La revue de presse du Sgen-CFDT Alsace du 19 octobre : aller vers une école bienveillante ?

Retrouvez sur cette page les articles les plus intéressants de la semaine sur le métier enseignant et le monde de l'Education en général

revue de presse

Une formation des enseignants rénovée pour une école bienveillante qui favorise la coopération ente élèves et prenne en compte les élèves dyslexiques voilà de quoi nous parle la presse cette semaine. Ajoutons-y un bilan de toutes les réformes du bac des cinquante dernières années et un savoureux article sur l’histoire des photos de classe et nous avons la revue de presse de la (riche) semaine écoulée !

 

  1. Formation des enseignants

De nombreux articles évoquent cette semaine un sujet cher au Sgen-CFDT : la formation des enseignants, qu’elle soit initiale ou continue. C’est pour nous un enjeu capital pour transformer le système éducatif. Enseigner est un métier qui s’apprend et pas seulement en maîtrisant des contenus scientifiques disciplinaires.

A ce sujet, le Sgen-CFDT fait le point sur la formation initiale des enseignants du premier degré, particulièrement en ce qui concerne les CP dédoublés (à lire ici) : pour nous, « le déploiement des CP à 12 en REP + a été assuré par redéploiement d’enseignants initialement affectés sur les dispositifs « Plus de maîtres que de classes » et sur des postes de remplaçants. Conséquences : un clivage entre les écoles, la formation continue sacrifiée, ce n’est pas acceptable ! » .

Dans VousNousIlsJacques Pelous, ancien vice-président de la conférence des directeurs d’IUFM, plaide pour une rénovation de la formation des enseignants avec un M2 allégé, un mémoire revu, des tuteurs certifiés. Cela rejoint en partie nos préconisations qui sont à lire sur cette page. Sur le même site, Raymond-Philippe Garry, vice-président du RIFEFF, ex-président de la CDIUFM, dit qu’ il est temps de mettre en place un système de formation « réellement » opérationnel. En revoyant d’abord la place des concours de recrutement dans le cursus des futurs profs. » Pour lui, « le système actuel de rectrutement est catastrophique »

Enfin, Sylvain Connac, dans La Lettre de l’Education (LeMonde), déclare que « la pédagogie différenciée se heurte aux carences de la formation des enseignants« . Enfin,

2. Passer à une école de la confiance et de la coopération

L’article fondamental à lire cette semaine est celui de François Dubet, sur la nouvelle idéologie scolaire à l’oeuvre selon lui dans les mesures prises par Jean-Michel Blanquer. Pour le sociologue « Le nouveau ministre de l’Éducation nationale paraît incarner une politique conservatrice en matière scolaire. Pourtant, un examen approfondi de ses propositions signale un changement profond de méthode et d’orientation, fondé sur l’expertise. Ceci appelle un déplacement de la critique sur le terrain de la recherche. » Et il est indispensable d’en prendre conscience pour pouvoir s’y opposer avec justesse et efficacité : « Comment faire pour que l’école efficace soit aussi une école juste ? Si l’efficacité des apprentissages est une des fonctions essentielles de l’école, elle n’en définit pas pour autant toute la vocation éducative, les valeurs, la morale, le sujet démocratique qu’elle veut promouvoir. Sur ce point, on ne saurait se satisfaire des seuls appels à la confiance et à la tradition. L’école efficace ne peut, à elle seule, fonder le projet éducatif dont nous avons besoin. »

Sur le même thème, on lira avec intérêt Olivier Galland sur Telos évoquer longuement « L’école et la fausse querelle du pédagogisme, ainsi que Charles Hadji sur The Conversation pour qui il est temps de crier « Halte au feu » et d’arrêter ces débats puériles et stériles sur l’école.

Enfin, à propos des phobies scolaires, sur LeMonde.fr (abonnés),  la psychiatre Laelia Benoit et le chercheur François Taddei insistent sur le fait qu’ « il faut passer d’une école de la compétition  une école de la coopération » : « L’école est le révélateur des difficultés sous-jacentes » des jeunes, soulignent-ils. Cela rejoint les préoccupations du réalisateur du documentaire Une Idée Folle dont nous avions déjà parlé dans ces lignes et qu’on peut voir encore sous ce lien.

