La pauvreté à l’école : outils pour les équipes

Notre colloque sur la pauvreté à l'école avec Marie-Aleth GRARD, vice présidente d'ATD Quart Monde s'est tenu le jeudi 12 décembre 2024 à Colmar. Que sait-on sur la pauvreté à l'école ? Le conflit de loyauté ? Comment changer nos pratiques pour mieux l'appréhender ? Résumé et ressources.

Résumé des interventions de Marie Aleth Grard sur la pauvreté à l’école

Colloque de la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques ALSACE du 5 décembre 2024 à Colmar

Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde, s’engage depuis des années pour une éducation inclusive, soulignant l’impact de la pauvreté à l’école et sur les parcours scolaires. Elle rappelle que « un enfant sur cinq en France vit sous le seuil de pauvreté », une réalité qui conditionne leur expérience éducative. Les enfants de familles précaires sont confrontés à des défis matériels (absence d’un espace pour les devoirs, manque de fournitures) et sociaux (stigmatisation, préjugés).

 

Elle décrit avec justesse la situation : « Dans une salle de classe, il y a souvent des élèves qui restent invisibles. Non pas parce qu’ils ne veulent pas participer, mais parce que leurs conditions de vie les empêchent de se concentrer ou de s’exprimer pleinement. »

Un autre obstacle réside dans le rapport souvent complexe entre les parents en situation de pauvreté et l’école. Selon Grard, « certains parents, qui ont eux-mêmes vécu des échecs scolaires, ressentent une grande appréhension à l’idée de franchir les portes de l’école. Ils se sentent jugés, voire rejetés. » Pourtant, elle insiste sur le fait que ces parents voient l’école comme une opportunité cruciale : « Malgré tout, ces familles aspirent à une éducation de qualité pour leurs enfants. Elles croient en l’école comme une chance d’échapper à la pauvreté. »

Pour Marie-Aleth Grard, l’école a un rôle central dans la réduction des inégalités. Elle plaide pour une transformation profonde : « Nous devons construire une école où chaque élève se sent accueilli, reconnu, et valorisé, quelles que soient ses origines sociales. » Cette vision inclut une collaboration étroite entre enseignants, élèves et parents, basée sur la confiance et l’écoute.

Dans son ouvrage L’égale dignité des invisibles, elle donne la parole aux familles touchées par la pauvreté, pour briser les clichés et révéler leur résilience. Elle écrit : « La pauvreté n’est pas une fatalité. C’est un système qui peut être transformé, mais cela exige que nous fassions tomber nos préjugés et que nous agissions ensemble. »

Enfin, elle propose des pistes concrètes pour une école inclusive : reconnaître la diversité des parcours, éviter les jugements hâtifs sur les familles, et valoriser la contribution des élèves issus de milieux modestes. Elle affirme : « Ce n’est pas aux élèves de s’adapter à l’école, mais à l’école d’accueillir chaque enfant dans toute sa singularité. »

Lors de son intervention au TEDxBelfort, elle a conclu sur une note inspirante : « La dignité humaine est un droit universel. À nous de veiller à ce que l’école devienne un espace où cette dignité est respectée pour tous, sans exception. »

Vous trouverez sur cette page de nombreux outils et d’informations sur la pauvreté à l’école, les manières de l’appréhender et d’enseigner pour éviter notamment le conflit de loyauté : pour certains enfants en effet, les cultures familiale et scolaire sont si différentes qu’elles peuvent conduire à un dilemme : l’enfant a l’impression de trahir les siens s’il s’approprie le savoir de l’école.

Ressources pédagogiques pour vos cours en lien avec la pauvreté à l’école

Combattre la pauvreté à l’école pour mieux la combattre

Kit pédagogique 2024 - ATD Quart Monde - France

Un dossier intitulé « Comprendre la pauvreté pour mieux la combattre ! » destiné aux enfants de 7 à 13 ans. Il comprend des fiches pédagogiques sur des thématiques telles que la définition de la pauvreté, les inégalités sociales, et des activités pour favoriser l’amitié et la citoyenneté.

