Les représentants du Sgen-CFDT Alsace ont été reçus en audience par M. Launay, DASEN du Bas-Rhin le 30 mai 2018. A cette occasion, nous avons présenté nos revendications sur l'inclusion des élèves porteurs de handicap. Voici les éléments de réponse que nous avons obtenus...
Inclusion des élèves porteurs de handicap
Le Sgen-CFDT revendique
- Des accompagnants nommés dès la notification MDPH connue : la réduction des délais d’embauche
- Une formation continue pour tous les acteurs de l’inclusion et adaptée aux besoins de l’enfant pris en charge et du temps de concertation, comptabilisés dans les obligations de service
- Une certaine souplesse dans l’aménagement de la semaine de l’élève porteur de handicap
- Des procédures de signalement simplifiés pour permettre une prise en charge plus rapide
- Une écoute et un accompagnement bienveillants de la part de l’équipe de circonscription
Lisez notre article : l’inclusion, de nouvelles missions à valoriser
L’embauche des ASH
Nous rappelons au DASEN qu’au niveau national, le Sgen-CFDT a lancé alerte sociale en janvier, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail des collègues concernés par l’inclusion d’un élève à besoins spécifiques. Le Sgen-CFDT considère l’inclusion comme une chance pour les élèves porteurs de handicap, mais le gouvernement se doit de nous donner les moyens nécessaires pour accueillir ces enfants dans de bonnes conditions. Or l’annonce du recrutement de 11 200 AVS pour pallier la fin de 15 000 contrats aidés n’est pas suffisante.
Au plan local, nous reposons la question du délai d’attribution des AVS après la notification de la MDPH.
M. Launay nous répond qu’à la mi-juin, seuls 12 enfants sont encore en attente de l’accompagnant qui leur a été notifié. C’est toujours trop pour les élèves, les parents, les enseignants concernés ! Ce sont de nombreux dysfonctionnements et le manque de candidats à l’embauche d’AVS qui, depuis deux ans, ont laissé des familles et des écoles sans accompagnement !
Le DASEN indique que la cellule ASH, mise en place cette année, a permis de progresser. Les recrutements se font désormais par l’intermédiaire des IEN, afin de répondre aux besoins du terrain. Dans certains secteurs, quelques embauches sont même anticipées, afin de répondre aux besoins prévisibles (basés sur les données statistiques). Les relations avec la MDPH sont plus régulières, ce qui évite une accumulation de dossiers à la fin de l’été. Dans cette perspective, la rentrée 2018 devrait être beaucoup moins déficitaire que les rentrées précédentes. Un outil informatique de liaison directe entre les services concernés serait bienvenu !
Politique de « CDIsation »
M. Bernard précise que l‘objectif actuel est de transformer les contrats de 24 mois en CDI. Les AVS actuellement employés à durée déterminée (quand il n’y a pas eu de contre-indication), se voient systématiquement proposer un CDI à l’issue de leur contrat, la difficulté étant de retenir des personnes qui sont très mal rémunérées. Le Sgen-CFDT regrette cette perte régulière de compétences que le système doit constamment renouveler. Nous avons proposé une participation aux frais de déplacement de ces personnels, pour pallier la difficulté financière et permettre un recrutement sur une zone géographique élargie. Mais M. Bernard nous a indiqué qu’il n’y avait pas d’enveloppe budgétaire disponible pour un tel financement et qu’en tout état de cause, la réglementation actuelle ne permet pas de rémunérer les trajets domicile-travail.
La formation
Nous avons encore insisté sur le manque de formation des accompagnants et proposons d’adapter la formation aux spécificités du handicap de l’enfant suivi. Par ailleurs nous demandons que des temps de concertation soient prévus dans les heures de travail des AVS, de manière à faciliter la coordination avec l’enseignant.
le fait que la formation doit répondre aux besoins exprimés par les collègues, en proposant des modules spécifiques pour le cycle 1. Nous suggérons également de prévoir des formations qui associent tous les acteurs de l’accompagnement : enseignant, AVS voire ATSEM en maternelle. Et nous insistons sur le fait que ces temps spécifiques ne se fassent pas sur le temps personnel des collègues, mais puissent être déduits des 108 heures.
Au sujet de la formation, M. Ladaique nous répond que les temps de formation continue sont à présent sanctuarisés : notre proposition n’est pas transposable en l’état. Mais des formations in situ, avec l’intervention d’un CPC en classe sont des modalités à développer dans le cadre de l’accompagnement préconisé par PPCR. Il ajoute que les fonctions des IEN sont en cours d’évolution vers l’accompagnement et le conseil : il s’agit donc de faire évoluer les mentalités pour oublier l’IEN évaluateur.
Pour le Sgen-CFDT, la mission principale d’un.e IEN est de libérer les énergies, c’est à dire de permettre à ceux qui sont au plus près des élèves d’être le plus efficace possible. Il a pour rôle de lever les contraintes, d’accompagner les projets et de soutenir les initiatives. Nous suivrons ce dossier de près !
Spécialisation ASH et CAPPEI
Dans le cadre de la prise en charge des élèves à besoin particuliers, nous sommes également revenus sur la nomination de jeunes enseignants sans expérience sur des postes ASH et surtout sur les postes de RASED non pourvus faute de candidats, ce qui posent un problème crucial dans les écoles concernées.
M. Launay a répondu que les postes ASH ne seraient pourvus que si des candidats intéressés acceptaient de les occuper. Dans ce cas, l’administration fera le maximum pour favoriser leur accès à la formation du CAPPEI, si tel est leur souhait.
Nous avons rappelé la charge de travail supplémentaire que représente l’entrée dans la formation et la difficulté d’obtenir le certificat ! Dans le cadre de la formation CAPPEI, l‘objectif est d’accompagner les collègues pour sécuriser leur parcours de formation et assurer au maximum l’obtention de la certification. L’institution se doit d’accompagner les collègues pour leur donner les conditions de réussite. Cet engagement à long terme se veut au bénéfice à la fois des personnels et de l’institution.
Par ailleurs, une réflexion est en cours sur la manière de valoriser (sous forme de bonifications au mouvement par exemple) les postes ASH restés vacants en raison de leur manque d’attractivité. La question du vivier de collègues formés reste toutefois posée : 90 postes ne sont pas encore pourvus en l’état actuel du mouvement ! Ils feront l’objet de trois cohortes de formations durant les trois prochaines années.
M. Launey reconnait qu’un travail devrait être mené à l’ESPE pour sensibiliser davantage les futurs enseignants aux spécificités du handicap. Lors de la pré-renrée 2017, un module autour de l’autisme a permis une première sensibilisation. Mais d’autres troubles sont encore mal connus selon le DASEN, et demandent une attention particulière de la part des enseignants, comme par exemple le refus scolaire anxieux.