Blocs de compétences en lycée professionnel : un flou persistant au détriment des personnels

Les compétences ont le vent en poupe dans l'univers de l’Éducation Nationale mais leur définition échappe difficilement au flou artistique dont les entourent un grand nombre d'enseignants.

La consultation du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), base de données établie conjointement par l’État et les partenaires sociaux permet de lever une partie du voile. En tout cas, les diplômes professionnels se décomposent en compétences et connaissances professionnels et en compétences et connaissances générales. Cet équilibre est fondamental pour le Sgen-CFDT afin d’assurer une formation de qualité ouvert à la fois sur la culture générale et sur la citoyenneté.

Le ministère travaille actuellement à une architecture commune à tous les diplômes en s’appuyant sur les deux piliers que sont d’un côté le référentiel d’activités professionnelles (RAP) qui décrit par le menu le contenu de chaque profession et de l’autre un référentiel de certification (RC) qui précise les critères d’évaluation propres à chaque diplôme.

En outre, le ministère s’efforce de dessiner des blocs de compétence  susceptibles de permettre une meilleure identification des composantes inhérentes à chaque champ professionnel et assurer une coordination plus efficace entre la formation initiale et la recherche d’emploi mais aussi entre la formation continue et la la reconversion professionnelle. (voir sur le site de la CNCP –   Blocs de compétences, principes et recommandations à l’attention des organismes certificateurs)

Une telle entreprise est certes louable mais le Sgen-CFDT préfère adopter une attitude vigilante vis-à-vis des possibilités offertes aux décrocheurs pour bénéficier de certifications partielles correspondant à la maîtrise d’un ou plusieurs blocs de compétences. Une telle orientation favorise également la mise en cohérence des évaluations proposées tout au long des parcours de formation jusqu’à la certification finale.

Néanmoins, cette organisation qui semble claire et logique sur le papier risque de se traduire par des difficultés majeures sur le terrain si les équipes d’enseignants ne sont pas accompagnées dans la mise en œuvre des évaluations par compétences (formations). Le maintien d’un double système de notation chiffrée et d’évaluations déclinées par compétences conduit à un surcroît de travail pour les personnels. Il s’agit également d’orchestrer l’organisation des cours pour les adapter à ce type d’évaluation en offrant à chaque enseignant la possibilité de consulter des banques de supports pédagogiques académiques et/ou nationales.

Sur ce type de problématique, comme sur d’autres, le Sgen-CFDT rappelle qu’ il ne pourra y avoir réussite des élèves sans une réelle amélioration des conditions de travail des personnels, et sans la reconnaissance du conseil pédagogique en tant qu’instance de concertation et de proposition.

Pour en savoir plus : Blocs de compétences et évaluation par compétences