LSU (livret scolaire unique) : la coupe est pleine pour les professeurs de collège !

Le nouveau Livret Scolaire Unique (LSU) se met en place dans la précipitation et à marche forcée dans notre académie. Le Sgen-CFDT demande qu'on prenne en compte l'épuisement des enseignants de collège face à toutes les réformes engagées cette année !

LSUUn nouveau livret scolaire unique (LSU) et numérisé

Les équipes des collèges sont en train de prendre connaissance des modalités de remplissage du nouveau livret scolaire unique (LSU) numérique, qui remplace les bulletins trimestriels. Celui-ci prend en compte les réformes engagées sur l’évaluation et le contenu des enseignements au collège (AP, EPI, nouveau socle de 8 compétences, servant de base à l’évaluation continue pour le brevet et à l’orientation).

Un travail harassant pour des équipes déjà épuisées

Les équipes vont donc devoir transférer ou remplir de très nombreuses données dans le LSU. Cela représente  une charge harassante supplémentaire en plus de toutes les autres : préparation des nouveaux cours en lien avec les nouveaux programmes, mise en place de l’AP, des EPI, du conseil de vie collégienne, du conseil école-collège…etc.

Les personnels sont donc épuisés et dans l’incapacité de faire face sereinement à cette nouvelle tâche : le ministère et le rectorat doivent prendre en compte ce fort mécontentement des personnels !

 

Une charge de travail considérable !

Car la charge de travail demandée aux enseignants pour remplir le LSU est considérable !
– d’après certains chefs d’établissement, les enseignants doivent rattraper ce qui n’a pu être fait au premier trimestre alors que l’outil n’avait pas été mis en place à temps !
– il faut saisir pour chaque période toutes les parties du programme et/ou les compétences enseignées
– il faut saisir des remarques pour l’AP, les EPI, les parcours citoyen, artistique, santé et avenir alors même que ces parcours n’ont souvent pu être définis ni mis en place correctement, faute de temps.

Certains enseignants devront ainsi saisir 3 remarques, à 3 endroits différents du logiciel : une pour la discipline enseignée, une pour l’AP et une pour les EPI. et cela de manière différente (le pire : les cases grisées où il faut cliquer ailleurs sur la page pour enregistrer la remarque ; oublis multiples, on passe à l’élève suivant et cela … n’enregistre rien mais on ne le voit plus …).

 

– Quant aux professeurs principaux de 6e et de 3e, en plus de leur travail habituel déjà harassant, ils devront définir, pour chaque élève, le niveau de maîtrise atteint pour chacune des 8 compétences du socle, après avoir pris le temps de concertation avec toute l’équipe pédagogique ! Là encore, faute de temps, les moyens pour organiser cette concertation n’ont  pu être mis en place !

 

Toutes les saisies ne sont pourtant pas obligatoires dès cette année scolaire !

En outre, il faut rappeler que selon la DGESCO, seuls la saisie des bulletins périodiques (trimestriel ou semestriel) et des bilans de fin de cycle (6e et surtout 3e) sont obligatoires. Tout ne peut pas être parfait et exhaustif dès cette année scolaire, comme n’avons cessé de le rappeler au ministère et au rectorat ! Enfin, le conseil pédagogique doit pouvoir donner son avis et décider de qui est le mieux pour chaque établissement, car les situations pédagogiques varient beaucoup d’un collège à l’autre (évaluation par notes ou par compétences par exemple)

 

Des applications numériques pas à la hauteur !

Enfin, les applications numériques liées au LSU ne semblent pas à la hauteur des enjeux :
– l’outil est peu intuitif et demande un temps de prise en main très conséquent, même pour les équipes ayant anticipé les changements (enseignement par compétence, semestrialisation…)
l’outil n’est ni convivial, ni fonctionnel : pour les enseignants, chaque case se remplit et s’enregistre différemment suivant l’ordre dans lequel on l’a effectué. Le travail peut devenir très fastidieux !
– pour les élèves, le résultat est un bulletin sur quatre page, très peu lisible, inesthétique et dense à l’excès qui risque de ne pas être lu, même par les adultes…
– la personne ressource est exemplaire dans son travail mais tellement débordée qu’elle ne peut répondre à toutes les demandes des personnels ; il en est d’ailleurs de même pour les personnels de direction !

Cet outil doit doit être retravaillé, son architecture repensée pour faciliter sa prise en main par les collègues et sa lecture par les parents et les élèves.

 

Le Sgen-CFDT Alsace s’engage

réforme du collège LSU

Le Sgen-CFDT Alsace relaiera ce très fort mécontentement  des professeurs des collèges auprès des instances académiques dès cette semaine (CTSD…).

D’autres actions revendicatives concernant le LSU sont envisagées, au niveau national comme au niveau académique.

Nous demandons que du temps soit donné aux équipes pour qu’elles s’organisent, se concertent,  et fassent le bilan de tout ce qui a été fait cette année  ! Bref, il faut que les équipes puissent respirer et mettre sereinement les choses en place. Or, on assiste plutôt à de la précipitation qui risque de donner des résultats contraires à ceux escomptés.

Nous réclamons aussi que le très fort engagement des enseignants des collèges dans la réforme soit reconnu et valorisé financièrement par le ministère, par le versement d’une prime.

 

En savoir plus sur le LSU :

La lettre du Sgen-CFDT à la DGESCO

Les décrets officiels instituant le LSU

Un FAQ sur le LSU sur Eduscol

Un article de notre site sur le LSU dans le premier degré