Kit pédagogique 2024

 

 

Dossier pédagogique Tapori

Dossier pédagogique 2018 : Des graines d’amitié pour la planète - ATD Quart Monde - France

Un dossier destiné aux animatrices, animateurs et enseignant⋅e⋅s souhaitant lutter contre les inégalités et les injustices avec les enfants. Il propose des activités variées pour comprendre la pauvreté et promouvoir la solidarité.

Partenariats entre l’école et ATD Quart Monde sur la pauvreté à l’école

Quelle école pour quelle société ? - ATD Quart Monde - France

Des articles et études de cas sur la collaboration entre les institutions scolaires et ATD Quart Monde, visant à renforcer la réussite éducative en associant les parents à l’école.

Les publications d’ATD Quart monde en lien avec l’enseignement

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Les actes des ateliers d’ATD Quart Monde sur « pauvreté et orientation »

Trop souvent, les enfants et les jeunes de familles en situation de grande pauvreté sont orientés vers les enseignements adaptés ou spécialisés qui sont loin de leur permettre l’accès à une vie professionnelle réussie et à une pleine participation à la vie de la société. Depuis deux ans le mouvement ATD Quart Monde a entrepris un travail destiné à réfléchir à d’autres voies que ces orientations.

Les 6 et 7 avril 2018 se sont déroulés à la Maison Quart Monde France les ateliers « Grande pauvreté et orientation scolaire ». Les parents militants Quart Monde ont dit aux 90 participants la raison d’être de ces ateliers : « On a voulu venir pour que ça change, pour que les professionnels de l’éducation nous écoutent plus, pour éviter l’échec scolaire dès le départ, et donc les orientations dans les écoles spécialisées qui auraient probablement pu être évitées. »

Pendant ces deux jours des tables rondes de chercheurs ont alterné avec des temps de travail en ateliers. L’apport des chercheurs a permis à la fois de corroborer et compléter les résultats du Croisement des savoirs qui a précédé ces ateliers et d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexions sur des évolutions possibles et non utopiques de l’école, pour qu’elle puisse offrir un avenir de qualité à tous les enfants.

Il est très important que nous soyons nombreux, bien au-delà du cercle de ceux qui sont directement concernés par l’école, à militer pour casser ce cercle vicieux « pauvreté → scolarité difficile→ orientation subie vers l’enseignement adapté ou spécialisé → pauvreté ». Pour cela nous avons voulu que des Actes aussi complets que possible rendent compte de la richesse du travail de ces ateliers. Ces Actes sont téléchargeables ici. Vous pouvez aussi en demander une version papier en adressant un chèque de 5 € au secrétariat école, 63 rue Beaumarchais, 93100 Montreuil.

A la lecture de ces Actes, chacun pourra se rendre compte qu’une autre école est possible, dès maintenant, dans laquelle chaque enfant trouvera sa voie de réussite. Pour cela il faut une volonté politique portée par le plus grand nombre de citoyens.

