Vous avez été nombreux à répondre à notre enquête sur la rentrée de novembre : nous vous en remercions ! Vous trouverez sur cette page le bilan de la rentrée fait par les personnels de l'EN : un bilan plus nuancé qu'on aurait pu le croire...
Les résultats ci-dessous proviennent des réponses apportées par 400 personnels de l’Éducation Nationale, travaillant pour un peu plus de la moitié dans le second degré et pour un peu moins de la moitié dans le premier degré. S’ils ne sont sans doute pas entièrement représentatifs, ils donnent cependant une bonne idée de l’ambiance – lourde – et des conditions dans lesquelles s’est effectuée une rentrée particulièrement compliquée, en pleine crise sanitaire…
Quel bilan les personnels font-ils de la rentrée de novembre ?
Les conditions sanitaires de la rentrée
Le protocole a été mis à jour semble-t-il dans la quasi totalité des écoles et EPLE de l’Académie de Strasbourg, puisque 92% des réponses nous disent qu’il est déjà mis en place ou le sera d’ici le 9 novembre.
Restent 8% des collègues qui soit ne savent rien, soit nous disent que rien n’a changé : il y a donc un nombre non négligeable d’écoles, de collèges ou de lycées où la situation est inacceptable.
A la date de l’enquête (soit entre le 7 et le 12 novembre), les trois-quarts des répondants avaient reçu de nouveaux masques ; c’est un score globalement satisfaisant mais qui laisse sur le carreau 1 personnel sur 4 qui a dû s’équiper à ses frais alors que c’est une obligation de l’employeur de protéger ses agents !
Autre mesure prévue dans le protocole, des règles pour réduire le brassage des élèves ont été mises en place un peu partout, mais pas de la même manière puisqu’à peu près la moitié des répondants affirment que les règles sont « très strictes » ou « assez strictes » alors que l’autre moitié répond « pas du tout strict » ou « peu strict » ; là encore transparaît une grande hétérogénéité des écoles et EPLE, sans doute à la fois à cause de la configuration des locaux (qui facilite ou non les règles de non brassage) et de leur gestion.
Dans les collèges et les lycées, le changement principal est la règle du « une salle = une classe », qui semble s’être largement répandue, mais pas partout. Notons aussi qu’un nombre non négligeable d’EPLE avait mis en place des demi-groupes.
Dans les écoles, les changements principaux mentionnés par les professeurs des écoles sont la suppression des sorties ainsi que des récréations séparées et/ou échelonnées dans le temps.
Toutes ces mesures n’empêchent pas les personnels de l’Académie de rester inquiets quant à leur sécurité : ils sont en effet 45% à ne pas se sentir en sécurité en raison de la crise sanitaire, contre 39% qui se sentent en sécurité, et 16% qui ne savent pas. Cela confirme une anxiété assez générale que beaucoup ressentent en salle des professeurs.
Les (re)sentiments des personnels
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser de prime abord, les personnels des écoles, collèges et lycées de l’Académie de Strasbourg qui ont répondu à notre enquête sont majoritairement satisfaits des conditions de rentrée, mais d’une courte tête seulement : 48% des répondants se disent en effet « très satisfaits » ou « plutôt satisfaits » des mesures sanitaires mises en place dans leur école ou leur établissement. Cela dit, ils sont tout de même 44% à se dire « plutôt mécontents » voire « très mécontents » : la situation est donc très contrastée suivant les lieux où l’on travaille, mais aussi parfois suivant les disciplines (on pense notamment à l’EPS dont le protocole spécifique rend très compliqué l’enseignement…).
L’idée d’une grève sanitaire reste minoritaire chez les personnels de l’Éducation Nationale
L’idée d’une grève reste logiquement minoritaire également, avec une nette avance puisque seul un quart des répondants nous dit « que la situation sanitaire justifierait un mouvement de grève » (en réalité, seuls 5% environ des personnels de l’Académie de Strasbourg ont fait grève le 10 novembre 2020) ; cependant, la grève se justifie certainement dans certaines écoles ou établissements où le protocole n’a pas été mis en place : c’est pourquoi nous avons déposé un préavis de grève courant jusqu’au 27 novembre 2020.
Que propose le Sgen-CFDT Alsace ?
Comme le laisse transparaître cette enquête, tout ne va pas mal partout mais tout ne va pas bien partout non plus. Là où le dialogue existe entre les personnels et leur hiérarchie et/ou les collectivités locales, la situation peut paraître satisfaisante. Il reste cependant trop d’écoles, de collèges ou de lycées où les personnels sont inquiets devant le peu de mesures mises en place ou les dysfonctionnements constatés.
C’est pourquoi le Sgen-CFDT Alsace a déposé un préavis de grève courant jusqu’au 27 novembre (et non uniquement le 10 novembre) afin que les personnels localement concernés puissent faire pression pour obtenir de meilleures conditions de travail.
Autres infos à jour sur la crise sanitaire
– Ce qui change à partir de novembre 2020.
– Personnes vulnérables ou proches de personnes vulnérables : quels sont mes droits ?
– Télétravail et autorisation d’absence : droits, modalités, démarches (voir aussi image ci-contre).
– Les propositions du Sgen-CFDT pour éviter la fermeture des établissements.
– La FAQ du ministère de l’Education Nationale.