Professeur principal : une circulaire pourquoi faire ?

La circulaire précédente fixant les missions du professeur principal datait de 1993. Il était donc pertinent de la réactualiser, notamment au regard des réformes du collège et du lycée, ou encore de la création des conseils pédagogiques. Et pourtant...

professeur principalEt pourtant cette circulaire n’éclaire que peu le professeur principal, mais permet de charger encore un peu plus la « barque » de leurs missions.

Un calendrier absurde

La publication au BO du 11 octobre d’une circulaire sur les missions des professeurs principaux nommés au 1er septembre aurait déjà de quoi surprendre… si on n’était pas depuis le début du quinquennat sur ce type de méthode.  Mais surtout, en décembre 2017,  un 2nd professeur principal a été institué « dans l’urgence » pour mieux accompagner les élèves de terminale vers leurs études. Cela a permis de mieux  les guider notamment pour le passage obligé « Parcoursup ». La circulaire qui officialise leur création et précise leur mission est donc parue… 10 mois après !

Une compilation de directives du code de l’Education

Le « nouveau »  texte reprend essentiellement les missions du texte de 1993 en le  « toilettant » (il n’y a plus de COP mais des Psy-EN…). Il consiste surtout en une compilation du code de l’Education : il fait la liste (longue) des missions par catégorie de professeur principal (en collège, en lycée, en 2nde… ).  Peut-on croire que cette liste de  tâches à la Prévert va aider les enseignants concernés à être plus efficaces dans leur rôle ? A les motiver et à trouver plus de volontaires ?

Et finalement un professeur principal c’est quoi ? ça fait quoi ?

Eh bien après les 4 pages de texte, chacun peut interpréter à sa façon les multiples rôles qui sont décrits : un super-héros chargé de résoudre toutes les situations de « ses » élèves (scolaires, extrascolaires, de santé…), un substitut du chef d’établissement voire d’autres catégories professionnelles (DDPFT, Psy-EN…  avec lesquelles il lui est demandé évidemment de travailler en bonne harmonie). Mais quels sont l’objectif et le fondement de sa mission ? Cela reste flou justement parce que cette circulaire est trop longue.

Pour le  Sgen-CFDT encore une occasion manquée!

Les lycées vont changer (organisation de la voie générale en spécialités, co-interventions en voie professionnelle…). Le collège a changé (EPI…) : la  vision de la classe « traditionnelle » est obsolète, et  donc

le modèle du professeur principal proposé avec « sa » classe ,  « ses » collègues »  n’est pas le plus pertinent.

Surtout à l’heure de l’hétérogénéité des situations à suivre : le suivi scolaire, les adaptations des élèves à « besoins particuliers », les comportements de harcèlement, d’atteinte à la laïcité… Nous avions proposé que la circulaire soit réduite aux principes des missions d’accompagnement scolaire, afin de laisser le « pratico-pratique » à l’intelligence des acteurs. C’est-à-dire faire confiance à la professionnalité des enseignants.  Nous aurions souhaité aussi,  au moins en expérimentation, avoir  la possibilité de mettre en place du tutorat (multi-âge par exemple),  pour mieux accompagner les élèves. Certes il aurait aussi fallu réinventer les conseils de classe, eux aussi de plus en plus inadaptés aux diversités de situations et de suivis actuels des élèves. C’est à dire innover…