L'Inspection Générale des Finances vient de publier un rapport sur le temps de travail des agents publics. Le temps de travail des agents de la filière BIATSS ainsi que des CPE et des Psy-EN est critiqué. Le Sgen-CFDT conteste la manière d'aborder le sujet comme la plupart des éléments avancés.
Une stratégie de dénigrement de la Fonction publique savamment orchestrée
Un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) met en cause le temps de travail des fonctionnaires et prend le parti de mettre en cause de manière explicite le temps de travail certains d’entre eux. Il s’agit des corps de la filière BIATSS, des CPE et des Psy-EN. L’incompréhension et le ressenti des collègues sont légitimes. Dans une lettre ouverte à l’Inspection Générale des Finances, le Sgen-CFDT dénonce à la fois la manière de faire et le fond des éléments avancés.
Le procédé relève d’abord d’une stratégie de dénigrement de la Fonction publique savamment orchestrée. Choisir d’évoquer par voie de presse ces éléments le 27 mars – jour de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi de modernisation de la Fonction publique – est une provocation. Mais au-delà, il s’agit bien de préparer l’opinion publique à des décisions d’affaiblissement, voire de remise en cause des services publics. Personne n’est dupe.
Un manque de connaissance des textes en vigueur
Sur le fond, le contenu du rapport marque d’abord un manque de connaissance des textes en vigueur, avec le périmètre des missions et des obligations réglementaires, pour certaines négociées avec les organisations syndicales.
BIATSS
Il méconnaît surtout les réalités professionnelles des agents, leurs conditions de travail, les changements auxquels nombre d’entre eux ont déjà été confrontés depuis dix ans et des évolutions parfois brutalement engagées : pour donner juste un exemple, la fusion des académies de Caen et de Rouen. Ce n’est pas acceptable. Le Sgen-CFDT l’a dénoncé au CTMEN du 28 mars.
CPE
Le procès d’intention fait aux CPE sur l’utilisation de leurs heures montre un profond mépris pour leur travail réel. Le doute, instillé par le rapport, sur l’utilisation des 4 heures nécessaires à l’organisation de leurs missions et de leur travail pédagogique est insupportable au regard de l’investissement de ces personnels qui travaillent souvent au-delà de leur quotité, sans aucune heure supplémentaire payée.
Sur quoi repose le doute de l’IGF ? Le rapport fait écho de manière étonnante à des analyses anciennes du Snpden-UNSA qui ne semble toujours pas accepter le cadrage du temps de travail des CPE. L’ambiguïté induite par certains écrits provenant du 1er syndicat de chefs d’établissement donne une légitimité regrettable aux critiques relevées par le rapport.
Pour le Sgen-CFDT, le temps laissé à chaque CPE, pour l’organisation de son travail et des ses missions, reconnaît les dimensions éducatives et pédagogiques du métier.
Psy-EN
Pour les Psy-EN, les activités effectuées en dehors de leur emploi du temps hebdomadaire sont inscrites dans leur statut. C’est une disposition qui vaut pour l’ensemble des corps de psychologues de la fonction publique.
Ne pas donner crédit à des postures caricaturales ou à de la désinformation
Pour toute la CFDT, le travail, et donc le temps de travail, est un sujet d’une importance primordiale. En témoigne l’enquête Parlons travail.
Le Sgen-CFDT dénonce la forme comme le fond du procédé utilisé par l’Inspection Générale des Finances. L’instrumentalisation politicienne d’un tel sujet est inacceptable.
Pour autant, il y a sans doute à faire évoluer des dispositions de nos ministères, au regard entre autres de l’attractivité des métiers. Le Sgen-CFDT est prêt à discuter du temps de travail et des conditions d’exercice des différents catégories d’agents avec le gouvernement. Encore faut-il que ce dernier soit prêt à ne pas donner crédit à des postures caricaturales ou à des éléments qui relèvent clairement de la désinformation.
Notre pays, sur ce sujet comme sur tant d’autres, a besoin d’un débat serein et éclairé. Chiche ?