Les IEN de l'académie de Strasbourg demandent à la Rectrice et aux DASEN une meilleure prise en compte de leur situation, extrêmement compliquée, en ce début d'année scolaire...
Lors du collège académique du 9 septembre, les IEN de l’académie de Strasbourg ont adressé à la rectrice et aux DASEN du Bas-Rhin et du Haut-Rhin une déclaration intersyndicale dans laquelle ils mettent en avant les difficultés qu’ils rencontrent lors de cette rentrée 2021.
Lors de cette rentrée, comme au cours de l’année scolaire dernière, marquée par une crise sanitaire qui ne cesse de se prolonger, les inspecteurs de l’Éducation nationale ont le sentiment d’avoir perdu le sens de leur métier.
Ils regrettent que « trop de priorités toutes plus prioritaires les unes que les autres [soient] présentées, sans aucune hiérarchisation et avec une trop faible prise en compte des réalités du terrain : plan Mathématiques, plan Français, visites d’instruction au domicile […], opération « Petits déjeuners à l’école », cités éducatives, savoir nager, savoir rouler à vélo, lutte contre le harcèlement, évaluation systémique d’établissements scolaires… » alors même que certaines circonscriptions d’inspection du premier degré manquent de personnels.
« S’ajoutent encore à ces priorités prioritaires de nombreuses tâches conséquentes et frappées du sceau de l’urgence confiées par courriels, voire par textos, sans aucune information préalable ni estimation de la durée qui pourrait y être consacrée, alors que certaines peuvent s’avérer extrêmement chronophages« . Sans oublier le « suivi de l’intendance et de la distribution-livraison des masques, auto-tests et autres cahiers d’évaluations nationales aux écoles »…
Les inspecteurs de l’Éducation nationale sont-ils encore des personnels d’encadrement ou sont-ils devenus de simples exécutants taillables et corvéables à merci et au mépris de leur statut de cadres de la Fonction publique ?
« Cet état de fait a induit et induit encore malgré les vacances estivales, chez de nombreux collègues, une réelle forme de souffrance au travail :
- impression d’être broyé dans un engrenage,
- fragilité en termes de santé physique et émotionnelle,
- perte du sommeil et stress,
- stade d’épuisement atteint,
- impression de fonctionner sans réfléchir,
- crainte de faire des erreurs, des oublis ou de mal faire son travail. »
Cette souffrance réelle et trop souvent silencieuse ne semble pas prise en compte par l’institution.
Les inspecteurs de l’Éducation nationale ne sont, par ailleurs, pas les seuls à souffrir de cette situation : de nombreuses équipes de circonscription sont en réalité concernées ; le nombre de départs de conseillers pédagogiques ou d’enseignants-formateurs et les difficultés à en recruter de nouveaux en attestent également.
Madame la Rectrice, Messieurs les Inspecteurs d’académie, nous affirmons clairement que nous ne revivrons pas une nouvelle année scolaire dans de telles conditions. Aujourd’hui, nous tenons les parois d’un vaisseau naviguant à l’aveugle, sans phare à l’horizon.
Les inspecteurs de circonscriptions de l’académie de Strasbourg demandent à la rectrice et aux DASEN :
- de clarifier et de hiérarchiser les multiples priorités qui s’annoncent et dont certaines semblent incompatibles avec un bon fonctionnement de l’École en cette période de sous-effectifs, avec toutes les difficultés de remplacement qu’elle induit et qui ne sauraient être niées
- de les mettre en adéquation avec le temps et les moyens dont nous disposons effectivement
- de prendre en compte le fait que ce constat et ces interrogations sont très largement partagés par les inspecteurs de l’Éducation nationale de notre académie.
Retrouvez l’intégralité de la déclaration intersyndicale ici…