Le ministère de l'Éducation nationale compte uniquement sur un second professeur principal pour mettre en œuvre la nouvelle procédure d'orientation du Plan Étudiants en Terminale.
Pour le Sgen-CFDT, cette solution n’est pas la panacée. L’initiative doit être laissée au conseil pédagogique d’élaborer les solutions les plus adaptées, en particulier le tutorat.
Le Sgen-CFDT regrettait dès cet été un manque d’écoute du terrain quant aux multiples annonces ministérielles de réforme du Lycée.
Deux Professeurs Principaux en terminale pour quoi faire ?
Les consignes ministérielles sont impératives : « Les chefs d’établissement nommeront un second professeur principal pour chaque classe de terminale dès le mois de décembre 2017 ».
Les tâches assignées aux deux professeurs principaux sont classiques en apparence : accompagnement, conseil, recensement des intentions d’orientation pour le conseil de classe du 1er trimestre, formulation de conseils et de recommandations sur un document interne à l’établissement, accueil des familles… Les deux professeurs principaux pourront donc se partager la charge des rendez-vous individuels à organiser avec les familles.
C’est à partir de janvier 2018 avec la saisie des 10 vœux d’orientation (vœux non classés) par les élèves, que la charge de travail des professeurs principaux va considérablement augmenter : coordination de la rédaction des « fiches Avenir », présentation de la nouvelle plateforme ouverte à partir du 15 janvier, animation d’ateliers en salle informatique d’aide à l’inscription et à la saisie des vœux, synthèse des candidatures de chaque élève en vue du conseil de classe du second trimestre, concertation avec l’équipe pédagogique de la classe pour émettre des avis sur chacun des vœux d’orientation. Ces avis seront déterminants pour la prise de décision dont la responsabilité échoit au chef d’établissement en dernière instance
Ce que veut le Sgen-CFDT pour les personnels :
- Pour le Sgen-CFDT il ne faut pas imposer la désignation systématique d’un deuxième professeur principal en urgence. Qui voudra au mois de décembre devenir second professeur principal au pied levé ? Alors que le vivier des professeurs principaux n’était déjà pas très abondant dans le dispositif actuel ?
- Pour le Sgen-CFDT, la mission de professeur principal ne correspond pas à ce qui est attendu puisqu’elle est centrée sur la classe plus que sur le parcours de l’élève.
- « L’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (ISOE part modulable) sera modulée pour prendre en compte le travail spécifique des professeurs principaux » dit le vadémécum. Cette affirmation est confuse et ambigüe, pour le Sgen-CFDT l’ISOE part modulable de tous les professeurs principaux de terminale doit être alignée sur l’ISOE versée aux professeurs principaux de troisième et de seconde (soit 1400 euros au lieu des 900 euros actuels pour les professeurs principaux de terminale).
- Pour le Sgen-CFDT, les mesures concernant les professeurs principaux concernent tous les lycées, les LP y compris bien entendu.
- Il faudra dès la rentrée prochaine, consentir un véritable effort financier pour réellement inclure dans les temps de service ces missions d’orientation : ce sont des « heures poste » qu’il faut financer et pas seulement des heures supplémentaires ou une augmentation du montant de l’ISOE.
Tutorat : une alternative de court terme ou de moyen terme ?
Le ministère préconise de confier, en renfort du travail des professeurs principaux, des missions de tutorat et de coaching à des enseignants ou des CPE qui travailleraient en coordination avec les professeurs principaux et les Psy-EN.
Ce que veut le Sgen-CFDT pour les personnels :
- Il faut donner les moyens de développer un tutorat permettant à plus de collègues d’être référents d’un petit groupe d’élèves qu’ils accompagneront sur le long terme (2 ou 3 ans) dans la construction de leurs projets.
- Il faut laisser les conseils pédagogiques choisir et avancer des propositions en utilisant leur expérience.
- Il faut de toute urgence, si l’on veut mettre en place un tutorat efficace, créer dans chaque établissement une ou plusieurs missions de coordonnateurs référents du tutorat. Ces coordonnateurs auront pour mission principale de rendre possible sur le plan technique les actions de tutorat (concordance des emplois du temps tuteurs/tutorés, diffusion des bonnes pratiques, solutions pour trouver des salles disponibles, etc.)
La concertation qui s’ouvre doit permettre redéfinir le baccalauréat pour en faire un passeport crédible pour le supérieur. Seule une organisation modulaire avec validation et identification des compétences travaillées, permettra d’organiser un tutorat efficace et permettra de sortir de la sélection par les notes ou par l’échec.