« on manque de moyens partout ! » – le cri d’alarme du Sgen-CFDT Alsace

Lors de sa conférence de presse de rentrée, le Sgen-CFDT Alsace a voulu alerter sur un manque de moyens qui se fait ressentir partout et sur les conséquences de la crise sanitaire.

Un manque de moyens dans l’Académie de Strasbourg…

Lors de sa conférence de presse trois semaines après la rentrée, le Sgen-CFDT Alsace a dénoncé un « besoin criant de moyens » et de personnels dans les établissements scolaires, ainsi qu’une gestion nationale conduisant à des « aberrations ».

Par Catherine CHENCINER 22 sept. 2021 à 18:39 | mis à jour le 23 sept. 2021 à 20:48 – Temps de lecture : 3 min

Trois semaines après la rentrée, le temps d’en tirer un bilan, le Sgen-CFDT Alsace relève un rare « point positif » : le fait que le protocole sanitaire à appliquer dans les établissements scolaires ait été transmis dès la fin juillet.

Mais pour regretter aussitôt que « le passage de l’un à l’autre » des quatre scénarios prévus manque de clarté et qu’il n’y ait « aucun levier permettant d’affiner au plus près des situations locales, en particulier à Mulhouse ».

Il déplore, en outre, un manque de communication ou pour le moins de transparence sur les statistiques des cas de Covid-19 dans les écoles et des classes fermées dans l’académie de Strasbourg.

Les personnels, soumis depuis des mois à des contraintes changeantes, « savent s’adapter », cependant « il reste un point noir : le brassage des élèves qu’il est impossible d’éviter complètement à la cantine, devant le portail, etc., sans parler des périscolaires et des transports », selon l’une des élus, Chloé Muller, la solution étant de systématiser le « contact tracing » et les dépistages.

Quant aux campagnes de vaccination des élèves, pour le syndicat, « c’est un fiasco, un simple coup de communication ».

Souplesse pour les psychologues

Les corps de santé de l’Éducation nationale devant, comme les autres, présenter un schéma vaccinal complet sous peine d’être suspendus, le Sgen-CFDT réclame une souplesse pour les psychologues, « qui ne sont pas en contact quotidien avec des enfants vulnérables ». « Il faut apaiser la situation, du télétravail pourrait être proposé, là où c’est possible… D’autant plus dans une période où beaucoup d’élèves ont besoin d’un suivi. »

Un besoin de recrutement pour combler le manque de moyens

Autre demande, portée en intersyndicale avec d’autres représentants : qu’il y ait des recrutements sur la liste complémentaire du concours de professeurs des écoles (DNA du 10 septembre). « Il y a partout un besoin criant de moyens », note Frédéric Reysz.

« Les temps partiels sont refusés, les formations continues réduites au minimum pour éviter les remplacements. On manque d’enseignants, de chefs d’établissement, de personnels administratifs, de surveillants, d’accompagnants pour les enfants handicapés… Et, au final, ce sont les élèves qui trinquent. »

« Même avec la priorité au premier degré, cela ne suffit pas à remplir nos missions », poursuit Chloé Muller. Et ce, ajoute Nicolas Nemett, alors que « les demandes institutionnelles se multiplient, sans plus de priorités ». « Deux ans quasiment jour pour jour après le suicide d’une collègue [Christine Renon à Pantin] , les conditions dans lesquelles évoluent les directeurs n’ont presque pas changé », résume Laurent Gomez, secrétaire général du Sgen-CFDT Alsace. « Il y a des questions de posture au ministère. »

Deux exemples de ces « aberrations » : l’affectation d’heures destinées à rattraper le retard pris par les élèves pendant la crise sanitaire… alors que les emplois du temps sont déjà faits ; ou des réunions à mener en équipe sur l’évaluation au contrôle continu, sans cadre général et d’ici la Toussaint.

Une « perte de sens globale »

« Au-delà de la fatigue », reprend Laurent Gomez, « les collègues ont le sentiment d’une perte de sens globale ». Le Sgen-CFDT, qui revendique « de plus en plus d’adhérents depuis cinq ans », les accompagne de diverses manières, et notamment par la réflexion, lors de ses colloques annuels, dont le prochain aura lieu le 18 octobre à Strasbourg et le 19 à Mulhouse, sur le thème de l’égalité à l’école, en présence du sociologue (et ancien professeur universitaire) François Dubet.

 

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