Même si ce n’est pas mis en avant, il est donc aussi question d’argent.