Après de multiples rebondissements, la situation des personnes vulnérables était régie par un décret du 10 novembre 2020. Quelle est leur situation au 4 janvier ???
Quels changements pour les personnels vulnérables à compter du 4 janvier 2021 ?
- Depuis le 1er janvier 2021, les personnels vulnérables de l’Éducation Nationale ne sont plus « couverts » par un décret de loi (ou une circulaire) propre à notre Ministère (ou à toute la Fonction Publique)…
- … pour autant, l’article 20 de la loi n° 2020-473 du 25 avril 2020 de finances rectificative pour 2020 a été modifié par l’ordonnance n° 2020-1639 du 21 décembre 2020 portant mesures d’urgence en matière d’activité partielle (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042722461)
- La dernière mise à jour de la FAQ (du 15/12/2020) spécifique à l’Éducation Nationale semble avoir pris les devants à ce sujet (face à l’absence de parution d’un décret avant la reprise du 4 janvier 2021) :
Ce qu’il faut donc retenir :
- Une ordonnance signée par le Président de la République est considérée comme un texte « supérieur » à une circulaire Éducation Nationale…
- L’ordonnance du 21/12/2020 est claire : le placement en activité partielle des salariés vulnérables est prévu jusqu’au 31 décembre 2020 mais l’ordonnance prévoit la prolongation de ces dispositions jusqu’à une date fixée par décret, et au plus tard le 31 décembre 2021.
- En conséquence, la durée de validité du certificat d’isolement court jusqu’à une date fixée par décret et au plus tard jusqu’au 31 décembre 2021 (et non plus jusqu’au 31 décembre 2020 : la date butoir est donc décalée).
- Les personnels dont le certificat d’isolement ne comporte pas une date de reprise doivent informer leur employeur de leur maintien en ASA ou en télétravail.
- Nous vous conseillons de bien vérifier si votre placement en ASA n’impacte pas votre rémunération ! N’hésitez pas, alors, à nous contacter !
Absence – jour de carence – garde d’enfants – quels droits ? quelles démarches ?
En ce début d’année 2021, les règles concernant les absences pour covid-19 ont changé, et la CFDT Fonctions Publiques a obtenu la suspension du jour de carence à compter du 8 janvier 2021. Quels sont les différents cas de figure ? Quelles sont les démarches à effectuer ?
Toutes les informations ici !!
Quels textes officiels concernant les personnels vulnérables à la Covid19 ?
Le décret n° 2020-1365 du 10 novembre 2020 instaure une condition pour que les pathologies retenues génèrent le placement en autorisation spéciale d’absence (ASA) : il faut que la sécurité sanitaire des personnes concernées ne soit pas garantie sur leur lieu de travail et que le télétravail intégral ne soit pas possible.
Une circulaire de la direction générale de l’administration et de la fonction publique reprend le contenu de ce décret et le décline pour les agent·es de la Fonction publique.
Pour le Sgen-CFDT, ce décret arrive tardivement mais remet un cadre enfin clair sur la situation de nombreux personnels.
=> Une circulaire aux chefs d’établissements est parue ainsi qu’un modèle d’attestation sur l’honneur pour la garde d’enfants
Une démarche individuelle s’appuyant sur un certificat médical
Pour les personnels vulnérables, une démarche individuelle doit donc être menée, s’appuyant sur un certificat médical.
L’employeur devra alors analyser chaque situation pour mettre en place le télétravail avec des modalités de mise en œuvre sanitaires strictes. Si le télétravail n’est pas possible, le personnel est alors placé en ASA. L’agent·e qui juge que ses conditions de travail en présentiel ne sont pas satisfaisantes doit se rapprocher du médecin de prévention (d’ici la décision de ce dernier, il-elle est placé·e en ASA). Ci-dessous, toutes les indications complémentaires.
Nous conseillons aux personnels concernés de se faire accompagner par un représentant syndical.
Le Sgen-CFDT regrette qu’une nouvelle fois, la situation des personnels vivant avec un proche vulnérable (conjoint, enfant, membre de sa famille…) soit totalement absente des directives interministérielles.
Personnels vulnérables : qui est concerné.e ?
