Quand on est élu.e comme représentant.e des personnels en commission administrative paritaire académique (CAPA), on s'engage dans un rôle et une responsabilité qu'il ne faut pas prendre à la légère.
Ambiance d'une commission...
Ce vendredi 29 mars 2019, les représentant.e.s des personnels pour les attaché.e.s d’administration de l’État (AAE) ont siégé pour la CAPA d’installation et les promotions par liste d’aptitude de catégorie B en A.
Après la lecture de la déclaration liminaire du Sgen-CFDT, la séance s’est poursuivie par l’installation des membres de la CAPA, à savoir 8 titulaires (et 8 suppléants) qui siégeront sur toutes les questions relatives à la carrière des AAE : 4 sièges pour l’administration, 3 pour A&I-UNSA et 1 pour le Sgen-CFDT.
Ensuite, nous avons examiné les possibilités de promotion des collègues SAENES qui ont présenté un dossier de liste d’aptitude pour devenir attaché.
Et les séances ne sont pas toujours « un long fleuve tranquille », mais peuvent prendre la tournure de la « Question ».
En effet, il aura suffit d’une seule phrase, un seul propos à la fin de notre déclaration liminaire, pour que la parité administrative prenne prétexte à ne pas examiner la liste des collègues, qui selon nous, ont fait montre de parcours et motivations suffisamment détaillés pour briguer un poste de catégorie A.
Ce propos, quel est-il ?
Les représentantes Sgen-CFDT « n’émettront aucun jugement, ne s’estimant pas légitimes, sur la qualité de servir de collègues et futurs pairs« .
Tous les arguments furent soulevés et le questionnement inquisiteur se fit en rafale :
- Pouvez-vous expliquer pourquoi vous excluez la qualité de servir ?
- Avez-vous bien lu, attentivement, les dossiers des candidats ?
- N’avez-vous pas omis, écarté certains documents, comme le rapport d’aptitude professionnelle ?
- Vous souvenez-vous de tous les critères pour l’avancement par liste d’aptitude (on nous a relu la circulaire, des fois que…) ?
Sommées de nous justifier, avec l’approbation silencieuse des autres représentants des personnels, sur un positionnement, somme toute, politique du Sgen-CFDT, nous avons rappelé que :
- OUI, il nous paraît légitime d’examiner la diversité d’un parcours professionnel, de tentatives de concours, de formations, etc. ;
- OUI, il nous paraît légitime d’examiner la mobilité géographique ou fonctionnelle, les responsabilités actuelles, la motivation à exercer des fonctions de catégorie A ;
- NON, il ne nous paraît pas légitime de juger et de « classer » les collègues selon des critères exprimés comme « bon agent, qui sert avec loyauté », « a valablement rempli ses missions », « est un pilier du service », « sait travailler en équipe », et d’autres expressions aussi subjectives qu’imprécises ;
- NON, il ne nous paraît pas légitime de juger et de « classer » les collègues sur la qualité de servir lorsqu’elle est d’autant mieux soulignée par la « qualité rédactionnelle » du supérieur hiérarchique ayant renseigné le rapport d’aptitude.
Comment, en effet, se permettre de juger sur des « avis » aussi insuffisamment exprimés par des rédacteurs n’ayant pas forcément la maîtrise, ni la connaissance de nos métiers ?
Comment un rédacteur peut-il mettre en exergue qu’un agent est un technicien, un spécialiste, voire une référence dans un domaine lorsqu’il ignore les subtilités de ce domaine et qu’il ne relève qu’insuffisamment les spécificités justifiant que l’agent puisse monter en grade ?
Comment départager tous les « bons agents, loyaux, piliers de service » ?
Tant que les rapports d’aptitude seront rédigés de façon aussi laconique, il nous paraît impossible et illégitime de classer les collègues sur le paramètre de la qualité de servir.
Pour le Sgen-CFDT, les collègues démontrent bien autrement leur volonté de s’investir dans des responsabilités supérieures, au travers des concours, formations, mobilités, prise en charge de dossiers complexes, etc.
Les représentant.e.s du Sgen-CFDT privilégieront de valoriser ces critères objectivables, qui démontrent la valeur professionnelle d’un agent et sa capacité à développer des compétences dans l’intérêt du service public.
Le Sgen-CFDT Alsace demande qu’un travail d’information, voire de formation, soit mis en œuvre pour améliorer la lisibilité des dossiers d’avancement et notamment du rapport d’aptitude.