L’enseignement de l’alsacien et des langues régionales victime de la réforme baclée du lycée GT

La transformation de la spécialité LLCE en LLCER que les élèves pourront choisir dans certains lycées ne résout pas la question de la place des langues régionales, notamment celle de l'alsacien, et plus largement des options, dans le parcours des lycéens à partir de la rentrée 2019.

Le Conseil Supérieur de l’Éducation du 6 février a validé la transformation de la spécialité LLCE (langue littérature civilisation étrangère) en spécialité LLCER (langue littérature civilisation étrangère et régionale), corrigeant ainsi un oubli révélateur d’une réforme du lycée bâclée.

Cette spécialité qui concerne l’occitan, le breton, le catalan, le basque, le corse, le créole et le tahitien (quid de l’alsacien ???) devrait, d’après la DGESCO, concerner environ 700 élèves. Mais elle arrive très tard alors que les cartes de spécialités académiques ont déjà été établies et que les débats sont en cours dans les établissements pour la répartition de la DHG.

Cette situation est un nouvel argument pour reporter à la rentrée 2020 la mise en œuvre de l’année de première. A défaut de ce qui serait une mesure de bon sens, il est urgent que des ajustements de carte puissent s’opérer en concertation avec les organisations syndicales et que les DHG soient abondées pour rendre effective la nouvelle dénomination de spécialité.

alsacien

Valoriser les options suivies par les lycéens dans leur parcours

Au delà de cette spécialité c’est le devenir des langues et cultures régionales en tant que LV3, mais aussi l’alsacien avec l’enseignement de LCR (langue et culture régionale) qui est posé. Cette option LCR où on parle alsacien est en effet prisée de très nombreux élèves (près de 35 000 en 2013, voir cet article)Le Sgen-CFDT prend acte que les options ne rapportent plus de points bonus au bac, ce qui pouvait favoriser une approche utilitariste de la part des élèves. Il est par contre inacceptable que le ministère n’ait ni anticipé les effets de cette mesure en terme d’effets sur les postes, ni poussé plus loin la réflexion sur la manière dont les options suivies par l’élève dans son parcours pouvaient être valorisées.

Le Sgen-CFDT demande que les options soient mentionnées dans un « supplément au diplôme » du bac qui serait intégré à la Fiche Avenir et pris en compte dans le cadre de l’orientation post-bac. Les langues régionales, dont bien entendu particulièrement l’alsacien, dont la défense a toujours fait partie de l’identité du Sgen-CFDT Alsace, doivent trouver toute leur place dans le cadre du continuum bac -3 bac +3.