Leur liste est la suivante :
- Être âgé de 65 ans et plus ;
- Avoir des antécédents (ATCD) cardio-vasculaires : hypertension artérielle compliquée (avec complications cardiaques, rénales et vasculo-cérébrales), ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
- Avoir un diabète non équilibré ou présentant des complications ;
- Présenter une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale : (broncho-pneumopathie obstructive, asthme sévère, fibrose pulmonaire, syndrome d’apnées du sommeil, mucoviscidose notamment) ;
- Présenter une insuffisance rénale chronique dialysée ;
- Être atteint de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;
- Présenter une obésité (indice de masse corporelle (IMC) > 30 kgm2) ;
- Être atteint d’une immunodépression congénitale ou acquise :
- médicamenteuse : chimiothérapie anticancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ;
- infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ;
- consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ;
- liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;
- Être atteint de cirrhose au stade B du score de Child Pugh au moins ;
- Présenter un syndrome drépanocytaire majeur ou ayant un antécédent de splénectomie ;
- Être au troisième trimestre de la grossesse ;
- Être atteint d’une maladie du motoneurone, d’une myasthénie grave, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson, de paralysie cérébrale, de quadriplégie ou hémiplégie, d’une tumeur maligne primitive cérébrale, d’une maladie cérébelleuse progressive ou d’une maladie rare ;
Personnels vulnérables : modalités d’organisation du travail et de prise en charge
L’agent est placé en télétravail, pour l’intégralité de son temps de travail.
Si le recours au télétravail est impossible, il appartient à l’employeur de déterminer les aménagements de poste nécessaires à la reprise du travail en présentiel par l’agent concerné, dans le respect des mesures de protection telles que préconisées par le Haut Conseil de santé publique.
Les mesures de protection renforcées citées par l’article 2 du décret
- L’isolement du poste de travail, notamment par la mise à disposition d’un bureau individuel ou, à défaut, son aménagement, pour limiter au maximum le risque d’exposition, en particulier par l’adaptation des horaires ou la mise en place de protections matérielles ;
- Le respect, sur le lieu de travail et en tout lieu fréquenté par la personne à l’occasion de son activité professionnelle, de gestes barrières renforcés : hygiène des mains renforcée, port systématique d’un masque de type chirurgical lorsque la distanciation physique ne peut être respectée ou en milieu clos, avec changement de ce masque au moins toutes les quatre heures et avant ce délai s’il est mouillé ou humide ;
- L’absence ou la limitation du partage du poste de travail ;
- Le nettoyage et la désinfection du poste de travail et des surfaces touchées par la personne au moins en début et en fin de poste, en particulier lorsque ce poste est partagé ;
- Une adaptation des horaires d’arrivée et de départ et des éventuels autres déplacements professionnels, compte tenu des moyens de transport utilisés par la personne, afin d’y éviter les heures d’affluence ;
- La mise à disposition par l’employeur de masques de type chirurgical en nombre suffisant pour couvrir les trajets entre le domicile et le lieu de travail lorsque la personne recourt à des moyens de transport collectifs.
Si l’employeur estime être dans l’impossibilité d’aménager le poste de façon à protéger suffisamment l’agent, celui-ci est alors placé en autorisation spéciale d’absence (ASA).
Modalités d’application
La prise en charge spécifique des agents publics vulnérables ne peut être engagée qu’à la demande de ceux-ci et sur la base d’un certificat délivré par un médecin traitant. Le certificat n’est pas requis lorsque l’agent justifie remplir le critère d’âge (65 ans ou plus).
En cas de désaccord entre l’employeur et l’agent sur les mesures de protection mises en œuvre, l’employeur doit saisir le médecin du travail, qui rendra un avis sur la compatibilité des aménagements de poste avec la vulnérabilité de l’agent. En attendant cet avis, l’agent est placé en ASA.
N’hésitez pas à nous saisir de toute difficulté dans la mise en œuvre de la protection légitimement due aux personnes vulnérables.
Les mandaté.es Sgen-CFDT des CHSCT ont demandé depuis l’apparition de l’état d’urgence sanitaire au printemps 2020 un recensement et une prise en compte effective des situations de vulnérabilité pour l’ensemble des agents, en lien avec les missions qui sont celles des médecins de prévention que tout agent est en droit de solliciter ou d’alerter. Pour les mandaté.es CHSCT du Sgen-CFDT, une information mise à jour en direction des personnes concernées serait plus que bienvenue.