Mathématiques au lycée : ne pas continuer à bâcler une réforme bâclée

Le rapport du comité de consultation doit rester pour le moment une piste de travail. Il est urgent de prendre le recul nécessaire pour adapter la réforme des voies générale et technologique du lycée.

Le Sgen-CFDT accueille avec beaucoup de réserves les préconisations du comité sur la place des mathématiques dans la voie générale du lycée tendant à opérer des modifications dès la rentrée 2022.  Ce serait, en effet, continuer à bâcler une réforme qui a souffert d’avoir été initialement bâclée, comme l’avait souligné le Sgen-CFDT dès 2018.

Ajouter de 1h30 de mathématiques en 1e générale, une mesure en passe d’être reprise par le Ministère

Vouloir rajouter 1h30 de mathématiques dès la rentrée aux élèves de 1e non-spécialistes dès la rentrée 2022 va en effet poser plusieurs problèmes : mathématiques

  • La conception d’un programme stabilisé d’ici la rentrée relève d’une gageure vu le délai imparti et l’hypothèse de voir les élèves spécialistes suivre ce programme à la rentrée 2023 :
    il faudra selon toute vraisemblance revenir très vite sur ce programme d’autant plus que le comité préconise des Assises Nationales des Mathématiques dès l’année 2022-2023.
  • Cette décision va peser sur les enseignant·es de mathématiques qui vont donc devoir s’approprier un nouveau programme pendant les vacances mais aussi devoir l’assurer la plupart du temps en heures supplémentaires ; elle va aussi avoir un effet sur les enseignant·es assurant l’enseignement scientifique qu’il est question d’ajuster.
  • Cette modification précipitée ne permet pas d’évaluer de potentiels effets indésirables, par exemple celui de voir la proportion d’élèves suivant la spécialité maths baisser avec l’introduction des mathématiques dans le tronc commun.

Cet ajustement risque donc fort de ne pas répondre à l’enjeu majeur de la définition d’un bagage scientifique et mathématique commun à tou·tes les élèves et des conditions de son appropriation. Il risque aussi de ne pas permettre de sortir du processus mortifère pour les professeur·es et les élèves de sélection précoce par les mathématiques.

Une conclusion qui rejoint notre analyse

Le Sgen-CFDT considère qu’il est impératif de réformer la réforme en prenant le temps de la coconstruction qui avait manqué en 2018. A ce titre il ne peut que souscrire aux propos tenus en conclusion du rapport :

« Il est important aussi de rappeler qu’agir sur le monde nécessite du temps et de la stabilité et implique de savoir situer l’enjeu posé relativement à un environnement plus large, notamment ici ce qui se passe avant le lycée et ce qui se joue après.
Il convient enfin de considérer qu’une évaluation complète de la réforme du lycée devra être conduite lorsque la durée de sa mise en œuvre permettra de considérer que l’on peut disposer d’informations fiables et stabilisées. Le comité considère que le recul de deux générations de bacheliers ayant poursuivi une année de cursus post- bac pourrait constituer une base intéressante. »

Si on ajoute à ces considérations la période électorale dans laquelle nous nous trouvons, il est plus que temps de prendre le temps.

Ce qui nous semble plus pertinent

mathématiquesNous souscrivons à la perspective proposée par le rapport d’organisation des « Assises nationales des mathématiques » dans le courant de l’année 2022-2023 tout en rappelant la nécessité de placer la réflexion dans le cadre global de la formation des lycéen·nes : dans le continuum bac-3/bac+3 mais aussi en tenant compte des autres enseignements mis en place au lycée.

Nous souscrivons également à la demande de changement de statut des options : il faut qu’elles reçoivent une dotation spécifique en plus de la dotation par division.

 

 

 

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