Fonction publique : pourquoi la CFDT n’appelle pas (pour le moment) à la grève le 22 mars

Dès le 1er février, la CFDT Fonctions Publiques marquait ses profonds désaccords sur les annonces gouvernementales relatives aux agents de la Fonction publique. Elle exige des clarifications rapides mais juge l'appel à la grève prématuré dans l'attente du rendez-vous du 12 février avec le ministre.

Fonction publique - AP2022AP 2022 : Points de vigilance et préalables de la CFDT Fonctions Publiques

Lors des rencontres bilatérales qui débuteront le 12 février, la CFDT Fonctions Publiques marquera sa volonté d’avancer dans le dialogue social. Pour laisser une chance à ces discussions, elle n’appelle pas dès maintenant à la grève. Elle affichera avec détermination lors des discussions au ministère  :

  • Son opposition à une approche uniquement budgétaire de la Fonction publique ;
  • Son attachement à un service public de qualité, garant de la cohésion sociale et accessible à tous les usagers ;
  • Son exigence d’un rendez-vous salarial au printemps ;
  • Son refus de voir remis en cause les points de l’agenda social déjà définis : conditions de travail, égalité professionnelle, contractuels et protection sociale complémentaire.

Revendications concernant les axes soumis à la concertation

La CFDT Fonctions publiques revendique :

  • Dialogue social

La CFDT s’opposera à la disparition d’une instance dédiée aux conditions de travail et exigera que des moyens soient mis en œuvre pour le développement d’un réel dialogue social de proximité (CHS-CT)

  • Individualisation des rémunérations

La CFDT Fonctions publiques rappellera qu’elle existe déjà et qu’en signant PPCR, elle a validé un rééquilibrage des rémunérations pour minorer la part individuelle en forte croissance au cours des dix dernières années.

  • Parcours professionnels et accompagnements

La CFDT Fonctions publiques exigera que la priorité soit mise sur la formation et la mobilité au sein de la Fonction publique, y compris en termes d’organisation et de financement,.

La possibilité de départ de la Fonction publique ne doit reposer que sur un strict volontariat, elle doit être encadrée, et l’indemnité de départ volontaire existante doit être renégociée.

  • Recours  aux contractuels  

Les contractuels sont près de 1 million dans la Fonction publique, son développement ne peut donc pas être un objectif.

 Pour la CFDT Fonctions publiques :

  • l’emploi contractuel ne peut se substituer à l’emploi statutaire, au regard des obligations de service.
  • il faut améliorer les garanties des contractuels sur l’évolution de leur rémunération et leurs conditions d’emploi.
  • le Gouvernement doit s’engager à la limiter les contrats courts.
  • l’accès au CDI et à l’emploi titulaire doit être facilité.

Laisser la place à la négociation…

Afin de préserver toutes les chances d’aboutir aux mobilisations sectorielles en cours (EHPAD, travailleurs sociaux …) ou à venir, et à ce stade, la CFDT Fonctions publiques estime que l’appel à la grève le 22 mars dans les trois versants de la Fonction publique est prématuré.

Il faut d’abord laisser la place à la négociation, c’est à dire au rendez-vous avec le ministre prévu le 12 février dans l’après-midi.

La CFDT Fonctions publiques arrêtera ses positions en analysant les réponses du Gouvernement à ses revendications. La fédération des Sgen-CFDT consultera ses instances à l’issue des échanges avec le ministère de la fonction publique. Il est bien entendu que si le gouvernement ne change pas sa manière de faire et continue de proposer des choses inacceptables, nous rejoindrons le mouvement du grève et de manifestation du 22 mars 2018.

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