AESH : Prime REP-REP+, une étape, d’autres avancées à obtenir

Le Sgen-CFDT salue les annonces du Ministre concernant la prime REP et REP+ qui sera désormais accordée aux personnels AESH (entre autres). C'était une revendication portée très régulièrement et depuis longtemps par notre syndicat.

aesh prime repObtention de la prime REP-REP+ : une satisfaction

La prime REP-REP+ pour les AESH exerçant dans les réseaux d’éducation prioritaire est l’une des annonces faites lors de l’entrée en discussion sur les rémunérations début octobre 2022. Elle a été confirmée dans le décret du 8 décembre 2022 (article 1).

 

Des montants discutés lors du CTMEN du 26 octobre 2022

Les montants de la prime devraient être les suivants :

  • REP+ : 3 263 € annuels pour la part fixe et 448 € pour la part variable
  • REP : 1 106 € annuels

Les montants pour les autres personnels sont de 5 114 € pour la part fixe et 702 € pour la part variable en REP+ et de 1 734 € en REP. Comment expliquer qu’à conditions d’exercice identiques, le taux ne soit pas identique lui aussi ? Le ministère invoque une enveloppe financière insuffisante accordée par Bercy.

C’est la double peine pour des agents majoritairement à temps incomplet, puisque cette prime est versée au prorata du service effectué.

Le versement de la prime ne sera pas rétroactif car la date d’application du décret est fixée au 01/01/2023 en concordance avec l’exécution du projet de loi de finance 2023.

Le Sgen-CFDT dépose des amendements

En vue de l’examen du décret lors du Comité Technique Ministériel du 26/10/2022,  le Sgen CFDT avait déposé plusieurs amendements pour défendre l’intérêt des personnels concernés par la prime REP REP+.

Ces amendements rejetés par le ministère ont reçu le soutien de toutes les autres organisations syndicales représentatives. Toutefois l’administration n’a pas fermé la porte à une possible révision des montants dans les années à venir. Pour le Sgen-CFDT, les perspectives de revalorisation de la prime doivent s’inscrire dans un plan précis, lisibles pour les personnels.

Si un territoire est difficile, il l’est pour toutes celles et ceux qui y travaillent.

Le Sgen-CFDT attend maintenant la publication du décret et se tient prêt à explorer d’autres voies de recours pour défendre les intérêts et les droits des personnels.

Revaloriser tous les AED et AESH.

Il faut cependant noter que la somme que vont percevoir les agents concernés est proportionnellement importante au regard de leur niveau de rémunération actuelle.

On savait déjà que les AESH comme les AED ont un niveau de rémunération bien faible, cela vient l’éclairer une nouvelle fois. De ce fait, au delà de la prime REP-REP+, ce sont bien tous les agents de ces métiers qu’il faut revaloriser.

 

Les revendications du Sgen-CFDT pour les AESH

D’autres revendications restent à obtenir et le Sgen-CFDT poursuit ses actions au long court pour les faire aboutir. Des revendications très concrètes et immédiates comme des revendications que l’on sait pouvoir se réaliser sur un temps plus long. Des revendications pour que le métier d’AESH soit enfin réellement reconnu. Sans être exhaustif, en voici un résumé.

Un statut

  • La CDIsation au plus tôt dès lors que la quotité de travail actuelle ne permet pas d’accéder à un statut de fonctionnaire. A moyen terme, un travail à temps complet associé à un statut de fonctionnaire de catégorie B.

Rémunération

  • La réévaluation de la grille actuelle de rémunération des AESH. A minima, conservation d’un écart de +10 points entre 2 échelons. A moyen terme, une rémunération sur la base d’une grille de catégorie B.
  • Une meilleure prise en compte des parcours professionnels pour le classement dans la grille.
  • L’accès à son bulletin de paie en version numérique (via un service de coffre-fort numérique). Les AESH rémunéré·e·s Hors Titre 2 ne peuvent avoir accès à l’ENSAP. Dès lors, sans possibilité d’avoir son dernier bulletin de salaire en ligne, des problèmes sont rencontrés.
  • ICSG : Le Sgen-CFDT se bat pour que tous les AESH récupèrent l’indemnité compensatrice de la CSG qui leur est due. La main est désormais aux académies.

Temps de travail

  • Respect du cadre de gestion : aucun·e AESH ne doit être en-dessous des 62% règlementaires. A moyen terme, augmenter le temps de travail et pouvoir bénéficier d’un emploi à temps plein.
  • Heures de fractionnement : pour la clarification du principe d’usage des heures de fractionnement et une utilisation uniforme dans les académies.
  • Avoir vraiment du temps pour le travail collectif avec tous les professionnels sur le lieu de travail.

Les PIAL

  • Mieux cadrer et donner tous les moyens nécessaires au PIAL pour fonctionner.
  • Une décharge à temps plein pour les coordonnateurs : c’est une mission à part entière qui doit être reconnue comme telle. Une fiche de poste avec les compétences attendues et le profil requis doit être établie. Une mission de secrétariat doit être associée.
  • Instaurer des temps de concertation en équipes pluri-professionnelles : avoir des temps d’échanges institutionnalisés entre AESH, enseignants, direction, personnels de santé, AS, …
  • Une vraie dimension RH au sein du PIAL, qui tienne compte à la fois de l’AESH et de son parcours, et à la fois des enfants ou des adolescents accompagnés. Non au pilotage par l’emploi du temps.
  • Modifications d’emploi du temps : pas sans l’avis de l’AESH ; pas sans délai de prévenance.
  • Une organisation des missions qui limite les déplacements.
  • Communiquer aux personnels un fascicule expliquant les missions des AESH et le rôle du PIAL.

Formation

  • Pour une véritable formation initiale des AESH.
  • Augmenter pour toutes et tous les temps de formation (initiale et continue) aux questions de l’inclusion et aux différents handicaps.
  • Systématiser les formations conjointes enseignant-AESH (type analyses de pratiques mais pas seulement).

Entretien professionnel

  • Respect d’un entretien annuel pour toutes et tous qui permette un vrai échange professionnel et qui soit un lieu pour évaluer les besoins de formation.

Droit à la mobilité

  • Chaque agent doit bénéficier d’un droit à la mobilité. Respect de la portabilité du CDI. Et au-delà, possibilité de bénéficier de mobilité tenant compte des priorités légales.

AESH référent

  • Les AESH référent·e·s doivent avoir les moyens d’effectuer correctement leurs missions : frais de déplacement, ligne téléphonique, ordinateur, espace pour travailler…
  • Du temps de travail conséquent pour effectuer ces missions.
  • Réévaluation de la prime au regard de la charge de travail conséquente.
  • Une fiche de poste précise, sans mission d’encadrement.

Action sociale

Plus d’informations dans notre article dédié.

A tous les niveaux

Si le Sgen-CFDT poursuit ses actions au niveau national, ce sont bien aussi ses syndicats académiques qui, au quotidien, agissent et interviennent pour le respect des droits, pour ajuster des avancées locales. Agir à tous les niveaux participe aux progrès pour toutes et tous.

N’hésitez pas à rejoindre le Sgen-CFDT Alsace !