Après le rassemblement devant le Rectorat le 15 mai en soutien aux AESH, voici les revendications que le Sgen-CFDT Alsace a présentées aux représentants de la Rectrice. Nous invitons également les AESH et AED à répondre à notre enquête nationale sur leurs conditions de rémunération.
Accédez à l’enquête nationale AESH AED
Soutien aux AESH : l’audience du 15 mai
La délégation reçue au Rectorat était composée d’un représentant de chacune des organisations syndicales présentes au rassemblement de soutien aux AESH, dont le Sgen.
La Rectrice était représentée par : M. Laurent – Directeur des Ressources Humaines, Mme Bazzo – IA-DASEN 67 et Mme Eckert conseillère au Rectorat en charge du dossier des AESH.
L’appel du 15 mai avait pour objectif de faire connaitre les revendications nationales mais lors de l’audience, nous avons essentiellement insisté sur les revendications locales
Les revendications du Sgen-CFDT Alsace
Pour améliorer les conditions de travail des AESH
Nous demandons une meilleure communication entre les services administratifs et les AVS-AESH :
- Des adresses académiques créées pour toutes et tous
- Rétablir la bonne marche des services qui sont à flux tendus afin de mettre un terme aux demandes téléphoniques et / ou par courriels restées sans réponse.
- Informer de la reconduction des contrats et des affectations en juin au plus tard.
Des affectations communiquées 2 jours avant la rentrée ou bien après la rentrée, contribuent à renforcer la précarité et le sentiment d’insécurité des accompagnants: pour le Sgen-CFDT Alsace, c’est une gestion scandaleuse des ressources humaines, qui ne peut être justifiée par aucun bénéfice pour l’administration.
Nous revendiquons de meilleurs conditions de rémunération et d’emploi :
- Des indemnités REP et REP+ : au même titre que les enseignant⋅es, les accompagnant⋅es ont en charge le suivi des élèves et devraient bénéficier des mêmes avantages.
- Une revalorisation des salaires au moins tous les trois ans comme l’indique le décret N° 2014-724 du 27 juin 2014 :
« Article 11 : Lors de son premier engagement en contrat à durée déterminée, l’accompagnant est rémunéré conformément à l’indice minimum de l’espace indiciaire délimité par l’arrêté prévu à l’article 10.
Article 12 : La rémunération des accompagnants des élèves en situation de handicap fait l’objet d’un réexamen au moins tous les trois ans au vu des résultats de l’entretien professionnel prévu à l’article 9 et de la manière de servir, selon les modalités définies par le recteur de l’académie d’exercice. Ces modalités sont présentées au comité technique académique. La rémunération ainsi fixée correspond à un indice défini conformément aux dispositions de l’article 10. L’évolution de la rémunération ne peut excéder six points d’indices majorés tous les trois ans. »
- Une possibilité de travailler à temps complet en prenant en considération tout le travail « invisible » lié aux missions de l’accompagnant : participation aux réunions de concertation de l’équipe pédagogique, des équipes de suivi, préparation du matériel et support de l’élève concerné.
- Des frais de déplacements remboursés en fonction des ordres de mission lors des formations et de l’affection des agents dans différents établissements dans le cadre des services partagés (comme pour les enseignants).
- Nous réclamons que le travail effectif de chaque accompagnant⋅e soit limité aux missions qui lui sont confiées. Il convient d’informer systématiquement les équipes pédagogiques des écoles du contenu et des limites de ces missions : un AVS-AESH ne doit pas être amené à prendre en charge un groupe d’élèves quand il y a grève dans une école par exemple.
Pour mieux répondre aux besoins des familles et des élèves
Rappel : en mars 2019, dans le Bas-Rhin, 15% des élèves ayant une notification de la MDPH n’ont pas encore d’auxiliaire de vie. Cela représente 240 élèves.
Nous demandons que tous les élèves puissent être considérés avec respect et que le droit des familles, inscrit dans la Loi de l’Inclusion de 2005, soit appliqué. Nous invitons les familles concernés à déposer un recours auprès du Rectorat.
Nos questions sur l’expérimentation des PIAL à la rentrée
Nous apportons également notre soutien aux AESH face aux incertitudes qui demeurent et la forte inquiétude engendrée par la mise en place des PIAL en septembre 2019 : quelle ambition pour ces PIAL? Seulement du saupoudrage sans réel progrès pour les élèves et les classes? On ne serait alors plus dans le qualitatif mais dans le quantitatif, comme le sont la plupart des politiques éducatives actuelles !
7 PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés) seront implantés dans le département :
- 3 PIAL Interdegrés qui répondront à la fois aux besoins d’un collège et des écoles du secteur : collège Truffaut, Collège Lezay-Marnésia, Collège Lamartine
- Bischwiller, écoles hors REP (Erlenberg et quelques écoles maternelles)
- Haguenau
- Communauté de communes de Sélestat (PIAL ruralité)
- Centre de Strasbourg : écoles Albert Legrand et Ampère
Un coordonnateur (poste à profil) sera nommé pour les 7 PIAL.
Le Sgen-CFDT Alsace souligne que :
- Le système des AVS-AESH mutualisé⋅es avec une quotité définie par la MDPH ne permet pas la souplesse des équipes éducatives nécessaire pour répondre aux besoins des élèves.
- Des enfants, qui bénéficiaient d’une quotité supérieure à 12 h avant la mutualisation, n’ont plus droit qu’à une présence de 12 h ce qui produit des régressions dans certains cas. Comment remédier à cela ? Est-ce que les PIALS pourront permettre une adaptation réelle en fonction des besoins de ces élèves?
- Pour les notifications au fil de l’eau en cours d’année, il est indispensable d’anticiper le recrutement de suffisamment d’AESH afin qu’ils et elles ne se retrouvent pas avec un nouvel élève à accompagner en milieu d’année.
- Les AESH ne doivent pas être contraints à changer d’établissement dans une même journée (l’administration a assuré que ce ne serait pas le cas : nous y veillerons!)
Sgen-CFDT a demandé un la mise en place d’un comité de suivi académique avec la présence de représentant du personnel et attend un bilan en fin d’année scolaire 2019-2020.
Les réponses de l’administration
En somme, Mme Eckert a bien noté toutes les revendications et les transmettra à Madame la Rectrice. Mais elle ne peut pas, à l’heure actuelle, assurer aux AVS-AESH que tout sera en place à la rentrée. Elle souligne toutefois que le nouveau décret de 2018 tend vers un mieux, en ce qui concerne les conditions d’exercice, le suivi des élèves, la politique de recrutement et la gestion des contrats de travail.
Le Sgen-CFDT Alsace ne se satisfait pas de ces réponses. L’intention est bonne mais ce sont des actes concrets que l’on attend, car, dans la situation actuelle, les AVS AESH restent dans la précarité et n’ont pas les moyens de mettre en place avec les enseignants un travail de suivi adapté. Ce qui se traduit encore par des élèves et des familles qui continuent à souffrir.