Mobilisation le 5 décembre : jour de carence – salaires – conditions de travail : le mépris, ça suffit !

10 000 manifestant⋅e⋅s, 150 écoles fermées, des pourcentages de grévistes au plus haut : la mobilisation du 5 décembre contre les mesures visant les fonctionnaires et leur rémunération en cas de maladie est un beau succès !

Mobilisation le 5 décembre

Une très forte mobilisation en Alsace

Le 5 décembre 2024, une mobilisation d’ampleur a eu lieu en Alsace contre l’augmentation des jours de carence pour les fonctionnaires, mais aussi contre la baisse de l’indemnisation au bout du 4e jour et les autres mesures destinées à faire des économies sur le dos des fonctionnaires (voir cet article : Le jour de carence c’est quoi ?)

Cette mesure, perçue comme une sanction injuste envers les agents publics, a conduit à des rassemblements dans plusieurs villes, notamment à Strasbourg, Mulhouse et Colmar, réunissant environ 10 000 manifestants, un gros chiffre et cela malgré la motion de censure de la veille et le temps froid et humide.

La participation a été particulièrement importante dans le secteur de l’éducation, avec de nombreux enseignants du premier et du second degré rejoignant les cortèges.

  • Près de 150 écoles ont été fermées. On comptait ce jeudi 38 % de grévistes dans la circonscription de Sélestat avec notamment 15 écoles fermées (100 % de grévistes).
  • Des personnels administratifs et des agents des établissements ont également pris part aux manifestations
  • Les taux de grévistes dans les collèges et les lycées ont retrouvé des niveaux très importants : par exemple 25 % au lycée Koeberlé, 58 % au collège du Grand-Ried à Sundhouse où, comme au collège de Châtenois, la restauration scolaire n’a pas été assurée.

Pas seulement dans l’Éducation Nationale…

Mais la mobilisation a concerné l’ensemble de la Fonction Publique : les personnels de santé étaient particulièrement mobilisés. Ainsi, Corinne Spehner, secrétaire générale du syndicat CFDT santé-sociaux 67 dénonçait au journal L’Alsace le fait que ces mesures allaient « faire perdre 200 à 300 euros pour trois jours d’arrêt maladie. On n’aurait donc plus le droit d’être malade. Or, à l’hôpital, nous accueillons des gens malades qui peuvent nous transmettre des pathologies. Inversement, les personnels malades qui continuent de travailler peuvent contaminer des patients vulnérables. De plus, avec de telles mesures c’est la fuite assurée vers l’hôpital privé alors que l’on peine à recruter ! ». Des propos qu’on pourrait bien sûr reprendre pour l’ensemble des personnels d’Éducation !

Perspectives d’action

La mobilisation du 5 décembre est perçue par la CFDT comme un signal fort envoyé au gouvernement. La motion de censure ayant fait tomber le projet de budget, un nouveau texte devra être présenté par le nouveau gouvernement de François Bayrou. Nous continuerons à exiger de celui-ci l’abandon pur et simple des mesures sur les arrêts maladies des fonctionnaires. D’autres mobilisations seront organisées si ce n’était pas le cas.

Pour savoir combien vous risquez de perdre à cause des 3 jours de carence

Rendez-vous sur cet article : Le jour de carence c’est quoi ?

Signez la pétition en ligne !

Par ailleurs, et sans attendre le 5 décembre, les militant·e·s seront sur le terrain pour rencontrer leurs collègues. Ainsi, ils et elles vont signer et faire signer une pétition qui sera remise au gouvernement.

Agents publics : nous ne sommes pas les boucs émissaires de la dette !

Mobilisation le 5 décembre

Pour signer la pétition, cliquez ici   

En effet, la CFDT a d’ores et déjà mis à disposition une pétition, en ligne. Cette mobilisation est une occasion à saisir pour aller à la rencontre des collègues, échanger avec eux. Ainsi, les militant·e·s font connaitre nos revendications et les invitent à se mobiliser le 5 décembre.

 

Le communiqué de l’intersyndicale sur la mobilisation le 5 décembre

mobilisation le 05 décembremobilisation le 5 décembre mobilisation le 5 décembre mobilisation le 5 décembre

Jour de carence, salaires, conditions de travail, le mépris, ça suffit !
Toutes et tous en grève le 5 décembre

L’intersyndicale réunie le 14 novembre appelle à la grève le 5 décembre.

La colère est grande dans l’Éducation nationale. Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, tient un discours qui relève du fonctionnaire bashing et multiplie les contrevérités. Nous le rappelons avec force : les personnels de l’Éducation nationale ne sont pas plus absents que dans le privé. Le passage de 1 à 3 jours de carence et la baisse de l’indemnisation de l’arrêt maladie sont des mesures punitives comme si les fonctionnaires étaient coupables d’être malades alors même que les gouvernements successifs portent une lourde responsabilité dans la dégradation de leurs conditions de travail et, en définitive, de leur santé. Cette baisse du traitement pénalisera les agents, tout particulièrement celles et ceux en situation de précarité, mais aussi davantage les femmes.

Jours de carence, diminution de l’indemnisation de l’arrêt maladie, suppression de la GIPA, gel de la valeur du point d’indice et absence de mesure salariale pour les agents dans le budget 2025 : le gouvernement stigmatise nos collègues, et dans le même temps organise la dégradation de notre pouvoir d’achat.
Cette absence de revalorisation et même de considération ne peut qu’aggraver la crise de recrutement qui persiste dans l’Éducation nationale et fragilise le service public d’Éducation. La ministre Anne Genetet assume un renforcement du Pacte, alors même qu’il n’est en rien une mesure de revalorisation. Au contraire, il participe à l’alourdissement de la charge et du temps de travail Car, n’en déplaise à un ex-président de la République, les professeurs travaillent plus de 40 heures par semaine, le week-end et pendant les vacances scolaires. Ils font tenir à bout de bras, avec les autres personnels de l’Éducation nationale, une École publique déjà exsangue du fait des coupes budgétaires et des politiques menées. Les 4 000 suppressions de postes annoncées vont encore dégrader le quotidien de nos collègues dans les écoles, collèges et lycées. L’École publique est à un point de bascule, ces mesures vont la pousser dans le vide.

Nos organisations FSU, UNSA Éducation, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ’action, SNALC, SUD Éducation dénoncent cette politique brutale qui saborde les services publics. Nous dénonçons également la multiplication des propos méprisants contre les personnels de l’Éducation nationale qui ne se sont pas engagés dans ces métiers pour être des punching-ball et alimenter le buzz politico-médiatique.

Nous appelons les personnels à se mettre en grève jeudi 5 décembre pour une première journée de mobilisation. Nous exigeons le retrait des mesures Kasbarian, la suppression du jour de carence, le rétablissement de la GIPA, une revalorisation du point d’indice et la suppression du Pacte. Tous les personnels doivent être revalorisés, sans contreparties et un vrai statut doit être créé pour les AESH. Les suppressions de postes doivent être annulées, des postes doivent être créés pour diminuer les effectifs dans les classes et pour améliorer les conditions de travail de tous les personnels.

Dès maintenant, nous appelons les collègues à se réunir pour s’informer, préparer la grève et toutes autres modalités d’actions pour dire stop, et discuter des suites. La participation de chaque collègue sera décisive : c’est bien par une mobilisation massive dès le 5 décembre que nous pourrons peser, inscrire les actions dans la durée… et gagner !

L’intersyndicale se réunira à la suite du 5 décembre pour discuter des suites de la mobilisation.

À Paris, le 18/11/2024

Pour aller plus loin sur la mobilisation le 5 décembre