Vous avez bénéficié d'un rendez-vous de carrière l'an dernier, vous avez pris connaissance de votre appréciation finale sur I-prof et vous souhaitez faire un recours ? On vous explique toutes les démarches.
Cet article s’adresse à celles et ceux qui ont eu un rendez-vous de carrière l’an passé. Si vous avez un rendez-vous de carrière planifié cette année scolaire, lisez cet article pour le préparer et surtout, inscrivez-vous à notre formation : Rendez-vous de carrière : comment se déroule-t-il ? Comment le préparer ?
Pour connaître les critères des inspecteurs pour choisir l’appréciation finale, consultez cet article : Appréciations finales des RDV de carrière : quel bilan et quels critères dans l’Académie de Strasbourg ?
Où doit-on adresser les recours gracieux sur l’appréciation finale du rendez-vous de carrière ?
Désormais, les personnels de tous les corps de l’Education Nationale, y compris donc les agrégé⋅es, doivent adresser leur recours au rectorat de l’académie de Strasbourg en adressant leur courrier exclusivement par courriel à cette adresse : recours_appreciation_rdvc@ac-strasbourg.fr
Date limite : 30 jours après la réception de l’avis : par exemple si l’avis à été reçu le 6 septembre, vous avez jusqu’au 6 octobre inclus pour formuler votre recours. Le courrier est à accompagner d’arguments et de pièces justificatives. Nous fournissons des modèles de courrier à nos adhérent⋅e·s.
Comment savoir si mon recours gracieux a été accepté ?
La DSDEN, le rectorat ou le ministère a 30 jours pour vous répondre.
Une non-réponse équivaut à un refus.
Si la réponse ne vous convient pas, il faut faire une seconde contestation dans les 30 jours devant la commission paritaire dans laquelle nous siégeons (CAPD pour les PE, CAPN pour les autres, y compris les agrégé·e·s).
La commission se réunira au début de l’année civile prochaine (février habituellement) et l’autorité concernée prendra ensuite sa décision finale.
N’oubliez pas de nous transmettre votre dossier, pour être suivi·e par nos élu⋅e·s évidemment, mais aussi pour que nous puissions pointer les dysfonctionnements et améliorer le système.
CAPA et recours : comment ça marche ?
Depuis les dernières élections, la CAPA grand second degré, où nous sommes majoritaires, siège à la fois pour les agrégé⋅e·s, les certifié⋅e·s, les PLP, les PEPS, les Psy-EN et les CPE.
Sur quels critères est basée l’appréciation finale du rendez-vous de carrière ?
Depuis peu, les collègues de l’académie de Strasbourg qui ont bénéficié d’un rendez-vous de carrière l’année dernière peuvent consulter sur I-prof leur appréciation finale. Et beaucoup de collègues nous contactent pour avoir des explications !
Vous pouvez consultez cet article qui indique les résultats (bien décevants) des CAPA de recours ainsi que les critères retenus par l’administration pour les rendez-vous de carrière.
La base, c’est la grille de compte-rendu du rendez-vous, ainsi qu’une appréciation littérale de l’inspecteur et/ou du chef d’établissement,
Cette appréciation finale, a plus ou moins d’importance.
Pour les collègues qui sont au 6ème ou au 8ème échelon, cette appréciation permettra, ou non, de faire partie des 30% qui passeront un an plus tôt l’échelon suivant.
Pour les collègues au 9ème échelon, cette appréciation est celle qui sera prise en compte, en général plusieurs années après, pour le passage à la hors-classe.
Actuellement, beaucoup de collègues ne comprennent pas la cohérence entre les avis portés sur les items et l’appréciation finale. Et ils ont raison !
Par exemple, un collègue n’a que des avis “excellent” et “très satisfaisant”, mais a une appréciation finale “satisfaisant”. Certains n’ont même que des avis “excellent” et une appréciation finale “très satisfaisant” ! La logique nous échappe !
Le recteur a-t-il jeté les dossiers dans l’escalier pour établir son évaluation ?
C’est un peu compliqué à expliquer, mais essayons tout de même…
Les appréciations finales (celles du DASEN, du recteur ou du ministre) sont “contingentées” avec des pourcentages qui, s’ils ne sont pas absolus, sont tout de même à respecter dans les grandes masses. Pour la hors-classe, c’est 10% de “excellent” et 45% de “très satisfaisant”, le reste en “satisfaisant” voire, dans quelques cas “à consolider”. Cependant, les avis portés sur chacun des 11 items portent le même intitulé (excellent, très satisfaisant, satisfaisant et à consolider) mais ne sont, eux, pas contingentés, même grosso modo. Il y a donc une multitude d’avis “excellent” mais peu d’appréciations du même nom à attribuer (10% rappelons-le). On a ainsi certains collègues qui ont 11 avis “excellent” mais une appréciation finale “très satisfaisant”. Dans ce cas, les collègues sont départagés par les appréciations littérales.
On a en fait les mêmes termes qui sont utilisés avec des sens différents, tout cela dans la même évaluation.
“Excellent” a le sens commun de “fait particulièrement bien son boulot” dans l’évaluation des items, mais signifie “fait partie des heureux collègues qui passeront avant les autres” quand il est utilisé pour l’évaluation finale !
Faut-il définitivement jeter le rendez-vous de carrière aux orties ?
Si le nouveau système n’est pas parfait et s’il a encore besoin de “réglages” pour être satisfaisant, il représente cependant un net progrès par rapport à la situation précédente, ne l’oublions pas. Le système ancien était fondé sur des notes, sur un passage à plusieurs rythmes dans presque tous les échelons (ancienneté, choix et grand choix) et sur une grande inégalité dans l’accès à la hors-classe. Les études annuelles que nous faisions montraient que la rapidité de progression de carrière dépendait bien plus de la discipline dans laquelle on enseignait et de l’établissement dans lequel on travaillait qu’autre chose. Le nouveau système PPCR a fortement réduit les inégalités de passage d’échelons, car les rythmes sont pour l’essentiel identiques pour tous, et il a garanti le principe d’un passage pour tous à la hors-classe, avec un écart maximum de 5 ans entre les plus rapides et les derniers (et la plupart du temps 4 ans maxi). De plus, il a entraîné une augmentation du nombre de promus à la hors-classe (contrairement à ce que racontent certains !).
La classe exceptionnelle a été créée et permet la reconnaissance de l’engagement des collègues sur l’ensemble de leur carrière. C’est encore largement imparfait, car de nombreuses fonctions ne sont pas reconnues, mais c’est déjà un progrès pour beaucoup : à titre d’exemple, un⋅e certifié⋅e (ou un⋅e CPE, un⋅e PLP, un⋅e PsyEN, un⋅e PE ou un⋅e prof d’EPS) en fin de classe exceptionnelle touchera autant qu’un⋅e agrégée en fin de hors-classe.
Jeter le bébé PPCR avec les imperfections, qui sont le lot de toute nouveauté, serait en fait un retour en arrière qui se ferait au détriment de la majorité des collègues.
Aller plus loin
Liste d’aptitude pour l’accès au corps des agrégés – Académie de Strasbourg.