Les résultats de notre enquête le démontrent une nouvelle fois : il y a une déficience du pilotage académique et national dans la mise en oeuvre des mesures sanitaires ! Les défauts systémiques préexistants deviennent insupportables, particulièrement pour les directeurs et directrices d'école !
Pour les PE, une rentrée sous tension…
Un manque d’anticipation consternant
La reprise du 2 novembre a été source de stress pour nombre de PE. En particulier, le nouveau protocole et les informations parvenus tardivement dans les écoles ont généré une importante charge de travail pendant les quelques jours qui ont précédé la reprise :
« Cela a occasionné un surcroît de travail à distance tout le week-end, beaucoup de stress et d’interrogation… » ; « Nous aurions pu les anticiper davantage… ».
Aucune concertation
Les PE regrettent aussi qu’ils n’aient pas eu de temps pour préparer cette rentrée et mettre en œuvre le protocole :
« Un temps de concertation aurait été nécessaire pour mettre en place ces mesures. C’est encore sur du temps personnel que nous avons « bricolé » pour tout mettre en place… » ;
« Inadmissible que nous n’ayons pas eu de temps pour nous concerter et préparer la rentrée… ». Comme le fait d’être informés par la presse et non par leur hiérarchie : « Comme d’hab, on apprend tout par voie de presse et à la dernière minute… ».
L’incohérence du soi-disant non-brassage !
Concernant l’application du nouveau protocole dans leur école, les enseignants du premier degré relèvent massivement l’incohérence entre un protocole qui interdit le brassage alors que ce même brassage est pratiqué lorsqu’un collègue est absent, en religion, aux toilettes, en EILE, dans les transports (RPI), au périscolaire, lors des séances de natation…
Le port du masque génère des tensions
Ils remarquent aussi que le port du masque par les enfants est compliqué, surtout en CP (phonologie…), et estiment qu’il devrait pouvoir être retiré pendant la récréation :
« Le masque porté toute la journée par des enfants pose question ; certains l’ont sur le visage de 7h50 jusqu’au soir après 17h, en cas de périscolaire. C’est plus compliqué pour les plus jeunes… ».
Enfin, ils notent une multiplication des conflits avec les parents car tout le monde est sous tension (au sujet des masques, des rentrées et sorties échelonnées…).
Des directeurs et directrices d’écoles toujours surchargés…
De leur côté, les directeurs et directrices d’école dénoncent le temps passé, le dernier weekend des vacances et dans la première semaine de novembre, à organiser la mise en œuvre du nouveau protocole :
« Depuis la crise sanitaire, être directeur d’école, c’est aussi sacrifier son temps personnel pour organiser les protocoles qui changent, rassurer les collègues, réorganiser les fonctionnements, rassurer les parents et protéger élèves et collègues… par rapport aux missions habituelles déjà lourdes. ».
…et parfois en détresse psychologique !
Certains directeurs pointent aussi la détresse psychologique qui les menace : « On se sent méprisés par l’institution mais on doit continuer de la défendre face à certains parents contestataires… On est comme pris en étau, [il est] extrêmement difficile de continuer à mener à bien nos missions dans ces conditions. ».
Enfin, les directeurs et directrices des petites écoles de moins de quatre classes déplorent une fois de plus le fait qu’ils n’obtiennent pas les journées de décharge auxquelles ils ont droit, par manque de remplaçants, alors que la charge de travail est énorme :
« La charge de travail de direction est énorme et pas du tout prise en compte. Je n’ai eu qu’une seule journée de décharge pour le moment depuis la rentrée de septembre… ».
Ce que revendique le Sgen-CFDT Alsace pour les PE
Nous ne cessons de réclamer, que ce soit en intersyndicale, en alerte sociale ou dans nos courriers au DASEN, des moyens supplémentaires de remplacement, ainsi que des mesures urgentes pour les professeur.e.s des écoles. « Face à ces crises sanitaires et sécuritaires, l’institution scolaire produit des procédures (protocoles, circulaires) et surtout de la communication. Pour le Sgen-CFDT Alsace, c’est à la fois très souvent inefficace et contre-productif.
Les acteurs de terrain, face aux multiples évolutions non anticipées, sont lassés, épuisés, exaspérés, en colère… La manière dont a été gérée cette rentrée du 2 novembre en est une parfaite illustration. La situation d’urgence sanitaire et sécuritaire ne peut pas tout excuser ! »
Lire notre courrier au Directeur Académique du Bas-Rhin : protocole et reprise de novembre
Lire la lettre au ministre quant à la direction d’école : Il est temps de donner des réponses !
Nous croyons cependant que la seule solution est la mise en œuvre d’un véritable dialogue social à toutes les échelles et que nos supérieurs hiérarchiques prennent enfin en compte nos demandes légitimes !
La grève peut être justifiée localement – c’est pourquoi le Sgen-CFDT Alsace a déposé un préavis courant jusqu’au 27 novembre ; par contre nous n’avons pas appelé à la grève le 10 novembre, et voici pourquoi. Enfin, à plus long terme, les 11 propositions que nous avions faites pour la rentrée de septembre 2020 restent – hélas – toujours d’actualité…