Le rapport du CESE sur la pauvreté à l’école

En deux pages de synthèse, Marie-Aleth Grard fait le point 

Ou le rapport en intégralité

L’école n’arrive pas à atténuer les inégalités dues à l’origine sociale ou culturelle : elle trie dès le plus jeune âge et, loin de combler ces inégalités, elle les aggrave. Le Conseil économique, social et environnemental a été l’un des premiers à le dénoncer en septembre 2011. Dans cet avis, le CESE a voulu montrer qu’une école de la réussite pour tous est possible. Il a mené plus de 200 auditions et rencontré des acteurs de l’éducation qui innovent. Dans une approche originale, il a fait participer à ses travaux des parents vivant dans la grande pauvreté, adoptant avec eux la démarche de « Croisement des savoirs ». Ne laisser aucun élève au bord de la route, tel est le sens des préconisations ici. Le CESE souligne également l’importance d’ouvrir l’école aux parents, notamment à ceux qui en sont les plus éloignés, et met en avant des pédagogies coopératives.L’école n’arrive pas à atténuer les inégalités dues à l’origine sociale ou culturelle : elle trie dès le plus jeune âge et, loin de combler ces inégalités, elle les aggrave. Le Conseil économique, social et environnemental a été l’un des premiers à le dénoncer en septembre 2011. Dans cet avis, le CESE a voulu montrer qu’une école de la réussite pour tous est possible. Il a mené plus de 200 auditions et rencontré des acteurs de l’éducation qui innovent. Dans une approche originale, il a fait participer à ses travaux des parents vivant dans la grande pauvreté, adoptant avec eux la démarche de « Croisement des savoirs ». Ne laisser aucun élève au bord de la route, tel est le sens des préconisations ici. Le CESE souligne également l’importance d’ouvrir l’école aux parents, notamment à ceux qui en sont les plus éloignés, et met en avant des pédagogies coopératives.

Les ressources de Canopé Rennes

« En collaboration avec le Ministère de l’éducation nationale, la ville de Rennes, l’ESPE de Bretagne, l’université Rennes 2, l’association de parents d’élèves FCPE d’Ille-et-Vilaine, l’institut français de l’éducation (IFE).

Cet outil de formation peut permettre à tous les acteurs de l’éducation d’améliorer  la relation parents/enseignants. Il contribuera notamment, dans les Écoles Supérieures de Professorat et d’Éducation (ESPE) à former les enseignants à une meilleure relation avec les parents, y compris les parents les plus éloignés de l’école. Il répond à une des attentes de la loi de Refondation de l’école : permettre la réussite de tous les élèves en associant leurs parents. »

En savoir plus sur cette page

Ressources contient 8 fiches documentaires, dont une bibliographie. Cette rubrique en accès libre donne au formateur des informations complémentaires permettant de répondre aux questions qui peuvent lui être posées.

Autres outils permet d’élargir le travail, en informant et en recensant auprès des personnes en formation, des éléments à propos d’autres expériences intéressantes pour rapprocher les parents de l’École.

La fête des histoires (académie de Montpellier)pauvreté à l'école

Soigner l’accueil des parents une demi-journée dans l’année. L’école est alors organisée différemment : on fait tout pour accueillir tous les parents et montrer qu’avec un livre, même si on ne sait pas lire, il y aura des parents ou des enseignants qui se mettront à lire avec eux.

Les enfants des familles pauvres ont mille heures de moins d’histoire que les autres.

Dans le cadre de la convention Rectorat/ ATD (Agir Tous pour la Dignité) Quart monde, le cercle d’études « pauvreté et réussite scolaire » a travaillé sur le resserrement du lien école-famille.

Piloté par Bénédicte Voisin Professeure des Ecoles Maîtresses formatrice, et Martine Lizambert, IA-IPR, chargée de mission « Contribution académique à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale », le cercle d’études a produit un document qui présente une action déjà en place dans certaines écoles de l’académie : « La fête des histoires ».

Les enseignants qui souhaitent lancer cette action dans leur école bénéficieront d’un accompagnement.

En savoir plus sur cet événement sur le site de l’Académie de Montpellier

Renforcer les relations entre les parents et l’école (centre Alain Savary) pour mieux combattre la pauvreté à l’école

« Les relations entre École et Famille » sont une question vive dans l’actualité institutionnelle, plus saillante encore en Éducation prioritaire. Les incidents liés à des conflits entre adultes cristallisent le savoir-faire de l’enseignant sur la gestion de conflits alors que les enjeux concernent au premier plan les apprentissages et la scolarité de l’enfant. Famille et École sont deux institutions interdépendantes et l’enfant, seul, n’est pas en capacité d’en décoder les complexités pour établir des liens, d’autant quand la culture scolaire est éloignée de la culture familiale. Il a donc besoin que les adultes dialoguent sereinement et se comprennent pour, l’étayer dans la construction de ses apprentissages et, l’aider à trouver sa place en tant qu’élève et citoyen. »

Marie-Aleth Grard, présidente d’ATD Quart Monde, s’engage depuis des années pour une éducation inclusive, soulignant l’impact de la pauvreté sur les parcours scolaires. Elle rappelle que « un enfant sur cinq en France vit sous le seuil de pauvreté », une réalité qui conditionne leur expérience éducative. Les enfants de familles précaires sont confrontés à des défis matériels (absence d’un espace pour les devoirs, manque de fournitures) et sociaux (stigmatisation, préjugés).

