Il faut entendre la souffrance des directeurs et directrices d’écoles !

Le suicide de Christine Renon dans son école lundi 23 septembre dernier nous a tous et toutes bouleversé.e.s... Elle a surtout ému les directeurs et directrices d'écoles qui se sont reconnu.e.s dans ses derniers mots. Ce texte, écrit par un militant directeur d'école à Mulhouse, en témoigne.

Christine RenonNous ne te connaissions pas et pourtant ta mort nous bouleverse et nous touche. Nous pensons d’abord à ta famille, tes amis, tes collègues et nous souhaitons leur apporter tout notre soutien.

La tristesse et la colère voilà ce que nous ressentons aujourd’hui. La tristesse devant un acte si terrible et si définitif.

La colère quand nous lisons tes derniers mots. L’isolement des directrices et directeurs, le manque de soutien de l’Institution, le manque de confiance, la lutte incessante pour faire tourner une école à qui tu donnais tout, l’absence de matériel, de moyens les « directives pondues d’en haut sans questionnement sur la mise en pratique ».

La colère quand nous apprenons que le lendemain de ton décès, l’école devait rouvrir sur autorisation de l’Inspection Académique et de la mairie.

La colère face au silence d’un ministre habituellement si prompt à communiquer et qui se targuait ces dernières semaines d’une rentrée réussie. Mais à quel prix ?

La colère car malgré nos alertes, les choses vont reprendre comme après chaque drame. Les dysfonctionnements, l’accumulation de nouvelles tâches pour tous, l’absence de sens et de moyens matériels.

La question des directions d’école devait être étudiée à l’agenda social de janvier 2019 et depuis rien, même pas une date. L’absence de médecine de prévention.

La colère ! Mais plus que jamais mobilisé.es!

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