Création de poste en REP/REP+, pourquoi il s’agit d’un trompe-l’oeil

Dans différents comités techniques, le SGEN-CFDT Alsace s’est fait l’écho de l’incompréhension et du mécontentement des collègues qui ont appris récemment la création d’un poste en REP/REP+ pour la rentrée 2018, à la place des moyens supplémentaires dont ils disposaient jusque là.

Création d’un poste en REP/REP+ : pourquoi contestons-nous cette décision ?

poste en REP/REP+

 

  • Une décision technocratique

L’annonce d’un poste en REP/REP+ a été faite sans concertation préalable et sans analyse des besoins. Les établissements concernés en ont été informés tardivement. Les questionner aurait semblé absolument nécessaire avant de prendre cette décision, qui ne nous convient pas. En effet, elle ignore l’investissement, la capacité d’adaptation et d’innovation des collègues en éducation prioritaire. Pourtant, notre hiérarchie devrait savoir que les collèges REP/REP+ sont par la force des choses des laboratoires d’innovation pédagogique.

  • Une décision comptable

Si la création d’un poste en REP/REP+ dans chaque collège est logiquement présentée comme des moyens supplémentaires accordés à ces établissements, en y regardant de plus près, ce n’est pas si simple. Un peu de mathématiques : Jusqu’à présent, ces collèges bénéficiaient d’une demie heure supplémentaire par division, soit grossièrement : 0,5 heures x 18 classes x 21 collèges = 189 heures, soit l’équivalent de 10 postes supprimés. Dans un même temps, les 16 postes de l’ancien dispositif « ambition réussite » (dont bénéficiaient 6 collèges) sont supprimés. 10 + 16, soit l’équivalent de 26 postes supprimés pour 21 postes créés, donc l’équivalent de 5 postes enlevés à l’éducation prioritaire dans l’académie !

  • Une décision inefficace

Sur le terrain, les moyens supplémentaires accordés aux collège REP/REP + étaient jusque là utilisés de manières diverses, en fonction des besoins et des projets de chaque établissement : dédoublements ponctuels de classes, co-intervention, suivi spécifique d’élèves décrocheurs, accompagnement à l’orientation, prévention violence, soutien aux élèves allophones, projets citoyens, etc. Avec une personne recrutée dans une discipline, on perd la capacité de réponses flexibles. Les équipes ont le sentiment d’une perte d’autonomie dans l’utilisation des moyens. Nous y voyons aussi un risque de perdre des pratiques innovantes déjà existantes.

Ce que le Sgen-CFDT a obtenu de la rectrice

Les interventions du SGEN-CFDT Alsace ont permis de faire bouger les positions.

poste en REP/REP+

  • En CTA (Comité Technique Académique), la Rectrice a admis que ses services ne voulaient pas figer les choses ou être trop contraignants. Elle a concédé un compromis en proposant de préciser que les moyens pourraient être attribués en entier ou en deux fois un demi poste. Tout n’est pas réglé, mais, grâce à la pression exercée par le SGEN-CFDT, cette nouvelle proposition va permettre aux établissements d’avoir un peu plus de souplesse.

  • En GT (Groupe de Travail), la Direction des personnels enseignants a promis un suivi individuel des collègues actuellement en poste « ambition réussite », qui sont par conséquent victimes d’une mesure de carte scolaire.

  • Le Sgen-CFDT participe à l’intersyndicale des collèges REP/REP+ du Haut-Rhin sur cette question : voir notre courrier à la DASEN 68.