Dans The Conversation c’est carrément le système éducatif français qui est à l’origine du fameux pessimisme français : « Pour les jeunes écoliers français, la découverte de la valeur travail, semble s’effectuer dans la souffrance. Certains analystes étrangers portant leur regard sur l’école française la considèrent comme un broyeur (Ilona Boniwell, « Le paradoxe français »). L’école, c’est le début de l’apprentissage de la vie en communauté, la découverte de la connaissance, le lieu d’initiation des savoir-faire et de l’approfondissement de la découverte de soi. Pourtant les écoliers français sortent des cycles successifs (maternelle, primaire, secondaire) avec un double sentiment : la peur et un manque de confiance en eux.

La peur tout d’abord, est sans doute liée, et ce, dès le très jeune âge, à la peur de la sanction et de la note, peur de l’enseignant tout puissant et du système qui rend anonyme. Car tout est le plus souvent centré sur le savoir pur et théorique, et son application trop décontextualisée. L’exemple des mathématiques pures et de leurs équations sans lien avec l’applicatif de la vie réelle, qui en ont fait souffrir plus d’un, est probant. C’est juste ou c’est faux. Les corrections tombent, brutales, toujours en rouge et les commentaires écrits ou oraux lors de la remise des copies sont le plus souvent vifs, voire violents.

Les écoliers venant d’autres systèmes éducatifs en sont toujours très surpris, voire choqués. La distribution des copies en partant de la plus haute note vers la plus basse est vécue comme une humiliation particulièrement douloureuse et humiliante par les moins performants et exacerbe ensuite les rivalités. Est-ce donc cela la sanction d’un travail « mal fait » ? La peur s’installe, les frayeurs se multiplient dès la maternelle et les angoisses par rapport au « travail scolaire » se développent »

 

3. Les mystères de la dyslexie

Physiciens à l’université de Rennes 1, Albert Le Floch et Guy Ropars ont découvert le secret de la dyslexie ou plutôt pourquoi des gens sont dyslexiques. Leur étude est publiée mercredi, dans la prestigieuse revue de référence The Royal Society. Et si vous êtes dyslexiques, c’est d’abord une question de symétrie trop parfaite de vos taches de Maxwell qui se trouvent dans vos yeux. Explications. (à lire dans Ouest France)

VousNousIls publie aussi cette semaine une boîte à outils pour pour aider les enseignants à prendre en charge les élèves à besoins particuliers.

 

 

 

 

4. Historique des réformes du bac qui ont raté

Pour aider le « redoublant Blanquer », Claude Lelièvre dresse un petit résumé des réformes (foireuses) du baccalauréat des 50 dernières années. Où l’on parvient à souhaiter « bon courage » à notre ministre préféré… A lire sur Médiapart

 

 

 

5. Plus de bacs pros en BTS : une expérimentation réussie

« L’académie de Lille expérimente depuis la rentrée 2016 un dispositif visant à augmenter le nombre de bacs pros acceptés en STS. Le bilan est positif. 900 bacheliers professionnels supplémentaires ont été admis en BTS cette année », a annoncé la semaine dernière à l’AEF Dominique Lévèque, responsable du SAIO de Lille, suite à une expérimentation menée dans l’académie depuis la rentrée 2016. 82 % des élèves ont eu un avis favorable » C’est à lire sur VousNousIls.

4. Ailleurs dans le monde

 

En Afghanistan, L’accès des filles à l’enseignement, même primaire, recule en Afghanistan, où deux tiers d’entre elles ne vont pas à l’école seize ans après la fin du régime des talibans, dénonce Human Rights Watch (HRW). A lire sur Educavox

3 enseignants sont partis étudier le système scolaire finlandais, on peut lire leur compte-rendu sur cette page toujours sur Educavox

 

5. Photos de classe

Un article du Point.fr, dresse une histoire très sensible du rituel des photos de classe, qui à l’heure du smartphone n’est toujours pas devenu désuet. A lire ici.

 

Photo de classe de l'école Saint-Paul à Angoulême en 1933 © HO MUSEE NATIONAL DE L'EDUCATION/AFP