Vendredi 12 décembre 2014, s'est joué le dénouement, provisoire, d'une tragi-comédie en trois actes, decrescendo vers la pantalonnade finale.
Acte 1. Un groupe de travail aux contours flous (Où l’on nage en eaux troubles !)
En septembre 2014, le ministère de l’Education nationale a publié une carte qui attribue à notre académie à la rentrée 2015 12 REP+ et 9 REP. Soit autant que les Eclairs et RRS actuels. Le 12 novembre dernier, lors du premier groupe de travail au rectorat, le Sgen-CFDT Alsace a rappelé ses exigences de clarté quant au choix des futurs REP et REP+, selon des critères objectifs et assumés par les autorités. Pour le Sgen-CFDT, l’Education prioritaire est un enjeu trop important, les élèves, les familles et les collègues concernés méritent mieux que des annonces surprises dans la presse comme pour les trois REP+ préfigurateurs de la rentrée 2014.
Ce groupe de travail a commencé à étudier les critères de l’Education prioritaire. Le Sgen-CFDT y a rappelé son attachement à une logique territoriale et son refus de voir évacuer des critères le pourcentage d’élèves en ZUS. Si les différents critères semblaient plus ou moins arrêtés à la fin de la réunion, la manière de les mettre en œuvre restait à définir.
Cette réunion s’était terminée sur la promesse d’un nouveau groupe de travail, à la mi-décembre , sur la liste des collèges et écoles REP et REP+.
Acte 2. Codage, tergiversations et boycott (Où l’on veut noyer le poisson !)
Le 12 décembre à 14h s’ouvre le second groupe de travail promis. Inquiétude unanime des organisations syndicales représentatives (Sgen-CFDT, FSU, UNSA) présentes : le document de travail envoyé par mail deux jours auparavant n’en est pas vraiment un : les établissements ne sont pas nommés, les critères pour entrer ou sortir de l’Education prioritaire sont étrangement pondérés et le classement des établissements (désignés par des lettres codées !!) n’est pas justifié par des résultats chiffrés.
Pire : on apprend alors que le recteur a convoqué la presse à 15h pour lui annoncer la liste … que les membres du groupe de travail sont censés établir ! A quoi sert alors la réunion ? Les représentants syndicaux somment donc l’administration de donner au minimum cette fameuse liste ainsi que les critères et les résultats chiffrés qui ont permis de l’établir. Refus noyé dans diverses considérations oiseuses ! Bref, l’administration joue la montre ! Conclusion : les représentants syndicaux lèvent la séance.
Acte 3. Allons chercher l’information là où elle est (Où l’on ne mord pas à l’hameçon !)
Ces mêmes représentants syndicaux se rendent alors dans la cour du bâtiment principal du rectorat (la réunion avait été judicieusement déplacée ailleurs …), à la rencontre des journalistes convoqués par le recteur. Entrent aussi enseignants, parents d’élèves, et élèves du collège de Sainte-Marie-aux-Mines, légitimement inquiets pour l’avenir de leur ZEP.
Après quelques moments confus, les journalistes sortent de chez le recteur et apprennent à tout ce petit monde la nouvelle carte de l’Education prioritaire en Alsace, avec l’entrée de deux collèges (Maurois à Bischwiller et Bel-Air à Mulhouse) et la sortie de deux autres (Reber à Sainte-Marie-aux-Mines et Mermoz à Wittelsheim) …. C’est le Sgen-CFDT qui va au-devant des manifestants de Sainte-Marie-aux-Mines pour leur apprendre que leur collège ne sera plus en Education prioritaire.
Au bilan, une triste démonstration de mépris envers les collègues et leurs représentants, une carte de l’Education prioritaire refondée sur des critères en partie mystérieux donc contestables … et le vrai travail qui reste à faire, par exemple pour les écoles, les lycées Eclairs, les mesures transitoires, la carrière des collègues, etc.
Le Sgen-CFDT portait des propositions constructives permettant d’éviter des sorties de l’Education prioritaire tout en tenant compte des besoins des autres établissements.
Mais pour proposer, encore faut-il être écouté … Pour notre part, nous continuerons à défendre l’Education prioritaire, y compris dans les établissements qui en sont sortis par oukase rectoral.