REP et REP + de l’académie de Strasbourg : pourquoi déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

Annoncée à la presse dans des conditions de mépris des représentants du personnel et des familles dignes d'un autre temps, la nouvelle carte de l'Education prioritaire en Alsace suscite des interrogations nombreuses.

D’autant plus nombreuses que les autorités rectorales ont refusé d’expliciter leurs choix. Rappel des faits ici.

Qui peut sans rire soutenir que la situation économique et sociale à Sainte-Marie-aux-Mines et à Wittelsheim s’est à ce point améliorée que leurs habitants n’ont plus besoin de l’Education prioritaire ?

Qui peut sans rire soutenir que la situation économique et sociale des secteurs de recrutement des collèges Bel Air de Mulhouse et Maurois de Bischwiller n’a pas besoin d’un effort supplémentaire pour que les élèves de ces établissements puissent avoir les même chances de réussite et de maîtrise du socle commun que tous les autres collégiens ?

D’autres choix étaient possibles

rep-acad-strasbIl était possible et facile de satisfaire les besoins de ces quatre établissements : sans chasser les autres, donner aux deux nouveaux collèges des moyens de faire face à leurs besoins spécifiques, comme l’académie le fait déjà pour d’autres collèges. Pourquoi refuser cette option simple et juste ?

A l’intérieur de l’Education prioritaire, on constate d’étranges mutations. Pourquoi les collèges Sophie Germain et du Stockfeld, à Strasbourg, rétrogradent-ils, passant du statut d’Eclair à celui de REP ? Comment le recteur va-t-il justifier cela face aux collègues et aux familles de ces deux collèges que tout le monde sait être difficiles ?

La carte annoncée ne concerne que les collèges. Détails ici

Mais les écoles ? Lesquelles entreront dans l’Education prioritaire ? Certaines en sortiront-elles ?

Mais les trois lycées qui sont actuellement Eclairs ou en ZEP ? Que vont-ils devenir ?

Et les collègues de Sainte-Marie-aux-Mines et de Wittelsheim ? Quel accompagnement en terme de moyens, de conditions de travail, de carrière et de mutations ? Ce qui est annoncé pour l’instant sont d’indignes mesurettes. Indignes surtout quand on les mesure à l’aune de la gifle que l’institution pour laquelle ils travaillent leur inflige, en leur signifiant, que finalement, leurs élèves ne sont plus prioritaires et n’auraient peut-être jamais dû l’être !