Elle décrit avec justesse la situation : « Dans une salle de classe, il y a souvent des élèves qui restent invisibles. Non pas parce qu’ils ne veulent pas participer, mais parce que leurs conditions de vie les empêchent de se concentrer ou de s’exprimer pleinement. »

Un autre obstacle réside dans le rapport souvent complexe entre les parents en situation de pauvreté et l’école. Selon Grard, « certains parents, qui ont eux-mêmes vécu des échecs scolaires, ressentent une grande appréhension à l’idée de franchir les portes de l’école. Ils se sentent jugés, voire rejetés. » Pourtant, elle insiste sur le fait que ces parents voient l’école comme une opportunité cruciale : « Malgré tout, ces familles aspirent à une éducation de qualité pour leurs enfants. Elles croient en l’école comme une chance d’échapper à la pauvreté. »

Pour Marie-Aleth Grard, l’école a un rôle central dans la réduction des inégalités. Elle plaide pour une transformation profonde : « Nous devons construire une école où chaque élève se sent accueilli, reconnu, et valorisé, quelles que soient ses origines sociales. » Cette vision inclut une collaboration étroite entre enseignants, élèves et parents, basée sur la confiance et l’écoute.

Dans son ouvrage L’égale dignité des invisibles, elle donne la parole aux familles touchées par la pauvreté, pour briser les clichés et révéler leur résilience. Elle écrit : « La pauvreté n’est pas une fatalité. C’est un système qui peut être transformé, mais cela exige que nous fassions tomber nos préjugés et que nous agissions ensemble. »

Enfin, elle propose des pistes concrètes pour une école inclusive : reconnaître la diversité des parcours, éviter les jugements hâtifs sur les familles, et valoriser la contribution des élèves issus de milieux modestes. Elle affirme : « Ce n’est pas aux élèves de s’adapter à l’école, mais à l’école d’accueillir chaque enfant dans toute sa singularité. »

Lors de son intervention au TEDxBelfort, elle a conclu sur une note inspirante : « La dignité humaine est un droit universel. À nous de veiller à ce que l’école devienne un espace où cette dignité est respectée pour tous, sans exception. »

Un ensemble d’actions menées dans l’académie de Créteil sur la pauvreté à l’école

A la suite de la publication du rapport de Jean-Paul Delahaye Grande pauvreté et réussite scolaire – Le choix de la solidarité pour la réussite de tous, en mai 2015, l’académie de Créteil a engagé une réflexion et un ensemble d’actions destinées à lutter contre les effets de la grande pauvreté à l’École.

Voir la page du site

En vidéo :

Des actions menées dans l’académie de Besançon sur la pauvreté à l’école

Le cadre d’une réflexion académique sur la mission « Grande pauvreté et réussite scolaire », le groupe de travail de l’académie de Besançon a produit un intéressant document à destination à l’ensemble des personnels. Appuyé sur le rapport de JP Delahaye, le document apporte des informations précises sur la grande pauvreté dans l’académie et fait le lien avec les résultats scolaires. Le dossier s’attache ensuite à faire le point dans les établissements des politiques menées. Par exemple, il relève un écart du simple au double entre le taux de boursiers et celui de PCS défavorisées dans les lycées professionnels. Plusieurs établissements ont mis en place un système d’aide aux familles pour la constitution du dossier. Un accent est mis aussi sur le cout des forunitures scolaires.

Sur le site de Besançon

 

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